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LOSAKO
11 février 2008

J.P. Bemba : retour hypothétique

bembaigweLa session parlementaire du mois de mars sera déterminante pour le sénateur Jean-Pierre Bemba. Lequel est également président national du Mouvement pour la libération du Congo, MLC. Cela conformément au règlement intérieur du Sénat pour absences à deux sessions ordinaires à la chambre haute. Déterminante également sur ses ambitions d’être le porte-parole de l’Opposition politique. Car, s’il faut se fier aux informations diffusées par RFI, captées samedi matin à Kinshasa, Jean-Pierre Bemba n’envisage pas de rentrer à Kinshasa dans les prochains jours. Il continue à poser les mêmes préalables sécuritaires pour son retour, le rendant de plus en plus hypothétique. A moins que….

La presse locale, pour ne pas dire kinoise, est revenue plusieurs fois ces dernières semaines sur le retour éventuel du sénateur Jean-Pierre Bemba, président national du MLC. Comme pour répondre à certaines de ces affirmations sur son retour, Jean-Pierre Bemba, dans une information diffusée par Radio France Internationale et captée samedi 9 février à Kinshasa, n’envisage nullement son retour dans les prochains jours. Il continue à poser les mêmes conditions sécuritaires qui doivent permettre ce retour au pays. Aussi, accuse-t-il le président de la République de ne pas vouloir faciliter ce retour. Il appelle toutes les parties, principalement la communauté internationale, à exercer une pression sur le président de la République afin d’obtenir les garanties sécuritaires qu’il réclame.

Au regard de cette information de RFI, il devient de plus en plus évident que le retour de Jean-Pierre Bemba est désormais hypothétique. Car, outre les conditions sécuritaires qu’il pose, le « dossier centrafricain » près la Cour pénale internationale n’est pas encore clos. Nonobstant son innocence qu’il proclame, Bangui n’est pas d’humeur à classer ce dossier.

Seraient- ce tous ces faits qui entreraient en ligne de compte pour prolonger son exil et que chaque partie entend gérer à son profit ? Il est un fait que la session parlementaire de mars sera déterminante pour le mandat parlementaire du sénateur Jean-Pierre Bemba. Conformément au règlement intérieur du Sénat, des absences à deux sessions ordinaires du Sénat appellent la mise en place d’une commission ad hoc pour statuer sur le retrait ou pas de l’immunité parlementaire. Si ces absences sont justifiées par des raisons de santé, une commission spéciale sera constituée pour se pencher sur le bulletin médical en vue d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

Au plan des absences aux sessions ordinaires, la mise en place de cette commission s’impose pour autant que le sénateur Bemba a été absent aux sessions de mars et septembre 2007. Et si le sénateur Bemba évoquait des raisons médicales, la période autorisée étant épuisée, même après prolongation, la mise en place également d’une commission spéciale s’impose aussi. La parole est donc au Bureau du Sénat qui effectuera sa rentrée parlementaire le 15 mars prochain.

DES INTERROGATIONS PERTINENTES

Il est vrai que dans ses dernières déclarations à la presse sur ce point précis, le président de la République a dit que ce cas ne relevait plus de lui, mais bien de la Justice. Et ce au regard des incidents du mois de mars 2007, entre les éléments de la Garde présidentielle et la garde rapprochée de Bemba. Un rapport circonstancié de la Monuc a même été publié à ce propos.

Toutefois, le MLC a toujours fait remarquer qu’il y avait un prix à payer pour sceller la réconciliation nationale et réconforter le processus démocratique en Rdc. C’est ainsi que le MLC revendique un « problème politique qui devrait avoir une solution politique ». Ce parti va-t-il saisir l’opportunité qu’offrent les résolutions et recommandations de la Conférence de Goma pour revenir sur cette « solution politique » ? La question reste posée.

Toujours est-il qu’au plan sécuritaire, l’entourage du président de la République s’en tient aux dispositions prises à l’endroit des anciens vice-présidents de la République de la transition. Ces dispositions seront d’application dès que le sénateur Bemba rentrera au pays. En tous les casd, il n’y a pas lieu de s’attendre à d’autres dispositions particulières.

Abordé à ce sujet, Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire avait reconnu qu’il avait effectué des démarches auprès de Jean-Pierre Bemba et du président Kabila. Mais quant au concours que Bemba sollicite à la Communauté internationale pour des dispositions sécuritaires particulières, Louis Michel s’était abstenu de toute déclaration là-dessus.

Evidemment, ce feuilleton soulève des interrogations pertinentes de la part de certains observateurs. Pourquoi Jean-Pierre Bemba n’adopterait-il pas la même attitude qu’ Etienne Tshisekedi, leader de l’ UDPS ? Opposant, il a toujours mené son combat à l’intérieur du pays, usant toujours des manifestations pacifiques, souvent brutalement réprimées. Il n’a jamais sollicité une protection sécuritaire spéciale, confiant en la protection que lui assure le peuple congolais. Tshisekedi, en homme politique avisé, a pris ce risque. Pourquoi Bemba ne prendrait-il pas le même risque et compter sur la protection de ce même peuple congolais ? s’interrogent plusieurs observateurs de la politique congolaise. Serait-ce le fait que les deux personnalités n’ont pas emprunté le même parcours politique avant de faire partie de l’élite politique congolaise ? ….

DES AGENDAS CACHES ?

Autant d’interrogations pertinentes au regard de l’actualité brûlante en Afrique centrale. De l’étranger, le président national du MLC a affirmé qu’il est en contact avec plusieurs chefs d’Etat africains et sollicite leur médiation dans le but de faciliter son retour au pays afin qu’il joue son rôle politique.

Reste maintenant de connaître la nature de ces médiations en prenant toujours en compte les agitations qui émaillent l’actualité politique africaine. En plus des ambitions politiques des uns et des autres hommes politiques qui ont une idée, quoique vague diraient les naïfs, « des faiseurs de guerres et des rois » en Afrique.

Il y a là souvent tout un calcul politique qui pèse sur les missions de bons offices.

Calcul politique, c’est maintenant le moment de souligner que le mois de mars sera déterminant pour le sénateur Jean-Pierre Bemba. D’abord pour son mandat parlementaire. Mais aussi sur ses ambitions légitimes de devenir le « porte-parole » de l’Opposition politique. Tout se jouera au cours de cette session parlementaire du mois de mars 2008, si jamais Jean-Pierre Bemba demeure toujours à l’étranger. C’est tout dire.

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