Le procureur de Niamey a fait appel vendredi de la décision du juge d'instruction d'accorder mercredi un non-lieu au correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Niger, Moussa Kaka, a appris l'AFP auprès des services du procureur.

Cet appel est intervenu à quelques heures de l'expiration du délai légal de trois jours dont il disposait.

Mercredi, le doyen des juges d'instruction en charge du dossier avait signé une ordonnance de non-lieu aux termes de laquelle Moussa Kaka devait recouvrer la liberté sauf en cas d'appel du parquet.

Moussa Kaka, incarcéré depuis dix mois à Niamey, restera donc en détention jusqu'à ce que la Cour d'appel statue sur ce recours du procureur.

Trois fois de suite la justice a prouvé que Moussa n'a rien fait de mal, le monde entier est au courant", a brièvement commenté jeudi l'épouse du journaliste sur des radios privées.

Le 23 juin, le procureur avait déjà fait appel d'une ordonnance de remise en liberté provisoire de Moussa Kaka decrété par le même juge.

En février dernier, la Cour d'appel de Niamey avait annulé une première ordonnance de remise en liberté prise par le juge d'instruction de l'époque.

Dessaisi depuis, ce juge avait estimé irrecevables des enregistrements d'écoutes téléphoniques, les seules preuves à charge.

En mai suivant, saisie en cassation par la défense, la Cour suprême avait également refusé la liberté provisoire.

Moussa Kaka est écroué depuis le 26 septembre pour "complicité d'atteinte contre l'autorité de l'Etat" pour des liens présumés avec les rebelles touareg. Il est passible de la prison à vie.

Niamey a toujours affirmé que Moussa Kaka, également correspondant de Reporters sans frontière (RSF), et directeur de la radio Saraounia basée à Niamey, n'a pas été arrêté en raison de ses activités journalistiques.