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LOSAKO
5 février 2009

Kinshasa : Une manifestation pacifique dispersée (préventivement) par la police

contestataires_kinoisDans un communiqué daté 4 février, l’association de défense des droits humains « La Voix des Sans-Voix » dénonce la dispersion préventive d’une marche de protestation pacifique organisée par le «Parti travailliste». Bilan : trente manifestants arrêtés. Il en est de même de deux cameramen appartenant à deux chaînes de télévision commerciale. L’association exige la remise en liberté des personnes interpellées.

Près de trois années après la tenue des élections générales de 2006, l’ambiance démocratique est loin de faire partir de l’environnement quotidien des Congolais. La manifestation publique et pacifique de ses opinions reste une opération hautement périlleuse pour les forces politiques et sociales non labelisées proches de la mouvance kabiliste.

Et pourtant. Le deuxième alinéa de l’article 69 de la Constitution promulguée en février 2006 par Joseph Kabila énonce : «Il {le président de la République, Ndlr} veille au respect de la Constitution.» Que dit la Loi fondamentale en matière de manifestation sur la voie publique ? «La liberté de manifestation est garantie», dispose l’alinéa 1er de l’article 26. Le constituant a fait mieux en supprimant l’exigence d’une «autorisation préalable» avant l’organisation de la «manif».

Aux termes de la nouvelle Constitution, les organisateurs n’ont plus qu’une obligation, celle «d’informer par écrit» l’autorité administrative compétente. Un simple accusé de réception suffirait donc. Hélas, la réalité est toute autre sur le terrain. En cause, la «transition mentale» tarde à devenir effective entre l’ordre ancien et le nouvel ordre politique que les Congolais appèlent de leurs vœux depuis le 24 avril 1990 date du lancement du processus démocratique. Un ordre politique fondé sur l’impartialité de l’Etat, le respect des droits et libertés. Bref, le respect des valeurs démocratiques. Cela fait dix-neuf ans déjà que ce changement est attendu !

kinshasa_manifMercredi 4 février, le staff dirigeant du «Parti travailliste» a organisé une manifestation dans la capitale Kinshasa. Que voulaient les protestataires ? Ils entendaient manifester leur mécontentement contre la déclaration du président français Nicolas Sarkozy «sur la gestion conjointe de l’espace frontalier entre la RDCongo et le Rwanda, l’entrée des militaires de l’armée rwandaise en RDCongo et les effets néfastes sur la population RDCongolaise de la dépréciation du franc congolais (FC) face au dollars américain », indique le communiqué de la «VSV».

L’association de défense des droits humains s’étonnent de voir la police disperser les «marcheurs» alors qu’il n’y a eu aucun trouble à l’ordre public d’autant plus que la marche n’avait pas encore commencé. Les policiers ont encerclé les manifestants avant de procéder à quelques arrestations. Les personnes interpellées auraient été «acheminées successivement à la Direction des Renseignements Généraux et de Services Spéciaux de la Police (DRGS) à Kin-Mazière, Kinshasa/Gombe, au camp de la Police Lufungula à Kinshasa/Lingwala, et à l’Inspection Provinciale de la Police/Ville de Kinshasa (IPKin) dans la commune de Lingwala. Les policiers ont procédé à la confiscation des biens des manifestants, téléphones portables, argent, montres, bijoux… et le matériel de reportage des cameramen», souligne le communiqué.

