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LOSAKO
8 octobre 2010

Assassinat de Armand Tungulu : La presse kabiliste en plein délire ! Armand Tungulu ou quand le corps devient secret !!

presse_congoC’est le cas notamment du journal kinois «L’Avenir» qui semble développer une crise d’hallucinations. Cet organe de presse qui se fait allaiter aux mamelles de la République voit dans l’assassinat de Armand Tungulu Mundiandambu - par des éléments de la garde personnelle de «Joseph Kabila» - un "complot" quasi démoniaque ourdi par «certains politiciens» pour discréditer le pouvoir en place. Selon le scénario imaginé par cette publication, des politiciens non autrement identifiés ont payé un billet d’avion aller-simple sur l’itinéraire Bruxelles-Kinshasa à Armand Tungulu. Ces politiciens avaient prévu le passage, sur l’avenue du 24 novembre, du convoi de "Joseph Kabila" le mercredi 29 septembre aux alentours de 13 heures. Tungulu devait se trouver en ce lieu pour lancer deux pierres sur le cortège. Les "comploteurs" avaient prévus que l’agresseur du "raïs" sera arrêté, tabassé et "suicidé" par ses geôliers de la garde présidentielle. Ils avaient prévu également que le corps du défunt ne sera pas rendu à sa famille.

«Nul n’est entendu invoquant ses propres turpitudes». Cet adage tiré du droit romain traduit la situation schizophrénique dans laquelle se trouve «Joseph Kabila» et ses zélateurs décidés à faire feu de tout bois pour se tirer d’affaire dans ce qu’il est convenu désormais d’appeler l’«Affaire Tungulu». Une affaire qui est en passe de prendre le relief d’une bombe à retardement pour le régime en place.

De quoi s’agit-il ?

TunguluEn séjour à Kinshasa depuis deux semaines, Armand Tungulu Mudiandambu, marié et père de trois enfants, s’est retrouvé le mercredi 29 septembre au mauvais endroit, au mauvais moment. Il se trouvait sur la très fréquentée avenue du 24 novembre au moment où passait le cortège de «Joseph Kabila». Selon des témoignages concordants, Tungulu a lancé deux cailloux sur le convoi. Devant des passants médusés, des éléments de la garde personnelle du «chef de l’Etat» congolais l’ont passé à tabac avant de le «balancer» tel un sac de riz dans une des Jeeps. Accusées faussement d’avoir filmé la scène à l’aide des téléphones portables, les avocates Nicole Muaka Bondo et Madeleine Mangambu ont été appréhendées par des policiers et emmenées dans les bureaux de la tristement célèbre DRGS (services spéciaux de la police). Notons que cette «unité spéciale» de la police nationale fonctionne à l’image de la Gestapo. C’est une police politique qui ne rend compte qu’au seul «raïs». Samedi 2 octobre, on apprenait via un communiqué du parquet général de la République que Tungulu se serait «suicidé» dans un cachot au Camp Tshatshi qui sert de Base à la garde prétorienne de «Kabila» où il était "gardé à vue" au-delà du délai légal de 48 heures. Durant ce laps de temps, le "prévenu" n’a pas eu le droit d’entrer "immédiatement" en contact avec sa famille ou son avocat.

Des questions sans réponses

3_singesAu moment où nous couchons ces lignes, cela fait au total cinq jours depuis l’annonce de la mort de ce Bruxellois qui emporte avec lui la réputation d’un homme très engagé pour la «cause nationale». Cinq jours après, des questions restent sans réponses. Quelles sont les circonstances exactes de son décès? Pourquoi, les membres de la famille du défunt n’ont-ils toujours pas accès à la dépouille ne serait-ce pour besoin d’identification? Où se trouve le corps? A quelle autorité la famille Tungulu doit-elle s’adresser pour obtenir la restitution de celui-ci?

Au lieu de rechercher des réponses à ces interrogations pertinentes, le journal kinois «L’Avenir» tente désespérément de se dépêtrer de ses contradictions en cherchant des boucs émissaires. Au lendemain de la «lapidation» du cortège du «raïs», ce journal louait, dans un article intitulé «Un Mwana Congo de Londres échappe à la mort», l’humanisme qui caractérise la garde présidentielle. «Pour les Kinois, écrivait-il, la garde de Joseph Kabila est étonnante. Partout en Afrique, quiconque oserait tel geste serait un homme mort. Le moins que l’on puisse dire sur cet incident (…), c’est que la garde rapprochée de Joseph Kabila est à visage humain. Le fait de n’avoir pas tiré sur cet homme est une preuve que les choses ont changé en RDC. Autrefois, une personne, dans les mêmes circonstances, aurait été purement et simplement abattue sur-le-champ pour avoir attenté à la vie du président de la République. Il y a lieu de féliciter cette garde.» Féliciter?

