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LOSAKO
9 septembre 2007

Guerre à l'Est, les populations fuient en Ouganda !

106374Des milliers de Congolais continuent de fuir les récents combats entre les forces gouvernementales, des troupes insurgées et des rebelles dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

On estime qu'entre 25 000 et 35 000 réfugiés congolais ont passé les nuits de mardi et mercredi en Ouganda, à Bunagana, une ville située dans la province occidentale de Kisoro, près de la frontière avec la RDC. Pendant la journée, la plupart des hommes traversent de nouveau la frontière pour rentrer en RDC et surveiller leurs biens, laissant derrière eux près de 12 000 à 15 000 femmes et enfants. Presque tous sont hébergés chez des proches et amis congolais qui habitent à Bunagana.

Selon les autorités ougandaises, la plupart des Congolais affirment qu'ils préfèrent rester chez leurs proches, près de la frontière, et qu'ils veulent rentrer chez eux dès que la situation s'améliorera. Hier soir (jeudi), seulement 200 personnes environ avaient été enregistrées auprès du site d'accueil aidé par l'UNHCR à Nyakabanda, à environ 20 kilomètres à l'intérieur de l'Ouganda. Les autorités ougandaises du district, l'UNHCR, l'UNICEF, le PAM, la Croix-Rouge ougandaise et MSF France ont stocké, dans un entrepôt des environs, des couvertures, des jerrycans, des bâches en plastique, de la nourriture et des médicaments qui pourront être utilisés à Nyakabanda, si nécessaire.

Aujourd'hui, en fin de matinée, il est prévu qu'une équipe de l'UNHCR se rende de nouveau à Kisoro. Nos équipes en Ouganda ont, depuis le mois d'août, mené plusieurs missions à Kisoro, pour assurer un contrôle des arrivées et fournir une assistance, suite à un afflux précédent de 10 000 Congolais, le 21 août.

Nos employés qui se trouvent dans la province du Nord-Kivu, en RDC, ont rapporté également que des milliers de Congolais ont fui la ville et les environs de Sake, à l'ouest de Goma, à cause d'intenses combats. On estime que la majorité de la population a quitté la ville hier (jeudi). Des colonnes de déplacés se dirigent vers le camp accueillant des déplacés de Mugunga, à environ 15 kilomètres de Goma, et vers Goma.

Dans la région de Mugunga, il y a plusieurs camps et des sites de fortune accueillant au moins 35 000 personnes déplacées. Le nombre augmente chaque jour. Les conditions de vie sont terribles : les déplacés s'abritent dans de frêles cabanes en feuilles et en branches, dans des écoles surpeuplées et en plein air.

A cause de l'accès limité, de plus en plus difficile, dans la région, nous craignons que le déplacement dont nous avons connaissance ne soit que la partie émergée de l'iceberg. Hier, nous n'avons pas pu accéder à Mugunga à cause de la dégradation rapide de la situation sécuritaire sur place. Par ailleurs, nous négocions actuellement avec les autorités au sujet de l'ouverture d'un site pour les nouveaux déplacés dans la ville de Goma. Ces derniers jours, le personnel de l'UNHCR à Goma a été témoin de l'arrivée régulière de camions transportant des personnes déplacées et leurs biens. Depuis décembre 2006, le nombre des nouveaux déplacés dans le Nord-Kivu a dépassé 180 000 personnes et continue à augmenter. Au total, on dénombre plus de 640 000 déplacés internes dans cette province située à l'est de la RDC.

Dans un effort d'assistance globale, l'UNHCR coordonne les opérations en étroite collaboration avec d'autres agences des Nations Unies et ONG, particulièrement avec l'UNICEF et le PAM, qui ont fourni un soutien conséquent aux déplacés pendant ces dernières semaines en distribuant des articles ménagers, des bâches en plastique et des rations alimentaires.

Nous incitons à nouveau toutes les parties au conflit dans le Nord-Kivu à éviter les attaques contre la population civile et contre les déplacés en particulier. Lors des procédures de sélection des nouveaux arrivés, l'UNHCR et son partenaire, une ONG, ont identifié de nombreuses victimes de viols et de torture. Nos équipes ont également reçu des informations faisant état de meurtres de civils. De tels actes constituent de sérieuses violations du droit humanitaire international.

Nous espérons toujours que les négociations pour résoudre les racines de ce conflit puissent reprendre, afin d'éviter davantage de déplacement et une nouvelle dégradation de la situation humanitaire, qui est déjà critique.

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