L’histoire ne dit pas si les autorités administratives de la capitale ont été préalablement informées de l’organisation de cette «manif’». N’empêche. La liberté doit demeurer la règle. La détention, l’exception. C’est ainsi que la "VSV" dit haut et fort tout le mal qu’elle pense de cette «persistance de l’intolérance politique» et ces «incessantes violations des libertés publiques susceptibles de compromettre l’avenir de la démocratie ainsi constamment fragilisée par des actes délibérés de répression des manifestations pacifiques, des arrestations contre des acteurs politiques de l’opposition, des journalistes…»

B.A.W

Ci-après le texte intégral du communiqué de la «VSV»

VsvCOMMUNIQUE DE PRESSE N° 006/RDC/VSV/CD/2009

Dispersion de la marche du «Parti Travailliste» : militants et cameramen de CNTV et «Mirador TV» appréhendés par la police

La Voix des Sans-Voix pour les droits de l’homme (VSV) exprime ses vives inquiétudes suite à la dispersion à Kinshasa/Gombe, mercredi 04 février 2009 par la police de la marche pacifique du parti politique «Parti Travailliste» de monsieur Steve Mbikayi.

Dans le but de protester, notamment, contre la déclaration du président de la république de France, monsieur Nicolas Sarkozy sur la gestion conjointe de l’espace frontalier entre la RDCongo et le Rwanda, l’entrée des militaires de l’armée rwandaise en RDCongo et les effets néfastes sur la population RDCongolaise de la dépréciation du franc congolais (FC) face au dollars américain, le « Parti Travailliste » a projeté la tenue d’une marche pacifique mercredi 04 février 2009 vers 8h00.

La marche devait commencer par la Gare Centrale en passant par le siège de l’Ambassade de France en RDCongo pour échouer à la primature à Kinshasa/Gombe en vue d’y déposer deux mémorandums.

Avant le début de la marche, des véhicules de police remplis de policiers de la Police d’Intervention Rapide (PIR) surgissent à la Gare Centrale. Ils encerclent les manifestants et procèdent à l’arrestation de certains d’entre eux. Le bilan fait état de plus de trente et un (31) militants du « Parti Travailliste » appréhendés ainsi que deux (2) cameramen des chaînes de télévisions privées venus couvrir la manifestation, en l’occurrence, M. Papy Sunda Nzau de « Canal Numérique TV (CNTV) » et un autre non autrement identifié de « MIRADOR TV».

Les victimes sont embarquées à bord des véhicules de la Police et acheminées successivement à la Direction des Renseignements Généraux et de Services Spéciaux de la Police (DRGS) à Kin-Mazière, Kinshasa/Gombe, au camp de la Police Lufungula à Kinshasa/Lingwala, et à l’Inspection Provinciale de la Police/Ville de Kinshasa (IPKin) dans la commune de Lingwala. Les policiers ont procédé à la confiscation des biens des manifestants, téléphones portables, argent, montres, bijoux… et le matériel de reportage des cameramen.

Le « Parti Travailliste » avait informé au préalable le cabinet du gouverneur de la ville de Kinshasa de la tenue de la manifestation par une correspondance restée sans suite.

La VSV exprime de nouveau ses inquiétudes concernant la persistance de l’intolérance politique et les incessantes violations des libertés publiques susceptibles de compromettre l’avenir de la démocratie ainsi constamment fragilisée par des actes délibérés de répression des manifestations pacifiques, des arrestations contre des acteurs politiques de l’opposition, des journalistes…

Par conséquent, la VSV exige la libération sans condition de tous les militants du « Parti Travailliste » et des cameramen de « CNTV » et de « MIRADOR TV » ainsi que la restitution des biens des victimes confisqués irrégulièrement par la police.

Fait à Kinshasa, le 04 février 2009

                                                                                               La Voix des Sans-Voix pour les droits de l’Homme (VSV)

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Commentaires
L
MES CHERS COMPATRIOTES TO TELEMA PONA LIBÉRATION YA GABRIEL MOKIA PO AZO VIVRE NA CONDITION MOKO INHUMAIN DANS LA PRISON CENTRALE DE MAKALA NINI ASALAKI PO AZALA BOYE EZA PASI PE MAWA CONGOLAIS TO TELEMA PO NA MBOKA NA BISO
L
je suis pour le départ de kanambe,car le Congo sera stable après lui.
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LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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