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LOSAKO
28 février 2008

Négociations avec le Fmi : le gouvernement recalé

gizenga009Le dernier point de presse de la délégation de FMI relatif à sa dernière mission d’évaluation ne laisse planer aucun doute : il n’y aura pas de signature de programme triennal entre le gouvernement et le FMI au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Par voie de conséquence, pas d’atteinte au point d’achèvement à l’initiative d’annulation de la dette en faveur des pays pauvres très endettés, PPTE. En tous les cas, pas avant fin 2008. Tout simplement parce que le gouvernement a été recalé pour le mois de mars 2008, contrairement à ses dernières espérances.

Arrivée à Kinshasa le 17 février 2008 pour la dernière évaluation aux négociations devant amener à la conclusion, entre la RDC et le Fonds monétaire international, d’un nouveau programme triennal, la délégation du département Afrique du FMI a bouclé sa mission d’une semaine. Ce, par un point de presse animé mardi 26 février, en sa représentation, cinquième niveau de l’immeuble abritant l’Hôtel des monnaies.

Ce que l’on craignait depuis quelques temps s’est produit. Il n’y aura pas de « Dossier RDC » au prochain Conseil d’administration du Fmi, prévu en mars prochain. Donc, pas de programme triennal avec le Fmi au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Ce qui renvoie automatiquement à plus tard – en tout cas pas avant fin 2008 – la possibilité pour la RDC d’atteindre le point d’achèvement à l’initiative d’annulation de la dette en faveur des pays pauvres très endettés, PPTE. Ce sont environ 10 milliards Usd d’économie de dette, du fait de non remboursement, qui échappent à la Rdc .

L’on se souviendra que le gouvernement s’était fixé comme l’une de ses priorités, cette année, la conclusion d’un nouveau programme triennal avec le Fmi au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Par conséquent, s’aménager une large marge de manœuvre pour atteindre, avant fin 2008, le point d’achèvement à l’initiative d’annulation de dette en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte).

En séjour à Kinshasa, la délégation des experts du département Afrique du Fmi, conduite par Brian W. Ames, vient de renvoyer aux calendes grecques le voeu, pourtant accrochant exprimé par le gouvernement, et réitéré à maintes reprises par certains de ses membres regroupés au sein de la Commission de suivi des programmes conclus avec les institutions financières internationales (Cispi). Le gouvernement vient donc d’être recalé de la « session » de mars 2008

LE SUSPENSE EST LEVE

L’on a assez entretenu le suspense autour des chances de la RDC d’arracher, enfin, un accord formel avec le FMI autour d’un programme triennal. Et ce, après la fin brutale du Programme économique du gouvernement – exécuté entre avril 2002 et mars 2006.

Contrairement à son optimisme, le gouvernement déchante aujourd’hui : la RDC ne sera pas à l’ordre du jour du prochain Conseil d’administration du Fmi, prévu en mars 2008. L’Exécutif doit encore faire preuve de sa capacité à supporter poids et contraintes des réformes en cours d’exécution. Les dérapages constatés en novembre et décembre 2007, et qui se sont répercutés dans des proportions inquiétantes en début janvier 2008, ont eu raison de la volonté du gouvernement de conclure le plus rapidement possible un nouveau programme avec le FMI.

La Cispi en avait fait sa priorité. Mais, ni de la Banque centrale du Congo, après maints ajustements de sa politique monétaire, ni le gouvernement en réajustant ses finances publiques, n’ont pu renverser les mauvaises tendances de la situation économique, monétaire et financière du pays. Avec un déficit cumulé en début janvier 2008 de près de 50 milliards de francs congolais, l’on devait inévitablement s’attendre au pire. Le scénario que l’on redoutait s’est donc produit.

PROCHAIN ROUND : AVRIL 2008

La confirmation a été donnée mardi dernier à Kinshasa par Brian Ames lors d’un point de presse animé à la représentation du FMI en RDC. « Concernant la conclusion d’un nouveau programme triennal, les négociations devront continuer en avril prochain lors des prochaines assemblées annuelles du Fmi et de la Banque mondiale à Washington », a dit l’expert du Fmi. Plus explicite, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, présent à ce rendez-vous avec la presse, n’a pas caché l’échec des concertations menées jusqu’ici avec le FMI, laissant toutefois une marge de manoeuvre au gouvernement de pouvoir se racheter dans trois mois. Soit d’ici juin 2008, tout en relevant cependant des préalables : une parfaite coordination entre les impératifs de la politique monétaire et budgétaire.

De son côté – pour ce qui se rapporte à la politique monétaire – le gouvernement s’est racheté. Il a rappelé toutes les mesures prises depuis quelques temps en vue de ramener l’accalmie sur le marché de change et maîtriser, jusque-là, l’inflation.

Au demeurant, c’est vers le gouvernement que l’on se tourne. C’est de là que naissent les faisceaux de déséquilibre qui se propagent à grande vitesse sur l’ensemble du cadre macro-économique.

Autant dire que, c’est en manipulant avec doigté et dextérité ses finances publiques que le gouvernement se prévaudra des chances d’entamer en toute quiétude les prochaines négociations avec le FMI. Car, à entendre Brian Ames, rien n’est encore perdu.

L’OMBRE CHINOISE

Toutefois, sans le dire ouvertement, Brian Ames a laissé entendre dans ses explications le scepticisme encore intact du Fmi sur les accords liant la RDC à la Chine. Quelles en seront les implications sur le cadre macro-économique ? Quel est le processus de désendettement enclenché par le fait de la participation de la RDC à l’initiative PPTE ? Autant de questions autour desquelles le FMI est resté sans réponse. Ce qui sans doute motiverait encore ses réserves à s’engager formellement avec la RDC dans un nouveau programme triennal.

Même s’il a avoué avoir été saisi par le gouvernement congolais pour des conseils au sujet de probables implications des prêts chinois sur l’équilibre du cadre macro-économique, le FMI, par son envoyé spécial en RDC, est resté évasif sur la question. « Le débat a porté sur les grandes lignes, les détails manquent encore à ce sujet », a-t-il répondu à la question de la presse pour connaître le point de vue de son institution sur les accords liant la RDC à la Chine.

Comme pour dire que le gouvernement n’a pas convaincu. Il a, pour ce faire, un sursis d’un mois pour réunir les éléments matériels de sa défense. Tout se passe comme si la conclusion d’un nouveau programme reste suspendu à la « question chinoise ». Car, pour le FMI, il est tout à fait paradoxal que la RDC prétende à l’effacement de sa dette extérieure au travers de l’initiative Ppte, et de récréer en même temps un nouveau cycle d’endettement en multipliant les accords de prêt avec la Chine.

C’est autour de ces questions et bien d’autres d’ailleurs que graviteront les discussions avec le FMI en avril prochain lors de ses assemblées de Washington. Toujours est-il que supposée hypothétique en début de cette année, l’atteinte du point d’achèvement à l’initiative Ppte paraît dès lors impossible pour l’année 2008. Tout se joue désormais sur la conclusion d’un nouveau programme triennal, seule soupape de sécurité pour rouvrir le chemin à l’effacement d’environ 10 milliards Usd de dette bi et multilatérale de la RDC envers ses divers partenaires.

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