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LOSAKO
1 août 2008

Après quatre ans de détention préventive / 43 soldats de l’Opération Pentecôte devant le juge

kinshasaAprès plus de quatre ans de détention, 44 prévenus sont, enfin, présentés devant la justice militaire. La première audience a eu lieu le jeudi 31 juillet 2008. Une caractéristique : à l’exception d’un seul civil, les prévenus sont tous soldats ex-Forces armées zaïroises. En majorité, originaires de l’Equateur.

Arrêtés pour insurrection, à la suite des événements survenus dans la nuit du 27 au 28 mars 2004 – jour de la Pentecôte – les 44 prévenus affrontent, enfin, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. Le procès se déroule depuis jeudi en chambre foraine au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK).

Les Kinois se souviendront que, dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 mars 2004, ils avaient cru que leur ville était tombée aux mains de l’ennemi. Entre 3h00 et 4h00 du matin, les rafales d’armes de guerre crépitaient de partout : au camp militaire Tshiatshi, à la base de la Force aérienne de Ndolo, au port Sicotra et aux alentours de la RTNC, la télévision publique. C’était le début de ce qui deviendra «l’Opération Pentecôte». A cette période, les autorités ont parlé de l’insurrection des soldats ex-Faz venus de Brazzaville.

Au cours de cette folle journée et les jours qui suivirent, quatre-vingt-cinq individus présumés coupables ont été mis aux arrêts. Avec le temps, certains d’entre ont bénéficié de la mesure d’élargissement. Il ne reste aujourd’hui que quarante-quatre détenus à la prison centrale de Kinshasa. Ils sont poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel, vol et dissipation des armes, ainsi que meurtre.

LES EX-FAZ ONT CONNU PLUSIEURS FRUSTRATIONS

Au cours de la première audience, le lieutenant-colonel Martin Kalala Kapuku, président de la Cour, a procédé à la vérification de la présence physique de tous les prévenus impliqués dans l’affaire.

C’est ainsi que la Cour a découvert que quelques prévenus manquaient à l’appel. A cet effet, le major Muwau Sanzu, Ministère public, a été instruit par cette juridiction en ces termes : «Le responsable de la prison doit produire un document prouvant leur libération».

Ce document est attendu le jeudi 7 août 2008. Journée où l’audience sera consacrée à l’identification, ainsi qu’à la présentation des préventions mises à charge de chaque prévenu. Il faudrait aussi noter qu’à cette première audience, la composition de la Cour était incomplète. Deux juges manquaient dans la salle.

Pour justifier «l’Opération Pentecôte», Me Peter Ngomo Milambo, l’un de douze avocats de la défense, a dit que les soldats ex-Faz, chassés des camps militaires par le nouveau régime du M’Zée Kabila, ont d’abord été maltraités à Kitona, transformé sous LD Kabila, en ‘centre de rééducation idéologique’ des soldats du régime Mobutu.

LE MOUVEMENT DU 27 AU 28 MARS POUR EXPRIMER LE RAS LE BOL

Le sort de ces soldats et cadres militaires des ex-Faz a été ignoré aux Accords de Lusaka, comme à Sun-City. Pourtant, ils constituaient le gros de l’armée nationale. Me Peter Ngomo a affirmé qu’ils ont connu plusieurs frustrations, notamment au moment de l’attribution des grades par le régime LD Kabila.

A travers la manifestation de leur colère, la nuit de la Pentecôte 2004, ils ont voulu rappeler à l’autorité qu’eux aussi existaient. Ils ne seront reconnus comme entité que plus tard, grâce à la loi sur la défense promulguée en novembre 2004.

L’avocat a soutenu que ces soldats ont déclenché le mouvement du 27 au 28 mars pour exprimer leur ras le bol sur leurs conditions de vie infrahumaines. Pour étayer son propos, Me Peter Ngomo a rappelé le mémo des généraux ex-Faz resté sans suite. Seule réponse reçue : ils ont été forcés à une retraite prématurée.

Hommes d’armes marginalisés, les manifestants étaient fichés sous le code 032. Ce chiffre correspondant aux trente-deux ans de règne de Mobutu. Quelles qu’aient été leurs qualifications, a poursuivi l’avocat, ils n’avaient pas droit à la promotion. Ces soldats pourtant bien formés touchaient un salaire mensuel modique de 5.000 FC. C’est-à-dire moins de 10$Us. Devant toutes ces injustices, ils ont manifesté leur mécontentement en tirant en l’air.

A propos de leur séjour prolongé en prison, l’avocat a dit que «selon l’article 209 du Code de justice militaire, en son alinéa 4, la détention préventive ne peut pas dépasser deux mois. En conclusion, la loi a été violée par ceux qui sont censés l’appliquer».

Pour terminer, Me Peter Ngomo a dénoncé les relaxations sélectives, discriminatoires, «en faveur de certains prévenus impliqués dans le même dossier». Donc, affaire à suivre. Les prévenus

Les soldats Bobo Toro Mina, Kulengba Nzango, Sese Wandio, Mangomba Male, Geremba Kpazo, Ekongo Samuel, Wala Soko, Kombite Bumba, Kopele Gbazingo, Sorobanga Tasio, Dembele Gbamanda, Tambwe Katoto, Amili bin Hemedi, Lotshe Banzani, Ngbelema Miso Makasi, Mongbonga Tosa, Lena Mbingila, Malebesa Lisele, Bolomo Ikilinga, Malesenge Tangemale, Mbombo Mbongo, Ayevungbo Yani, Mbelema, Tangayoko Kaimba, Mokamba Zembui, Ndozo Zugbia, Limani Makilo, Mbinza Kamba, Taka Ngbagbwa, Mongele Mongungi, Koto Ngbunguma, Amale Dibere, Elabe Munoma, Bwela Ebia, Mampuya Luzolo, Balongo Lisomanonga, Tshibangu wa Tshibangu, Wena Gbandalafio, Kasongo Tshitangu, Bosenge Ingondo, Kembo Felele, Muza Mbalaka, Ndombasi Mbala et le civil Gingolo Waga. O.M/Le Potentiel

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