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LOSAKO
22 février 2008

MONUC: Les conditions de détention à la prison de Mbuji Mayi demeurent exécrables

News_16745_1La situation de la prison de Mbuji Mayi, dans la Province du Kasaï Oriental est devenue catastrophique, inquiétante et mérite que l’on tire la sonnette d’alarme, selon la Division de Droits de l’Homme de la MONUC. Car depuis le début de cette année, 17 détenus, dont 10 condamnés et 7 prévenus, ont trouvé la mort dans cette institution pénitentiaire pour cause de malnutrition, de famine et d’absence de soins de santé.

Le nombre de morts est en effet alarmant. Il s’agit d’une nouvelle vague de décès après une baisse considérable dans le nombre de morts durant la période du déploiement d'un Conseiller de la section Etat de Droit de la MONUC, spécialiste en matière carcérale, de l’été 2006 à début janvier 2008. Ce Conseiller est intervenu auprès des autorités locales - Chef divisionnaire de la Justice et Directeur de la prison centrale – pour les encourager à entrer en relation avec les communautés humanitaires et religieuses, avec pour résultat, la mise en place d’un mécanisme coordonné pour la livraison régulière de nourriture à la prison centrale.

Grâce encore à l'intervention du Conseiller de la MONUC, des auditions de cour foraine régulières ont été tenues, tant par les tribunaux civils que militaires, ce qui a mené à une baisse considérable des détentions illégales ou inutiles.

Néanmoins, les conditions de détention à la prison de Mbuji Mayi sont toujours exécrables. La prison est surpeuplée. Elle est crasseuse, malodorante et expose les détenus à des maladies comme la gale, les poux et les chiques. Conçue pour recevoir une centaine de prisonniers, elle compte aujourd’hui une population pénitentiaire de 397 personnes dont 386 hommes et 11 femmes.

Il n’existe aucun budget pour subvenir à l’alimentation et au soin des pensionnaires. Dans cette structure, les violations des droits de l’Homme sont monnaie courante. Chaque visiteur doit payer 200 à 500 francs congolais (soit entre 0,4 et 1 dollar) pour avoir accès à son parent détenu. Avant toute entrée de repas, certains surveillants exigent 500 FC.

Depuis l’année 2007, cette prison n’a pas cessé de compter des morts et les causes de ces décès sont connues sans qu’aucune action officielle ne soit menée pour circonscrire le mal.

Au niveau des juridictions civiles tout comme militaires, la détention préventive est devenue la règle systématiquement appliquée, même pour des délits mineurs. À cela s’ajoutent les lenteurs dans le traitement des dossiers et les grèves qui ont paralysé l’appareil judiciaire. À titre d’exemple, un prévenu arrêté pour vol simple a croupi pendant 11 mois en détention préventive, sans que son dossier ne soit fixé au tribunal, un autre détenu pour abus de confiance a totalisé 13 mois sans passer en jugement.

Le Bureau des Droits de l’Homme de la MONUC à Mbuji Mayi a entrepris un plaidoyer auprès des Parquets civils et militaires afin que ceux des prévenus dont les détentions sont devenues illégales et ceux dont les délits sont mineurs puissent bénéficier d’une procédure aboutissant à leur mise en liberté.

Au niveau du Parquet civil, cette initiative a permis la libération d’une soixantaine de prévenus au dernier trimestre de l’année 2007. Cette année, avec la collaboration du Procureur de la République, une dizaine de détenus a également bénéficié de cette action. La MONUC a également créé un réseau d’ONG pour apporter un secours alimentaire aux prisonniers.

La MONUC a transporté de Mabaya (56 km) à Mbuji Mayi 50 sacs de 50 kg de maïs offerts gracieusement par l’ONG agro-pastorale «Actions Permanentes de Solidarité aux Prisonniers» aux détenus de la prison de Mbuji Mayi. La MONUC se charge de moudre et de mettre cette denrée à la disposition des détenus.

Toujours comme actions pour alléger les souffrances des locataires de cette prison surpeuplée, des collectes ont été initiées au sein de la MONUC pour l’achat de médicaments de première nécessité remis à la prison. La MONUC fournit également de l’eau lors des pénuries.

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