RDC«Complot»

Dans son édition datée du mercredi 6 octobre, ce quotidien kinois change le fusil d’épaule. Il allègue que l’attaque du convoi de «Joseph» suivi par l’arrestation et le «suicide» de l’«agresseur» procèderaient d’une conspiration. Les conspirateurs, selon lui, seraient des politiciens. Sans d’autres précisions. Ces politiciens «tenaient à utiliser» la mort de Armand «contre Joseph Kabila». L’objectif, poursuit-il, consistait à «obtenir un désaveu, une marginalisation du régime.» «En effet, tout démontre que Armand Tungulu avait posé un geste prémédité.» Dans cette "logique", quelques politiciens connaissaient donc l’emploi du temps de «Kabila». Les mêmes politiciens ont proposé à Tungulu de poser l’acte précité à ses risques et périls afin de "booster" leur carrière politique. A en croire cette publication, Tungulu «savait également qu’au lieu d’une simple arrestation, la garde userait d’arme pour provoquer mort d’homme.» «La présence des partenaires qui s’occupaient de filmer la scène constitue en elle-même un indice d’un complot», note le journal qui ignore manifestement que les barbouzes de l’ANR n’ont pas confirmé l’existence de séquences filmées dans les téléphones portables des deux dames cités précédemment. «Les opposants congolais qui n’ont jamais été capables d’actes démocratiques présentent leurs propres aspirations dans leurs accusations contre Kabila.» «Il est temps que telles manœuvres politiciennes cessent.» Et de dénoncer, dans la foulée, des «romans fiction de mauvais goût» écrits par des Congolais de la diaspora. Voici quelques passages dignes de figurer dans le bêtisier édition 2010 : «Beaucoup sont allés en Europe dans le cadre du régime passé avec les moyens de l’Etat. Ils ne tolèrent pas d’avoir perdu des privilèges indus.» «La théorie de l’assassinat est utilisée comme une arme politique.» «La seule façon de déterminer qu’il y a eu crime ou pas, c’est une autopsie.» «Une chose est vraie, la vérité éclatera dans cette affaire Armand Tungulu. Et cette vérité ne dépend nullement des «écriveurs» sur la toile, obligés de mentir pour le besoin de la cause. Ce qui fait de la peine, c’est que cette littérature, je voulais dire ces galimatias est une façon de cracher sur la mémoire de Armand Tungulu.» Ouf ! On se trouve en plein délire!

Journaliste ou mercenaire?

MuabiluSans le savoir, l’auteur de cet article dessert la cause qu’il tente de défendre. Et pour cause, il s’est comporté plus en «mercenaire de la plume» qui tire sur tout ce qui bouge qu’en journaliste dont la mission principale est de publier une information véridique et authentique fondée sur des faits objectifs. Votre serviteur a été pris à parti. L’auteur de ce «papier» ignore sans doute que votre serviteur n’a jamais connu Armand Tungulu Mudiandambu de son vivant, encore moins son épouse. Le journal "L’Avenir" ne pourra pas prouver le contraire. Un journaliste a-t-il besoin de connaître personnellement un individu avant de dénoncer les injustices subies par celui-ci? Assurément pas. La raison paraît simple : un journaliste – un vrai – est avant tout au service de la vérité. Et ce, au nom du droit sacré du public à connaître la vérité. En Occident, la délivrance de la carte de journaliste professionnel est soumise à quelques conditions. Le postulant doit prouver qu’il tire plus de 50% de ses revenus de l’exercice du métier de journaliste dans une entreprise de presse.

Cette exigence vise à préserver l’intégrité de la profession et à mettre le journaliste à l’abri de toute tentation consistant à accepter des rémunérations illicites pour promouvoir des intérêts contraires au bien commun. Il va sans dite que la carte de journaliste professionnel n’est rien en l’absence des convictions fortes en des valeurs humanistes. C’est le cas notamment de : la démocratie, la justice, la liberté, l’égalité, le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine. Bref, une certaine éthique.

kab_miliQuel est le problème?

