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LOSAKO
3 avril 2008

Zimbabwe: le pouvoir de Mugabe vacille... le parti du président perd sa majorité au Parlement

mugLe parti du président zimbabwéen a perdu mercredi sa majorité au Parlement à l'issue des élections générales de samedi et, sans attendre l'annonce des résultats officiels, l'opposition a revendiqué la présidence du pays.

L'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) ne peut plus atteindre la majorité absolue: l'opposition a obtenu 105 des 210 sièges de députés et un candidat indépendant a été réélu, selon des résultats officiels portant sur 199 circonscriptions.

"Nous avons une majorité claire et nette. Nous assistons à un début de transfert du pouvoir, au niveau du Parlement, et c'est une victoire pour le peuple", s'est réjoui le porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa.

Anticipant toute tentative de manipulation des résultats à la présidentielle, le MDC a également revendiqué la victoire de son candidat contre Mugabe, qui dirige le pays d'une main de fer depuis l'indépendance en 1980.

Tsvangirai a obtenu 50,3% des voix, contre 42,9% à Mugabe et 6,8% à un ancien ministre dissident, Simba Makoni, a assuré Tendai Biti, secrétaire général du MDC, ajoutant qu'un second tour ne serait ainsi pas nécessaire.

Alors que des négociations sont engagées en coulisses entre des proches de Tsvangirai et de Mugabe, selon des sources concordantes, le quotidien d'Etat The Herald a cependant ouvert la voie à un second tour à la présidentielle, affirmant: "aucun des candidats ne va recueillir plus de 50% des voix".

Un second tour doit être organisé dans les 21 jours si aucun candidat n'a la majorité absolue, selon la Constitution qui fixe en outre un délai maximal de six jours pour la publication des résultats complets.

"Les médias d'Etat ont déjà commencé à préparer la population à la tenue d'un second tour", a commenté Biti. "Si les résultats officiels devaient aller dans ce sens, le MDC est prêt à y participer."

Il semblait ainsi mettre au défi le président Mugabe qui, selon une source diplomatique européenne à Harare, veut "éviter l'humiliation d'un second tour".

Un autre diplomate occidental a taxé l'annonce du MDC de tactique "très dangereuse" parce que "si Mugabe accepte un second tour ce sera pour l'emporter" quitte à frauder massivement.

Le pouvoir a fait profil bas: la Zanu-PF n'a pas commenté la perte de sa majorité à l'Assemblée nationale, et le ministre de l'Information, Ndlovu Sikhoanyiso, s'est contenté de déclarer à l'AFP que l'opposition aurait dû laisser la commission électorale "tsavi3terminer son travail".

Mercredi soir, la commission n'avait toujours pas donné l'intégralité des résultats aux législatives et n'avait fourni aucune indication sur la présidentielle.

Pendant ce temps, une fébrile activité diplomatique s'organisait autour des négociations inter-zimbabwéennes.

La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) tentait, selon des sources diplomatiques, de convaincre le doyen des chefs d'Etat du continent de se retirer dans la dignité.

Un message relayé par le Nobel de la Paix sud-africain Desmond Tutu, qui a lancé: "Quand votre temps est écoulé, votre temps est écoulé!"

Le Premier ministre britannique Gordon Brown et le président américain George W. Bush ont téléphoné mardi au président sud-africain Thabo Mbeki, déjà mandaté il y a un an par ses pairs de la région pour faciliter un dialogue entre pouvoir et opposition, selon des sources proches du gouvernement à Pretoria.

Un diplomate de la SADC, basé en Zambie, a ajouté que la région devrait "se mobiliser pour éviter un scénario comme au Kenya", où des violences ont fait 1.500 morts après l'élection contestée de décembre. Il faut mettre un terme à cette "solidarité qui a toujours existé entre les chefs d'Etat de la SADC. Nous sommes en situation de crise."

Les Occidentaux ont eux pressé le régime de publier au plus vite les résultats, Washington et l'Union européenne allant jusqu'à affirmer publiquement que l'opposition avait gagné.

Le président Mugabe, qui n'est pas apparu en public depuis samedi, gardait lui le silence, tandis que le gouvernement et l'opposition niaient l'existence d'un dialogue entre les deux partis.

Samedi, quelque 5,9 millions de Zimbabwéens étaient appelés à voter pour élire leurs président, députés, sénateurs et conseillers municipaux, avec le marasme de l'économie pour principal enjeu.

L'ancien grenier à céréales de la région est en ruine, avec une hyperinflation supérieure à 100.000% sur un an.

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