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LOSAKO
8 mai 2008

Sous pression de l’Accord chinois et des exigences de l’Occident: J. Kabila joue son avenir politique.. Tic tac tic tac...boum !

20154584_pLes choses s’accélèrent en République démocratique du Congo. Plusieurs faits se succèdent comme s’il se prépare un grand événement. Bien sûr que la signature de l’Accord-prêt avec la Chine a servi de déclic. La Banque mondiale et le FMI sont montés sur leurs grands chevaux pour brandir leur qualité de « partenaires privilégiés ». Karel De Gucht s’est fait inviter à Kinshasa pour lâcher ses « vérités ». Kabila réplique en haussant le ton, allant jusqu’à se faire bien comprendre en s’entretenant avec l’ex-Ciat (Comité international d’accompagnement de transition) conduit par le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu et responsable de la Monuc. Les choses deviennent donc sérieuses. Entre-temps, la République démocratique du Congo est devant un choix cornélien. Jouer à quitte ou double, entre l’Occident et la Chine. Mais dans tout cela, c’est le président de la République qui joue son va-tout : son avenir politique. Va-t-il convaincre ? Se pliera-t-il aux exigences des partenaires traditionnels? Avec la Journée de l’Union européenne marquée par un point de presse ce jeudi à Kinshasa, il faudra prendre son mal en patience pour chercher à lire entre les lignes la suite des événements.

La Journée de l’Union européenne interviendra ce vendredi 9 mai. Les pays membres de cette organisation mettront ce jour à profit pour évaluer son parcours et son impact sur l’examen des grandes questions européennes et internationales.

L’occasion faisant le larron, les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne près la République démocratique du Congo se retrouveront chez leur collègue de la France, ce pays assumant la présidence de l’Union européenne. Le moment sera tout indiqué pour faire l’évaluation de la coopération entre les pays de l’Union européenne et la République démocratique du Congo. Cette rencontre diplomatique se tient quasiment une semaine après celle d’avec le Président de la République.

DES PARTENAIRES TRADITIONNELS ET PRIVILEGIES

Au fait, ce n’est pas la première fois que les ambassadeurs européens se retrouvent ensemble pour faire le point de la situation. A des moments importants de la coopération avec la République démocratique du Congo, ils se sont toujours imposé cet exercice dans le but de mieux apprécier les efforts fournis par les uns et les autres. Mais que cette rencontre diplomatique se tienne à un moment crucial de la République démocratique du Congo déterminée à donner une nouvelle impulsion aux initiatives de la reconstruction nationale. Qu’elle se déroule après que la Banque mondiale et le FMI n’aient pas du tout apprécié les termes de l’ accord-prêt avec la Chine ; et qu’en plus, la Belgique et la RDC se soient permises quelques envolées verbales pour se dire certaines vérités, les choses deviennent très intéressantes. Le point de presse de ce jeudi ne sera nullement un fait divers. Certaines vérités vont transparaître. Des vérités ? Oui, il y en aura. Qu’on ne se fasse pas d’illusion. L’Union européenne demeure un partenaire traditionnel et privilégié de la République démocratique du Congo. A ce titre, il n’est pas surprenant de s’entendre dire que les pays de l’Union européenne ont « l’obligation morale et politique » de s’intéresser à tout ce qui touche à la RDC.

Obligation morale et politique, ils l’ont assumée en supportant l’organisation des élections en République démocratique du Congo. Près de 500 millions de dollars ont été affectés à cette fin. En outre, les pays de l’Union européenne figurent, à côté des Etats-Unis, parmi les grands bailleurs de fonds de la Banque mondiale et du FMI. Mieux, ce sont eux qui constituent le grand cartel du Club de Paris qui, en 2002, a effacé une partie de la dette de la RDC, en l’occurrence 4 milliards de dollars US.

Ce sont des partenaires traditionnels et privilégiés. Ils ne se tairont pas s’ils se sentent frustrés. Et puisqu’il s’agit d’un moment crucial de la reconstruction de la RDC, ils réagiront pour donner leurs impressions. Quant aux « promesses non tenues », ils ne manqueront pas de fournir des explications. Bien entendu, ils s’attarderont sur la bonne gouvernance politique et financière, l’indépendance des institutions de la République, la corruption, l’enrichissement illicite et démesuré face à une population paupérisée. Ce sont là les conditionnalités « traditionnelles » des pays européens qui n’ont que faire des « discours de souveraineté », une fois convaincus de toutes ces insuffisances. C’est la bible de la coopération bilatérale et multilatérale. Ils brandiront leur principal argument de tous les jours : « ils ont des comptes à rendre à leurs contribuables ». Par conséquent, ils ne peuvent en aucun cas verser leur argent dans les tonneaux de Danaïdes.

A KABILA DE GERER AVEC DEXTERITE L’EQUATION

Mais il ne faut pas aussi se voiler la face pour ne pas reconnaître que la Chine, en bousculant la «coopération classique », serait en train de marcher sur les plates-bandes occidentales. Là, les pays européens qui disent avoir beaucoup donné, et même (plus que les 8 milliards USD des Chinois), ne se laisseront pas faire. Ils le diront, même à demi-mot, aux autorités congolaises. Quitte à elles de tirer toutes les conséquences politiques, économiques et financières.

Il est vrai que le vent qui souffle dans les relations bilatérales et multilatérales entre la RDC et ses partenaires traditionnels, met sous les projecteurs le chef de l’Etat. Joseph Kabila joue son avenir politique. Sur le front extérieur, il doit parvenir à convaincre ses interlocuteurs de la nécessité de tenir leurs promesses, de savoir que la RDC dispose d’immenses opportunités de collaboration pour développer ce pays sans se plaindre de la Chine.

Sur le front intérieur, il devra informer ses compatriotes, jusque dans les moindres détails, du contenu desdits accords. Ce souci de transparence lui apportera le soutien populaire, dont il a besoin en ces moments. Le succès d’une telle diplomatie dépendra de la transparence dans laquelle elle sera menée.

De toutes les manières, après la Guerre froide et les antagonismes des Blocs Est-Ouest, les dirigeants les plus avisés trafiquent aujourd’hui avec toutes les bonnes volontés du monde, quitte à savoir exprimer, dès le début, les attentes de leurs populations ainsi que les gains des uns et des autres. En dehors de cette cruelle vérité, point de salut pour une nouvelle voie.

Il revient à Kabila, seul, de gérer avec dextérité cette équation dans l’intérêt supérieur de la Nation. Il lui revient de dégager des pistes de solution en vue de consolider les relations bilatérales et multilatérales avec différents partenaires. Quoi que l’on écrive, c’est finalement son avenir politique qui est ici en jeu. O.M/Le Potentiel

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L
BEYABUSELLELE MAYINDANGA KENTAMINDO
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LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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