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LOSAKO
17 juin 2008

Programme Amani plombé / Kivu : la paix toujours menacée

nord_kivu5Un million de déplacés internes au Kivu. Des groupes toujours surarmés et nuisibles. Le Programme Amani a du mal à faire accélérer le processus de paix dans cette région. Une lenteur inquiétante. Une bombe à retardement qui risque de porter un coup dur à l’évolution politique en République démocratique du Congo. Le danger de la balkanisation de la RDC est toujours à l’Est.

L’arrestation du sénateur Jean-Pierre Bemba ne serait-elle qu’une diversion pour détourner les Congolais des vrais problèmes qui menacent l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ? La motion sur la « séquestration des députés » s’inscrirait-elle dans le même contexte pour distraire les Congolais ?

L’on serait bien tenté de répondre par l’affirmative. Pour la juste raison que l’on ne perçoit pas cette détermination, cet empressement à résoudre une fois pour toutes d’autres problèmes majeurs qui mettent en péril l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale. Des problèmes importants susceptibles d’aliéner les attributs de notre indépendance.

Mais devant des cas qui tombent comme un cheveu dans la soupe, ô curieuse coïncidence, la classe politique se soulève souvent comme une seule personne pour débattre de ces questions toutes affaires cessantes. Elle rivalise d’éloquence tout au long des débats houleux sur des questions « personnelles » alors que l’on ne sent pas cet empressement, cet engagement politique quand il s’agit des faits à caractère national.

Pour preuve, la situation au Kivu demeure toujours préoccupante. Un million de déplacés internes, vivant dans des conditions infrahumaines n’est pas un fait divers. Des groupes armés continuent à détenir des armes, tuent, pillent, bravent l’autorité nationale, narguent la communauté internationale… Pas de session extraordinaire parlementaire sur ces questions qui portent le danger dans la maison. Effectivement, il y a le péril en la demeure pendant que l’on traîne volontairement les choses en longueur. Inexplicable.

LA PART BELLE AUX FDLR ET A KIGALI

Si la Conférence de Goma a suscité de l’espoir, cet élan est en train de s’estomper. L’on a fait allusion à ce million de déplacés internes. Mais aussi à cette puissance de feu détenue par tous les groupes armés. Entre-temps, les forces négatives continuent à poser des conditions de démobilisation, de désarmement et de rapatriement. Les FDLR ne veulent plus rentrer chez eux au Rwanda et Kigali n’est pas prêt à les accueillir. Pour tourner tout le monde en dérision, les Congolais en particulier, on multiplie des rencontres, des campagnes de sensibilisation qui n’émeuvent ni Kigali ni les FDLR. Ces parties rwandaises, apparemment parlent le même langage : celui du statu quo pour réussir le fait accompli en vue d’« acquérir une partie du territoire congolais ».

Et comme il s’agit d’une « affaire de gros sous », tant à Kinshasa, à Kigali, Bruxelles, Londres, qu’à Washington… toutes les parties attirées par le gain facile, intéressées par les enjeux économiques pour des intérêts égoïstes, participent activement au complot contre la RDC et au crime contre l’humanité. Sinon, on ne comprendrait vraiment pas que le Programme Amani ne décolle pas à la grande satisfaction de toutes les parties. Un problème de moyens financiers ? Pourquoi la Communauté internationale qui s’est empressée de financer la Conférence à Goma hésite de mettre la main dans la poche ?

Le peuple congolais attend d’être rassuré. La dernière rencontre entre le président de la République, l’envoyé spécial de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU était une occasion propice de dissiper tout malentendu. Malheureusement, il n’en a pas été le cas, habituant les gens à des termes stéréotypés diplomatiques qui passent pour de la poudre aux yeux des populations congolaises. Surtout en ce qui concerne le désarmement des forces négatives, Roland van de Geer a reconnu l’impuissance de la Monuc avec un mandat restreint, et l’incapacité militaire des FARDC en pleine restructuration. Mais par contre, il fait craindre qu’une action militaire forcée contre les forces négatives, FDLR et CNDP, « conduise à une grande guerre ».

Des déclarations démobilisatrices pour favoriser le statu quo. Pour preuve, toutes les forces négatives ne sont pas inquiétées. Elles continuent à contrôler les parties conquises, instituant des administrations parallèles, au vu et au su des dirigeants régionaux, nationaux et de la Communauté internationale. D’ailleurs, Nkunda a déclaré dernièrement que son mouvement venait de verser au Trésor public 1 million de dollars des recettes réalisées dans la partie qu’il contrôle. Voilà l’explication plausible de cette résistance manifeste des groupes armés pour plomber le Programme Amani.

LA KOSOVARISATION ET LA PALESTINISATION

La mission du Conseil de sécurité vient de s’achever en RDC sans susciter de l’espoir. Certes, il y a eu une déclaration de bonnes intentions invitant les forces négatives à désarmer. Ce n’est ni plus ni moins qu’un souhait des « vœux pieux ». Le Conseil de sécurité n’a jamais démontré sa volonté de faire progresser le processus de paix en RDC. Sinon, comment expliquer cette réticence à ne pas requalifier le mandat de la Monuc ?

Cette attitude prouve à suffisance, si besoin en est encore, l’existence d’un complot contre la République démocratique du Congo. Car, après le Dialogue inter-congolais, la transition, la Conférence de Goma était une trouvaille des « fabricants de guerre » en RDC pour faire traîner les choses avant de concrétiser le « schéma du Kosovo » pour le Kivu. Si tel n’était pas le cas, la Communauté internationale aurait requalifié le mandat de la Monuc et mis des moyens conséquents à la disposition du Programme Amani pendant que l’on mettrait des bouchées doubles en vue de renforcer les capacités militaires des FARDC. Hélas ! Tout se fait timidement pour mieux mûrir le complot et imposer le fait accompli.

Ce qui se confirme par la palestinisation du Kivu, en cherchant à créer un « No man’s Land » afin de loger les « rebelles hutu rwandais ». Ce qui se traduirait par l’extension géographique du Rwanda. La délocalisation proposée à la réunion de Kisangani ne serait qu’un faux-fuyant.

UNE AFFAIRE NATIONALE

Les Congolais doivent se sentir interpellés. Les animateurs des institutions nationales plus que tous les autres en décrétant cette question comme priorité des priorités. L’échec du Programme Amani renverrait la RDC à la case départ.

Ils sont donc condamnés à faire preuve d’esprit patriotique doublé d’initiatives pour mobiliser des énergies nécessaires. Il s’agit d’une affaire nationale qui met en péril les équilibres fondamentaux d’une Nation et d’un Etat. Le complot contre la RDC vise justement à rompre ces équilibres.

Rien ne viendra de la Communauté internationale si les Congolais, avec en tête leurs dirigeants, ne s’approprient pas cette affaire nationale. Et ce avec le même empressement comme dans l’affaire de l’arrestation de Jean-Pierre Bemba et la séquestration de trois députés.

Au demeurant, aujourd’hui plus qu’hier et plus fort que demain, l’avenir de la République démocratique du Congo, unie et forte, se joue en ces moments au Kivu. Disons à l’Est de la République. Devoir de mémoire collective oblige d’accorder le bénéfice de l’urgence à cette question nationale. Le Potentiel

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Commentaires
S
je veux juste avoir la situation actuelle du programme amani. où en sommes nous pour le moment?
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LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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