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LOSAKO
14 juillet 2007

Grève des régies financières, menaces d'arrêt de travail à la SNCC et PTT, barème de Mbudi , tension dans le commerce, scolaire

Le front social déjà en ébullition...conseil_ministres

Ça bouge. Tout se passe progressivement comme pour rappeler au gouvernement que la période de grâce est révolue. La paix sociale au sein des entreprises tant publiques que privées risque d'être perturbée. Les prévisions budgétaires du gouvernement ne pourraient être atteintes. Ce qui rendrait difficile l'exécution du programme gouvernemental

La semaine qui s'achève a été émaillée par la grève au sein des régies financières. Certes, des pourparlers se poursuivent et le gouvernement a déjà manifesté des signes de bonne volonté pour régulariser la situation. Cependant, les syndicats, à travers l'Intersyndicale, durcissent leur position et s'en tiennent à une régularisation globale des préoccupations des agents des régies financières.

Mais le gouvernement a déjà enregistré un manque à gagner de l'ordre de plus de 15 milliards de Fc. Ce qui désoriente les prévisions budgétaires avec un impact négatif sur les finances de l'Etat. D'ailleurs, cette grève a eu des ramifications politiques qui ont amené le Président de la République, de concert avec le Premier ministre, de démettre de ses fonctions le ministre de la Recherche scientifique.

Les choses ne s'arrêtent toutefois pas là. Le mouvement pourrait toucher d'autres secteurs. De menaces sont proférées au niveau de la Société nationale des chemins de fer du Congo, SNCC. Les travailleurs réclament le paiement de leurs arriérés et l'amélioration de leurs conditions salariales. Le ministre des Postes, téléphones et télécommunication est confronté à la même situation des redevances dues aux agents des Ptt. Ils n'apprécient pas la décision prise par lui de bloquer certains de leurs avantages sous prétexte que son prédécesseur détournait de l'argent. Il a décidé de libérer partiellement ces avantages Argument non convaincant qui a irrité le personnel des Ptt qui ploie encore sous le poids de " 41 mois d'impayés ".

Bien sûr que les fonctionnaires et agents de l'Etat sont aux aguets en prévision de l'application du Barème de Mbudi. Il est question que l'on procède à l'exécution du premier palier. Serait-ce le salaire qui subirait de modification ou d'autres rubriques ? A ce sujet précisément, des photocopies d'un certain barème salarial font le tour des ministères et autres services administratifs. Ce qui n'est pas de bon augure pour autant que le gouvernement n'a pas encore donné de précisions supplémentaires à ce sujet. Il y a risque que certains espoirs soient déçus. Entre-temps, la rentrée scolaire pointe à l'horizon et les enseignants se proposeraient de poser un nombre de préalables avant de reprendre la craie.

En attendant, le secteur du commerce a enregistré de l'agitation. L'on réclame de bonnes conditions humaines de travail ainsi que l'amélioration des salaires. Or, il y a fort à parier que la décision prise par le gouverneur de la province du Katanga d'imposer un niveau de salaire en dessous duquel l'on ne peut évoluer pourrait faire tache d'huile sur toute l'étendue de la République. Pas étonnant que l'on observe dans les prochains jours une perturbation de la paix sociale au sein des entreprises publiques et privées. Le front social est déjà en ébullition.

DERAPAGES BUDGETAIRES

Il est un fait indéniable que le manque à gagner occasionné par la grève des régies financières demeure un coup dur pour le gouvernement. 15 milliards de Fc; c'est déjà le premier dérapage budgétaire alors que le Budget 2007 vient d'être promulgué. Il sera par conséquent difficile de combler ce déficit en l'espace de deux mois dans la mesure où en septembre prochain, le gouvernement est attendu devant l'Assemblée nationale pour présenter ses performances. A dire vrai, ce manque à gagner constitue en soi une contre-performance.

D'autres contre-performances sont attendues avec la menace de grève à la SNCC et aux PTT. Point de doute que le gouvernement fasse appel aux talents des ministres pour maintenir le cap. Car, ces contre-performances, si jamais elles se produisaient, ne sont pas de nature à l'aider à relever les défis, mettant ainsi le gouvernement en position indélicate face aux délégués des institutions de Bretton Woods ainsi que ceux du Club de Paris.

LA RETROCESSION DE RECETTES AUX PROVINCES

Car, force est de le rappeler, les pourparlers doivent être engagés sans délai avec le FMI et la Banque mondiale en vue de bénéficier des avantages de la réduction ou de l'effacement de la dette extérieure dans la perspective de la conclusion d'un accord de réajustement structurel. Ce n'est pas bien parti pour le gouvernement.

Autre fait qui risque de poser problème au gouvernement est la rétrocession de 40% recettes aux provinces. Un compromis avait été trouvé entre le gouvernement central et les entités décentralisées pour qu'à partir de septembre prochain, cette décision soit d'application. Ceci dans l'espoir que l'Assemblée nationale devrait entre-temps lever une option dans ce sens avant l'adoption de la loi organique sur ce point précis.

Mais à cinq jours de la fin de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale, rien n'indique que cette loi sera examinée et adoptée avant le 19 juillet courant. Le point n'est même pas inscrit à l'ordre du jour, car renvoyé à la session budgétaire du mois d'octobre qui s'ouvrira le 15 septembre prochain.

Il y a là une véritable difficulté d'ordre juridique pour le gouvernement. A moins que la commission mixte mise en place dégage un consensus pour éviter toute frustration politique.

Effectivement, c'est vers là que l'on pourrait tendre. Et pour cause. Le gouvernement devra également apprêter les prévisions budgétaires pour le Budget 2008 et le déposer à l'Assemblée nationale au plus tard le 15 septembre. Passé ce délai, le gouvernement devra se considérer démissionnaire. Menace qui porte bien la signature de l'Assemblée nationale et du Sénat.

Au demeurant, le gouvernement est placé devant ses responsabilités et appelé à maîtriser la situation en l'espace de 45 jours. D'un côté, il y a ce front social qui est déjà en ébullition, et de l'autre, cette effervescence politique qui partirait de la non rétrocession de 40% des recettes aux provinces.

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