Il est des choses qui étonnent dans l’espace politique congolais. Bon nombre de nos compatriotes pensaient qu’avec l’avènement progressif de la démocratie, les acteurs politiques congolais du moins ceux conscients de leur carrière et des espoirs que le peuple y fonde, feraient un effort pour se débarrasser de la ménopause politique. Ce n’est pas le cas malheureusement.

Alors que la démocratie privilégie le débat d’idées pour sa consolidation, certains politiciens congolais à la quête infatigable du populisme s’adonnent à autre chose qu’au débat politique. Celui-ci exige la confrontation des idées à visage découvert plutôt que le jeu de cache-cache. Ne dit-on pas que du choc des idées jaillit la lumière ?

Dans les pays de vieille civilisation démocratique, par exemple, les membres des organisations politiques se parlent sincèrement et franchement mais, dans le respect des uns et des autres. Et ceci pour faire avancer le débat démocratique.

En RDC, ce n’est pas le cas. Les acteurs politiques congolais livrent chaque jour qui passe un spectacle désolant au public, même ceux qui semblent partager les mêmes convictions politiques. Les télévisions et radios aidant les débats par procuration politique ne sont axés que sur les injures et autres critiques sans preuves contre ceux que l’on considère à tort ou à raison comme des ennemis.

Il suffit d’envier le succès d’un acteur politique de son bord ou de ne pas l’apprécier pour s’adonner à des invectives qui n’ont pour autre mobile que de gêner l’ascension de l’autre. Cela au mépris des règles de la dialectique communicationnelle. D’aucuns, piqués par le moustique du populisme ne veulent jamais qu’on parle de succès de leurs compatriotes là où eux ont brillamment échoué. Là où les autres ont réussi sans l’apport de leur cervelle. Caractéristiques des nostalgiques ?

Ce comportement qui frise le rachitisme politique et intellectuel est de nature à ériger la désinformation, l’intoxication et la diabolisation en règle démocratique.

Il s’ensuit une relance de la problématique de l’éducation civique pour la population qui, du fait d’être mal informée, risque de croire aux vendeurs d’illusions. Heureusement que dans sa majeure partie, cette grande masse est déjà suffisamment mûre pour connaître qui est qui, qui fait quoi dans ce pays.

Les partis politiques de la RDC passent depuis un certain temps pour des sanctuaires d’une catégorie de politiciens qui, frappés par une gloutonnerie politique, se retranchent derrière de petits débatteurs auxquels ils accordent une procuration pour salir dans les médias, ceux qu’ils considèrent comme des adversaires de concurrents gênants. C’est la caractéristique des pusillanimes et autres prétentieux sans arguments politiques à opposer dans un débat ouvert.

L’illustration est donnée par la PPRD, formation politique prétendument porteuse d’espoirs du peuple congolais. Hélas, au lieu d’être un modèle, il prêche par les prestations de ses membres dans les médias. Ils se rentrent dedans comme des chiffonniers et croient ainsi s’affirmer.

C’est en vain que nous avons tenté de joindre ses dirigeants. A la Haute direction, personne ne voulait répondre aux faits observés. A tout prendre, il s’agirait ni plus ni moins d’une sorte de rififi. Cela s’est passé sur une chaîne de télévision de la place. Il ne manquait que de peu pour parler d’une messe noire dirigée contre le secrétaire général du PPRD Evariste Boshab. Des cadres de ce parti se seraient coalisés pour faire échec au comité piloté par l’élu de Mweka et son nouveau staff dirigeant.

Apparemment, ses innovations dérangeraient plus d’un. Il s’agit de ceux qui avaient toujours rêvé d’un parti politique fort, à l’instar du défunt parti-Etat de la seconde République. Celui où les forts écraseraient les faibles, l’élite marcherait sur la base et les riches imposant leur loi aux pauvres.

Va-t-il baisser les bras, voir venir et encaisser les coups de ses détracteurs ? Ce sera parti pour une escalade verbale qui n’en finira peut-être pas. Car, l’homme voudra, à tout prix relever la tête et donner de la réplique.

A tout prendre, la politique au rabais n’est pas de mise dans un pays qui se recherche encore dans la démocratie et où les jeunes, qui aspirent à la politique, ont besoin de modèle. Que dire ? Que la plupart des soi-disant politiciens auraient besoin d’une cure de désintoxication. Ce qui est caché finira un jour par être révélé.