C’est la troisième revendication du mouvement politico-militaire du général Laurent Nkunda. Le CNDP réclame le retour sans conditions et dans la sécurité, de Jean-Pierre Bemba Gombo, ancien vice-président de la République et leader naturel de l’Opposition parlementaire. Pour ce faire, Nkunda exige des négociations directes avec le pouvoir.

« Le CNDP demande instamment au Gouvernement que, plus que jamais, il soit aujourd’hui permis à tous les congolais exilés et/ou expatriés contre leur volonté de rentrer au pays, surtout s’ils n’ont pas eu la chance de participer au processus électoral, mais tout au moins qu’il leur soit donnée celle de participer a l’œuvre de la reconstruction nationale. Ici, nous pensons tout spécialement à la nécessité de permettre le rapatriement et la réinsertion de nos compatriotes réfugiés dans les pays voisins, mais aussi au retour, sans conditions et dans la sécurité, de notre compatriote Jean-Pierre Bemba Gombo, ancien vice-président de la République et leader naturel de l’Opposition parlementaire. »

Décidemment, il y a à boire et à manger sur la portée réelle des assises de Goma. Ceux qui avaient émis des doutes sur l’efficacité des conférenciers à atteindre les nobles objectifs qu’ils s’étaient fixés n’ont pas totalement tort. L’intervention du CNDP de Laurent Nkunda ne permet pas de se tromper un seul instant sur les intentions réelles de ce mouvement politico-militaire. Nkunda et ses hommes savent ce qu’ils veulent et les voies et moyens pour y parvenir. Est-ce le cas pour les autres parties au dialogue ? Difficile d’y répondre, car là où le Gouvernement extrapole, les hommes de Nkunda minimisent, pour ne pas dire, ironisent. En voici un extrait du discours du chef de la délégation du CNDP, KAMBASU NGEVE, : « le CNDP regrette qu’il ai été affirmé à cette tribune que les présentes assises n’auraient pas le mandat d’apporter des solutions durables aux questions de fond qui se posent au pays, amis qu’elles se contenteraient de faire des propositions aux Institutions de la République qui jugeraient de la nécessité ou non de leur mise en œuvre ».

La solution pour le CNDP doit être trouvée dans le cadre de négociations directes inter belligérants sous une médiation neutre. Cela, afin que les revendications de Nkunda trouvent des ‘‘réponses adéquates dans les plus brefs délais et que, dans la foulée, la paix et la sécurité reviennent très vite dans nos deux Provinces’’.

A se demander si pour préparer des discussions entre ceux qui se font la guerre, il fallait nécessairement réunir, pendant un mois au moins, près d’un millier et demi de personnes. La Conférence de Goma aura pour mérite le fait d’avoir donné l’occasion, à toutes les communautés du Kivu, de se défouler...

Pauvre R.D.C