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LOSAKO
5 février 2009

Congo-Kinshasa: L’offensive ougandaise pose question

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Elle est critiquée à Kampala pour son manque de vision et pour avoir court-circuité l’état-major. Le pétrole de l’Ituri n’y serait pas étranger...

Alors que le président Kabila doit faire face à l’hostilité d’une partie de ses concitoyens et de la classe politique parce qu’il a autorisé une opération militaire conjointe rwando-congolaise au Nord-Kivu (est du Congo) contre les FDLR (rebelles hutus rwandais, issus des génocidaires), une opération similaire ougando-congolaise en Ituri (nord-est du Congo) ne lui attire pas la même impopularité, bien qu’elle soit meurtrière pour les Congolais.

Exactions

On annonce quelques résultats positifs de l’offensive rwando-congolaise au Kivu : le nombre de FDLR désireux de déposer les armes a crû de manière significative au Nord-Kivu. Et au Sud-Kivu, non visé par l’offensive, 2 000 personnes veulent soudainement rentrer au Rwanda.

En Ituri, Kampala affirme avoir libéré 119 otages de la LRA (Lord’s Resistance Army, rebelles "chrétiens" du nord de l’Ouganda). Mais cette offensive a eu pour effet de multiplier les exactions de la milice contre la population locale congolaise, en représailles contre l’offensive militaire. On déplore 600 à 900 civils congolais tués.

Comme celle du Kivu, l’offensive conjointe est essentiellement l’œuvre de l’armée invitée. Fin janvier, le chef d’état-major général congolais, le général Didier Etumba, a annoncé sur Radio Okapi "que les terroristes de la LRA ont été réduits à leur plus simple expression". Ce semble loin d’être le cas. L’opération conjointe ougando-congolaise a, en effet, rencontré peu de succès depuis ses débuts, le 14 décembre. Ce jour-là, déjà, le bombardement d’un des principaux camps de la LRA au Congo a touché un camp vidé de ses occupants, apparemment prévenus.

Cette offensive ne va pas sans susciter des remous en Ouganda. L’état-major général a, en effet, été court-circuité, selon la lettre d’information Southern African Monthly Regional Bulletin (MRB, janvier 2009). C’est le fils de Museveni, le lieutenant-colonel Muhoozi Kainerugaba qui commande l’offensive, indique cette publication. MRB ajoute que l’absence de stratégie de sortie de cette opération conjointe a été critiquée par des officiers ougandais, tandis que le représentant de l’Onu pour le Nord-Ouganda, l’ex-président mozambicain Joaquim Chissano, a mis en garde Museveni contre une sous-évaluation de la capacité militaire de la LRA.

Le pétrole de l’Ituri

Ce malaise des militaires ougandais survient alors que, selon MRB, le chef des Affaires politiques du bureau présidentiel ougandais, Moses Byaruhanga, a déclaré que Kampala appuierait... une fédération des provinces congolaises du Kivu et Orientale, voire leur indépendance si Kinshasa l’acceptait. Ce point de vue serait soutenu par le porte-parole de l’armée ougandaise, le major Felix Kulayigye, qui a évoqué le précédent du Sud-Soudan, dans l’attente d’un référendum sur son autodétermination. Il s’agirait, selon MRB, de stabiliser la région.

La publication lie ces déclarations à la découverte de nouveaux gisements de pétrole côté ougandais de la frontière, par un consortium privé Tullow-Heritage Oil, qui cherche à obtenir de Kinshasa son accord pour exploiter l’or noir du côté congolais.

Connaissant la sensibilité du Congo au sujet de l’autonomie de ses provinces minières, il semble peu probable qu’un tel schéma soit accepté. Le fait qu’il soit publiquement évoqué à Kampala ne peut qu’inquiéter les Congolais - qui pour le moment, pourtant, ne s’en préoccupent guère, obnubilés qu’ils sont par leur hostilité au Rwanda.

Pour l’instant, Kampala tente d’obtenir de Kinshasa le prolongement de l’opération militaire conjointe, dont la date butoir est le 6 février. O.M/La Libre

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LOSAKO
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