«C'est le retour de Paul Kagamé comme acteur majeur sur la scène internationale», a confié le diplomate sous le sceau de l’anonymat

C’est depuis ce vendredi matin qu’un communiqué de l’état-major des opérations a annoncé l’arrestation du Chef rebelle de CNDP sur le territoire rwandais.

Officiellement, le chef rebelle qui dirige le CNDP aurait fui jeudi soir son fief de Bunagana, après avoir opposé une brève résistance. Il se serait rendu en territoire rwandais et après son arrestation, les forces rwandaises l'aurait conduit en résidence surveillée à Gisenyi.

D'après nos informations, c'est jeudi dans la matinée que les pressions à l'encontre de Laurent Nkunda se seraient faites vraiment très fortes et très menaçantes. Vers 11 heures locales un officier rwandais (James Kabarébé) aurait demandé à Nkunda de se retirer du jeu et d'aller au Rwanda sinon son unité risquait de se trouver encerclée par l'armée rwando-congolaise.

Laurent Nkunda aurait fini par obéir. Il se serait rendu sans résistance à Gisenyi où l'attendait James Kabarébé, le chef d'état major de l'armée rwandaise. Avec cette arrestation, Kigali donne des gages à la communauté internationale. Depuis des mois, le Rwanda était dans le collimateur, accusé de soutenir la rébellion de Laurent Nkunda.

Selon une source fiable, Nkunda serait actuellement gardé dans un camp militaire à Kigali. Du côté des autorités rwandaises, aucune déclaration officielle n’a, jusque-là, été faite. Le même silence s’observe chez les rebelles du CNDP, aucun cadre n’est joignable, comme d’habitude. Signe qu’il se passe sûrement quelque chose.

“Nous, on ne s’est pas retiré de la coalition rwando-congolaise, c’est le Rwanda qui a mis Nkunda dehors” estime un membre du RCD à Goma

Entre-temps, la population se dit satisfaite de cette nouvelle et réclame qu’il soit déféré devant la justice.

La paix maintenant mais pas à n'importe quel prix, disent les Kivutiens

« Nkunda qui avait la bénédiction du Rwanda. Si aujourd’hui, le Rwanda arrête Nkundabatwarhe pour qu’il soit jugé par la justice congolaise, c’est un scénario que j’ai difficile à comprendre. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir », s’interroge un Congolais.

«Il ne faut pas oublier que nous sommes un grand pays riche entouré de peuples qui ne veulent pas la paix au Congo car ils sont jaloux et remplis de haine. Nous donnons des territoires et que font-ils, ils nous bombardent, nous leur donnons la nationalité congolaise avec tous les avantages qu'aucun pays voisin ne leur donne et que font-ils ; ILS NOUS ECRASENT COMME DES MOUCHES, alors que faut-il faire ? » s'interroge Adolo, qui habite le quartier Birere depuis 13 ans.

Les gouvernements congolais et rwandais ont signé un accord le 5 décembre dernier à Goma. Les termes de cet accord ne sont pas connus, jusqu’à ces jours. Si le gouvernement congolais exigeait son extradition, seul cet accord sera pris en compte.

O.M... éclaire l'obscurité