Face-à-Face : Kabila - Kamerhe, c’est l’heure des adieux !
Après toutes les tentatives, c’est hier, enfin, que Vital Kamerhe aurait rencontré Joseph Kabila, en tête-à-tête de près de trois heures. Les deux hommes se sont certainement dits des vérités. L’un, dans le sens, sans doute, de plaider non coupable au regard de la ribambelle de griefs portés contre lui. L’autre, attentif mais déterminé.
Quand bien même rien n’a filtré, il y a lieu de se demander si, après la double démission de Christophe Lutundula et Brigitte Kalaba, Kamerhe peut encore survivre au perchoir de la chambre basse? Faut-il imaginer que si, hier, Modeste Bahati s’est résolu de rendre le tablier, Kamerhe pourrait échapper à la loi de série? Grégoire Katende, en séjour à Londres, devrait, lui aussi, déposer sa démission. Ngokoso de l’UDEMO, n’attendrait qu’un mot de Nzanga, depuis les Etats-Unis d’Amérique, pour s’exercer la même prière.
Enfin, depuis son retour dans la capitale, le dimanche 22 février dernier, au terme d’un périple qui l’a conduit successivement aux Etats-Unis d’Amérique, en Europe et en Afrique du Sud, c’est hier seulement que le Président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, aurait réussi à rencontrer le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Des informations obtenues des hautes sphères de la République ont fait savoir que les échanges auraient duré trois heures. Bien que rien n’a filtré de ces entretiens intervenus alors que le torchon brûle du côté de l’AMP avec, en toile de fond, l’idée de faire sauter Vital Kamerhe du perchoir de la chambre basse du Parlement à cause de ses envolées oratoires, qualifiées par la majorité au pouvoir de crime de lèse majesté en ce sens qu’elles méconnaissent l’accord militaire Kinshasa-Kigali, l’on ose croire que la question de la démission de ce dernier a été largement évoquée.
Il ne peut en être autrement. La détermination est telle que du côté de l’AMP, rien n’est laissé au hasard pour atteindre cet objectif. C’est pour cette raison que des plans savamment orchestrés sont en train de s’exécuter au détriment de Kamerhe dont le Cabinet estime que ce dernier ne peut jetter l’éponge devant les coups de poings donnés en tout sens par ses adversaires pour trois raisons majeures. D’abord, c’est Vital Kamerhe se veut légaliste et respectueux de la Constitution. Comme tel, il entend sauver la jeune démocratie congolaise dont les racines n’ont pas atteind les profondeurs. Ensuite, que ce dernier a été élu, certes après l’aval de son parti, au terme d’un vote en plénière de l’Assemblée nationale.
C’est ici que l’on rappelle que sur 430 votants ce jour là, Vital Kamerhe avait reçu 400 voix, alors que son parti, le PPRD ne dispose que de 111 députés à l’Assemblée nationale. Ce qui fait de lui un candidat de large consensus. Enfin, et c’est le principe de parallèlisme de forme qui est voulu et qui veut que s’il y a démission, que cela se passe en plénière. Scenarii possibles Il n’y a plus de doute. Certains analystes estiment que Kamerhe pourrait convaincre le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, en ce sens qu’un entretien en tête-à-tête lui permettrait de fournir des explications claires et nettes quant à la portée réelle de ses propos sur les antennes de la Radio Okapi, contrairement à la version, qualifiée de tordue par les proches de Kamerhe, que ses détracteurs exploitent juste pour le mettre en disgrâce avec Kabila. Mais, les plus sceptiques soutiennent que le vin est déjà tiré. Et que Kamerhe n’a plus d’autres choix que de le boire.
Comme argumentaire, ils allèguent les démissions des membres de son Bureau comme annociatrices de la fin du règne d’un homme qui aura tout payer de son imprudence et ce, en référence à un principe de droit qui dit que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Abandon, la liste s’allonge Après les démissions annoncées et formalisées de Lutundula Apala, 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale, et de l’Honorable Kalaba, Questeur adjoint, c’est le tour de Modeste Bahati, bien qu’hésitant au départ. Il aurait été reçu hier par le Chef de l’Etat. Lui aussi serait prêt à déposer sa démission. Il en est de même de Marc Mvwama Anedu du Palu. Grégoire Katende wa Ndaya serait aussi sur le point de le faire à partir de Londres où il séjourne actuellement. Quant à Michel-Egide Ngokoso, il évite d’aller vite en besogne. Par contre, il attend le quitus de son parti, l’UDEMO, dont le Président national, Mobutu Nzanga, hume encore l’air frais de Washington. LPM