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LOSAKO
23 juin 2008

Gizenga dans l’embarras

gizenga_ministres_assembleeLe dossier de la mort ou de la survie de l’Office Congolais de Contrôle continue de voyager entre le cabinet du ministère des Finances, et celui du Premier ministre, Antoine Gizenga. A son niveau, le ministre Athanase Matenda Kyelu ne cesse de rappeler que l’option de disqualifier l’OCC du volet « quantité et prix » des marchandises à l’importation, pour ne lui laisser que le « contrôle de qualité et de conformité », émane du gouvernement. A son avis, cette entreprise pourrait fonctionner comme une direction de l’Ofida, ce qui ne devrait pas l’empêcher de remplir son contrat vis-à-vis des consommateurs congolais. Le « Guichet unique », c’est l’innovation par excellence pour combattre l’évasion des recettes publiques dans des opérations d’import-export.

Mais aux dernières nouvelles, Le Phare a appris que la Primature a accepté de recueillir le point de vue des syndicalistes de l’OCC. C’est le ministre près le Premier ministre, Godefroid Mayobo, qui a eu à échanger avec la délégation des travailleurs de cet office. Il ressort de leurs entretiens que le gouvernement, dans le cadre de son partenariat avec les institutions de Bretton Woods, en particulier le Fonds Monétaire International (FMI), s’est effectivement engagé à assainir le secteur des régies financières. Pour atteindre le Point d’Achèvement, lequel devrait déboucher sur l’annulation de la dette extérieure congolaise, il lui faut poser des actes allant dans le sens de la bonne gouvernance et de la transparence dans la réalisation comme l’utilisation des ressources financières.

C’est notamment ce qui justifie l’institution du « Guichet unique » aux postes douaniers de la République.

Mais la Primature a précisé que la volonté de mettre de l’ordre dans les recettes douanières, administratives, fiscales et domaniales ne devrait pas porter atteinte aux lois particulières régissant l’organisation et le fonctionnement des entreprises génératrices de recettes pour le compte du Trésor public. Surtout, il a été affirmé, au niveau du cabinet du Premier ministre, qu’il n’entrait nullement dans les intentions de celui-ci de liquider l’Office Congolais de Contrôle.

A cet effet, il a été indiqué que la « Commission interministérielle d’audit et de bonne gouvernance», à la tête de laquelle se trouve le ministre près le Premier ministre, devrait discuter incessamment avec des experts de l’Ofida et de l’OCC en vue de mieux cerner l’applicabilité du « Guichet unique ».

81% de recettes en fumée ?

Mais les délégués syndicaux de l’OCC ont insisté auprès de leur interlocuteur sur le fait que 81% des recettes de cet office proviennent des taxes relatives à la fois aux contrôles de la quantité, des prix, de la qualité et de la conformité des produits importés aux portes d’entrée de la République. Une bonne évaluation de la qualité et de la conformité d’un bien importé aux normes ne peut s’opérer, ont relevé les délégués de l’OCC, que si les agents de cet office ont un droit de regard sur sa quantité et son prix. Sans cela, la facturation des travaux d’analyse des échantillons ne pourrait qu’être en-déça de leur coût réel. Car, plus la quantité des marchandises importés et leur prix sont élevés, et davantage ils exigent un important échantillonnage, et donc davantage de travail au niveau des laboratoires OCC. Priver l’OCC, du volet quantité et prix des produits importés, pense-t-on, c’est lui retirer plus de 80% et partant le vouer à une mort certaine.

Gizenga dans l’embarras

Le Premier ministre Gizenga se trouve ainsi dans l’embarras, car écartelé entre l’impératif de respecter les engagements prix avec le Fonds Monétaire International d’une part et d’autre part celui ne pas laisser l’OCC au bord de la route. Faire la sourde oreille aux desiderata de cette institution financière internationale, c’est aller droit contre l’Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) devant conduire à la remise totale de notre dette extérieure. Mais ne pas assister l’OCC en péril, c’est sacrifier 3.500 cadres et agents ainsi que leurs familles, soit environ 35.000 compatriotes, s’il faut considérer une moyenne de 10 bouches à nourrir par famille (père, mères, frères, sœurs, cousins, cousines, neveux, nièces, oncles, tantes). C’est aussi exposer des millions de Congolais aux déchets alimentaires et autres qui choisissent la RDC comme « décharge publique » internationale.

De l’avis de nombreux observateurs, le gouvernement congolais devrait jouer serré et faire valoir auprès du FMI les intérêts des familles congolaises, présentées comme bénéficiaires principales des plans de lutte contre la pauvreté. Il n’est pas normal que des programmes d’assistance de notre pays par des institutions financières internationales se traduisent paradoxalement par la liquidation des entreprises publiques du genre OCC, pourtant reconnu comme le garde-fou approprié contre la transformation de la RDC en dépotoir international. Même s’il existe un mémorandum déjà signé par le gouvernement, rien n’empêche celui-ci, au nom de la santé des millions de Congolais, de solliciter des correctifs. Le Phare

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