L'armée ougandaise s'est dite "prête" lundi à intervenir de nouveau dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) pour y neutraliser les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), si les autorités congolaises le "demandent".

"Si on nous demandait de retourner en RDC pour aider à résoudre définitivement ce problème, l'UPDF (l'armée ougandaise) accepterait", a déclaré lundi à l'AFP le porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Felix Kulayigye.

Dirigée par Joseph Kony, recherché avec ses deux principaux adjoints par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, la LRA est l'une des guérillas les plus brutales au monde. Elle a commencé à être active en 1988 dans le nord de l'Ouganda.

La LRA a été accusée dans un rapport de Human Rights Watch (HRW), ce week-end, du massacre d'au moins 321 civils en décembre 2009 dans le nord-est de la RD Congo. L'armée ougandaise a réagi avec scepticisme lundi à ce rapport.

Depuis 2005, les rebelles se sont éloignés de leurs bases ougandaises pour s'installer notamment dans l'extrême nord-est de la RDC, où ils étaient moins d'une centaine fin 2009, selon la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).

"Le coeur du problème est que les Congolais doivent dire si oui ou non ils sont à la hauteur de la mission, s'ils ont la capacité de venir à bout" des rebelles, a commenté le porte-parole ougandais.

En décembre 2008, l'armée ougandaise avait lancé une offensive surprise contre la LRA, dans le parc de la Garamba (extrême nord-est de la RDC), avec l'accord des autorités congolaises.

L'opération avait échoué à capturer Kony et à neutraliser le groupe rebelle, et la plus grande partie des troupes ougandaises avait quitté la RDC en mars 2009, à la demande de Kinshasa, ne laissant sur place que quelques éléments des forces spéciales.

"Tant que Kony est toujours en liberté, cette région ne sera jamais stabilisée. Nous voulons tout faire pour mettre la main dessus", a souligné le lieutenant-colonel Kulayigye.