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LOSAKO
19 juin 2008

La formation d’une armée républicaine pose problème

kabilasoldat34Il ne faut pas se voiler la face. La question de la formation d’une armée nationale, restructurée et républicaine est loin d’être réglée, bien au contraire. Elle continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive. S’y est-on mal pris ? Rien n’est moins sûr. Mais ce qui est évident, à ce jour les comptes ne sont pas tellement bons.

La mise sur pied d’une armée nationale, restructurée et républicaine figure parmi les trois principaux objectifs que l’Accord global et inclusif de Sun City avait assignés à la Transition. Mais depuis lors, les choses ne semblent pas marcher comme on l’aurait souhaité. Cinq ans après, les toutes premières inquiétudes qui avaient surgi au lendemain de la signature de l’Accord global et inclusif, le 1er avril 2003 en Afrique du Sud, quant à la capacité du pays à se doter d’une armée républicaine, ne sont pas encore dissipées.

A voir de très près les résultats que l’on a déjà alignés le long du processus de formation de cette armée, il n’y a vraiment pas de raison que ces inquiétudes ne soient pas d’actualité au jour d’aujourd’hui. Elles sont là, intactes.

UN TABLEAU PEU RELUISANT

Sans armée moderne, républicaine, forte et dissuasive, il est difficile qu’une nation puisse réellement se sentir en paix et en sécurité, et qu’elle puisse également marquer des points sur la voie de son développement. En RDC, on ne va pas nous dire que cette vérité est ignorée de nos dirigeants politiques. Ils le savent mieux que tout le monde.

Mais, quoi qu’on dise, il y a un grand fossé entre les déclarations d’intention qui nous sont ressassées à longueur des journées et ce qui se fait effectivement sur le terrain concernant la concrétisation de cet impératif. En tous les cas, toute la question est là : la réforme de l’armée avance à pas de tortue au point que l’on n’hésite pas à parler de manque de résultats.

Des efforts sont certes fournis, mais les avancées sont insuffisantes. Pour certains, elles sont même insignifiantes. De toute façon, pas assez pour pouvoir répondre aux attentes. Le cadre, certes, on l’a déjà tracé. Des échéances ont été même fixées, mais la machine ne carbure pas bien ; elle toussote. Cela est d’autant plus vrai que les prémices avaient été faussées au départ. « On n’avait pas pris la chose par le bon bout », affirme un expert en la matière.

Premier couac. Le processus d’intégration de l’armée n’a pas été bien mené. Par exemple, le brassage n’a pas été couronné de succès. Pour preuve, des éléments de certaines composantes et entités ont carrément refusé de rejoindre le processus.

Et pourtant, des pays comme l’Afrique du Sud qui avaient été confrontés, bien avant la RDC, à une nécessité d’intégration des éléments de différentes factions, s’en étaient tirés à bon compte.

Par ailleurs, il est à déplorer le fait que le recrutement et la sélection au sein de l’armée se font quelquefois sans tenir compte de critères objectifs liés notamment à une instruction suffisante et à une moralité éprouvée. Souvent, ce sont des considérations tribales ou ethniques qui prévalent. Très souvent aussi, c’est le clientélisme politique qui est mis en avant.

«En Afrique, l’armée c’est souvent une affaire de tribu, d’ethnie», rappelle un analyste politique. Il soutient que, « pour la plupart des cas la tradition sur le continent veut que les pouvoirs politiques préfèrent évoluer avec un attelage militaire faible, manipulable à souhait ». Et là, note-t-il, « il faut craindre que l’armée ne soit à la solde d’un individu pour qu’il s’éternise au pouvoir au lieu que cette dernière se mette au service des institutions démocratiques du pays et de la nation ». Surtout lorsqu’on sait qu’en Afrique, celui qui a l’armée a le pouvoir politique.

METTRE LES BOUCHEES DOUBLES

Tout bien considéré, les FARDC sont à la croisée des chemins. Le défi est de taille. Il faut donc passer à la vitesse supérieure pour pouvoir gagner un pari qui n’a rien d’impossible, à condition bien sûr qu’on y mette de la volonté, de la détermination et de moyens conséquents.

C’est aussi et surtout un problème d’approche et de vision prospective, car il s’agit, en quelque sorte, de définir le type d’armée que la RDC souhaite avoir pour demain.

La même question mérite d’être posée pour ce qui est de la coopération que le pays entretient avec ses partenaires, notamment dans la formation de l’armée. Comme on se trouve devant un problème de souveraineté nationale, il revient au gouvernement congolais, et à lui seul, de définir la nature de ces partenariats. Dans le cas d’espèce et s’il faut bien hiérarchiser les choses, le pays a plus besoin qu’on lui forme de formateurs congolais. Ceux-ci auront évidemment la tâche de former le personnel militaire congolais.

Le pari consiste donc à savoir si l’on ne peut pas être à la hauteur des attentes dans un domaine aussi stratégique que celui de la défense. C’est une préoccupation qui en vaut la chandelle. Dans tous les cas, tout indique que si le pays veut bien disposer d’une armée républicaine, il en aura.

Une armée qui ne puisse pas être à la solde ni du pouvoir politique qui serait tenté de l’utiliser pour se maintenir au pouvoir. Ni des puissances étrangères qui pourraient avoir l’idée de la mettre sous leur coupe pour de sales besognes, par exemple de déstabilisation du pays.

Raison de plus de mettre les bouchées doubles pour gagner la bataille de la mise en place d’une armée de ce genre. En fait, il n’y a pas souhait plus ardent que celui-là. Surtout de la part de tous les Congolais qui chérissent leur pays. Le Potentiel

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