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LOSAKO
18 janvier 2008

Goma : la crainte d’un échec

kabila_goma_paixLa Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Sud et Nord-Kivu vit ses derniers moments. Pas encore d'éclaircis pour rassurer tout le monde, mais la crainte d'assister à «un atterrissage forcé» de ces assises. Surtout avec les dernières «passes d'armes» sur fond d’évocations douloureuses doublées d’accusations réciproques, des exigences apparemment inacceptables comme si l' on n’a pas du tout évalué le «prix à payer» pour toute initiative de paix. L'exercice de Goma vaut-il la peine ou pas ? Enigme.

Prévue d'abord du 27 décembre 2007 au 6 janvier 2008 ; ensuite du 6 au 14 janvier, et puis du 6 au 17 janvier 2008, la fin de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Sud et Nord Kivu pourra intervenir le 21 janvier. Mais à la seule condition que les travaux en commissions se terminent au plus tard hier jeudi 17 janvier. Or, il n'en était pas encore question pour soumettre en plénière les cogitations de 32 sous-commissions avant de rédiger le Rapport général.

Pas une mince affaire, car au-delà des problèmes à caractère général, il faudra lever des options sur des questions de fond. Si de façon unanime, toutes les parties exigent le rapatriement sans condition des réfugiés rwandais dans leur pays, l'application de cette décision pose de nombreux problèmes. Pour y parvenir rapidement, l' implication totale et efficace de l' Organisation des Nations unies s'avère nécessaire. Mais également celle des Etats-Unis et du Rwanda qui doivent accepter le retour de ces rebelles rwandais. Comme on peut le deviner, l'exécution de cette décision, à moins " de les éliminer " en utilisant de " gros moyens militaires ", repose maintenant sur les normes des conventions internationales. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes pour plusieurs raisons. Tenez

Les Fdlr ont servi de fonds de commerce à certaines parties en plus du fait que le régime de Kigali doit aussi son existence à travers les FDLR. Quel est donc le comportement des " décideurs" des " centres périphériques " devant cette question de fond ?

DES EXIGENCES INACCEPTABLES

La dernière partie de cette conférence est émaillée d’exigences que l'on peut qualifier d'inacceptables. Déjà, l'érection de Minembwe en territoire a soulevé un débat houleux et passionné, renvoyant les uns et les autres aux données sociologiques et historiques. Plusieurs zones d'ombre sont demeurées sur cette question.

Ajouter à cela les conditions posées par le CNDP-Nkunda. Notamment des négociations directes avec le gouvernement, le retrait pur et simple des mandats d'arrêt contre ses chefs militaires ; le rétablissement de la Commission Vérité et réconciliation, la reformulation du processus de brassage… pour ne citer que celles-là. Ces conditions pourraient déboucher sur un partage de pouvoir, une révision de la Constitution sur fond d'un traitement particulier.

Et comme si le président de la République jugeait déjà ces conditions inacceptables, il s'est refusé " à inviter personnellement Nkunda ", précisant qu'il était l'objet d'un mandat d'arrêt international avant de souligner que l' Interpol était saisi de son cas. Pas du tout surprenant que la délégation du CNDP se dise ne pas être concernée par les résolutions de la Conférence si cette menace sur son chef n'est pas écartée.

DIMENSION SOUS-REGIONALE

Il est un fait que les conférenciers passeraient à côté de la plaque s'ils n'ont pas pris en compte la dimension sous-régionale de la Conférence de paix de Goma. Il s'agit là aussi d'une vraie question de fond. Pour preuve, l'implication des partenaires extérieurs tant sur le plan financier que logistique avec près de 140 millions de dollars. Une telle contribution ne découle point de l'aumône, mais invite plutôt à plus de réflexion profonde dans le but de dégager des résolutions adéquates. Car, il ne s'agit pas seulement d'une affaire de tribus ou ethnies, c'est selon, mais de la stabilité et la sécurité de la région; de ses richesses et de ses populations. Mais également de la situation géostratégique de la Rdc, partant du Kivu.

Aussi, la Conférence de Goma n'aura pas à se contenter de simples recommandations sans effet d'entraînement, de l'Accord de Nairobi, mais mettre un accent particulier sur le "Pacte de paix, de stabilité et de développement de la région des Grands Lacs ". Un pacte qui n'a éludé aucun aspect du problème tant sur le plan politique, économique que social. Les participants n'ont donc rien à inventer dans la mesure où cette Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ( CIRGL) a déjà dénombré les maux qui rongent cette partie de l' Afrique, le Kivu y compris. Il s'agit, entre autres, " du pouvoir de domination " à la base des rivalités inter-ethniques et de cette tendance à vouloir étendre son espace géographique dans le territoire du voisin. Le phénomène " réfugié " n'est que la conséquence de ce mal. En plus de l'absence de la démocratie.

Ceci dit, il leur suffit tout simplement de s'inspirer de ce pacte pour dégager des résolutions sur les " Forces négatives", " le retour des réfugiés ", de part et d'autre. Et par voie de conséquence, placer devant leurs responsabilités l'ONU, l'Union européenne, l'Union africaine, la CIRGL, les Etats-Unis, la France, la Belgique, le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda. Sans quoi, la Conférence de Goma n'aura été qu'un rendez-vous manqué avec toutes les conséquences imprévisibles.

120352La société civile claque la porte

Au 12e jour, les travaux de conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les deux Kivu se poursuivent en ateliers. Cependant, la société civile a suspendu sa participation ce jeudi matin et réclame l’argent nécessaire pour le logement et la restauration, rapporte radiookapi.net

Les membres de la société civile ne se sont pas rendus dans les salles où se tiennent les ateliers dans les commissions. Ils disent avoir suspendu leur participation jusqu'à l’obtention de l’argent nécessaire le logement et la nourriture, en dehors du repas servi sur le site de la conférence. Nombre d’entre eux étaient dehors avec des papiers bristols sur lesquels sont inscrits divers messages. « Neuf jours sans repas, ni logement, c’en est trop; no money, no job ».
En principe, il revient au bureau de la conférence d’assurer le logement et la restauration des délégués à la conférence. Le président de la conférence, l’abbé Malu Malu a fait le tour des salles où se tiennent les ateliers. Selon un membre du bureau de la conférence, l’honorable Muhima, la solution ne tarderait pas ce jeudi.

Les travaux en ateliers se déroulent normalement, selon la même source. Dans l’atelier abordant les questions identitaires, par exemple, chaque membre de la sous commission a reçu un cahier proposé par le secrétariat technique. Ce cahier d’une douzaine des pages comprend différentes rubriques comme l’état de la question, les acteurs ou forces en présence, les voies de sortie. Il est question d’examiner le travail proposé par le secrétariat technique, de l’amender ou d’apporter des ajoutes et ce, pour chaque rubrique.
Le potentiel/Radio Okapi

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