«Joseph Kabila» est à la tête de la RD Congo depuis bientôt dix ans. Au cours de laps de temps, l’homme n’a fait aucun effort pour rencontrer les besoins les plus essentiels de la population. Il ne suffit pas de claironner des slogans du genre «Les cinq chantiers du chef de l’Etat» pour qu’il y ait des miracles. La politique c’est à la fois un discours mais aussi de l’action. Les kabilistes pourraient objecter que «tout pouvoir vient de Dieu». Sans doute. Est-ce pour répandre la misère et la mort ou pour promouvoir le bonheur pour le plus grand nombre?

Depuis dix ans, «Kabila» reste un vrai mystère pour ses «concitoyens». Ils ignorent tout de son parcours. Il n’y a que les Congolais qui acceptent ce genre de situation inacceptable quand on sait que pour avoir un petit boulot dans une quelconque organisation, le candidat doit fournir un «C.V» détaillé. Ce mystère s’épaissit au regard de la maigreur du bilan. Le progrès économique et social n’a pas été au rendez-vous. Preuve si besoin en était que le "président" n’a aucun projet ni grand dessein pour son pays. Le Congo de «Joseph Kabila» est incapable de doter le pays d’une armée à même d’assurer la défense des frontières nationales. Il est incapable d’assurer à la population les conditions minimales de sécurité. De passage à Kinshasa, l’envoyée spéciale de l’Onu pour les violences sexuelles dans les conflits, Margot Wallström, l’a souligné, mercredi 6 octobre, en termes à peine voilés en déclarant que "les forces de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la paix au Congo (Monusco) peut tout faire en République démocratique du Congo mais elle ne peut pas se substituer à l’Etat congolais pour la sécurité." Les habitants des provinces du Kivu et de la Province orientale vivent au quotidien dans la peur. Une peur véhiculée par les combattants des groupes armés. A Butembo, au Nord Kivu, on compte un assassinat au quotidien. Plus grave, les localités de Butembo, Beni, Lubero, Kiwanja, Kirumba et Kanyabayonga sont dirigées par des militaires rwandais nommés sous le label CNDP? Les observateurs tant nationaux qu’internationaux sont unanimes pour dénoncer autant l’impunité que l’absence de volonté politique au sommet de l’Etat.

Consensus

kabila_et_ses_collabosAccéder au pouvoir d’Etat est une chose. L’exercer efficacement en est une autre. Dix ans après son accession au pouvoir suprême, Joseph Kabila a excellé plus dans la ruse que dans des réalisations profitables à tous. Le "raïs" n’a pas réussi à faire «rêver» les Congolais. En clair, son pouvoir ne jouit plus de la légitimité. La légitimité ne renvoie pas seulement à l’origine électorale d’un mandat politique. Par légitimité, il faut entendre : le consensus. Le consentement général. Celui-ci ne s’impose pas par la force brutale. Il se mérite. C’est le message que le jeune bruxellois Armand Tungulu Mudiandambu a voulu transmettre à «Joseph Kabila». Si celui-ci avait un minimum de «capacité d’écoute», il aurait épargné la vie de son «agresseur» en le mettant à la disposition de la justice. Il aurait pu même aller s’entretenir avec lui pour comprendre la motivation de son geste. Le Pape Jean-Paul II l’avait fait avec le Turc Ali Agça qui avait attenté à sa vie.

L’assassinat de Armand Tungulu Mudiandambu est un acte barbare qui démontre que la RD Congo est dirigée par des «petits gens». Un philosophe français a pu dire que «le pouvoir gâte les petits mais améliore les grands». N’en déplaise à «L’Avenir», l’acte posé par Tungulu ne procède nullement d’un complot. Il s’agit d’un acte spontané. L’assassinat de ce jeune homme doit être condamné. Les auteurs de ce crime doivent rendre compte de leur acte. Tôt ou tard. Il en est de même du commanditaire. Le gouvernement américain s’est d’ailleurs dit «préoccupé» par la mort de Tungulu avant de recommander aux autorités congolaises l’ouverture d’une «enquête crédible et indépendante». Le communiqué souligne par ailleurs l’importance «d’assurer le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales en RDC, afin de permettre à la société civile de travailler sans entraves ni menaces.»

Le pouvoir kabiliste est victime de ses propres excès dans le mépris de la vie et de la dignité de la personne humaine. En se comportant en "avocat du diable" en lieu et place d’examiner les faits dans leur froideur, le journal «L’Avenir» est venu confirmer ce que l’on savait déjà. A savoir qu’il pratique un journalisme de connivence.

O.M/Baudouin Amba Wetshi 

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