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LOSAKO
5 juillet 2007

Garantie de transparence : difficile exercice pour le Copirep

Elle sera difficile sans doute, la tâche que le gouvernement vient de confier au Copirep dans le pilotage 103453du processus de recrutement des mandataires publics dans 26 entreprises publiques. La difficulté est d’autant plus grande que malgré sa bonne foi de s’appuyer sur des critères objectifs dans le traitement de 6.672 déposés à ses services, la définition de nomination reviendra au gouvernement. En sera-t-elle sur des bases objectives ? C’est toute l’inquiétude qui survient quant à ce processus qui impose au Copirep le devoir de sauvegarder sa crédibilité. Exercice difficile au regard des réalités de la RDC.

Qu’est-ce que le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep) offre comme garantie dans la poursuite du processus de sélection des mandataires publics ? Aura-t-il un mot à dire dans le choix final des mandataires dans les entreprises publiques ? Autant de questions que l’opinion tant nationale qu’internationale se pose depuis la clôture le jeudi 28 juin dernier du processus de dépôt de candidatures des mandataires publics à affecter dans 26 entreprises publiques, admises à cette procédure.

Ces questions ont dominé l’essentiel de la rencontre avec la presse initiée le mardi 3 juin dernier par le Copirep dans ses installations de la Sofide. Devant les chevaliers de la plume, le Copirep avait délégué son secrétaire exécutif adjoint chargé des questions juridiques, Alexis Mangala.

A l’occasion, l’expert du Copirep n’avait prévu aucun discours de circonstance, bien disposé cependant à répondre à toutes les préoccupations de la presse.

D’entrée de jeu, il a fixé la presse sur les résultats des candidatures recueillies par ses services. Ce sont au total quelque 6.672 personnes devront concourir pour les trois postes : administrateur directeur général, administrateur directeur financier et administrateur directeur technique dans vingt six entreprises publiques, en plus d’un poste d’administrateur directeur commercial à la Congolaise des hydrocarbures (Cohydro).

Sur la liste de 26 ne figurent pas la Regideso, la RVA, la SNCC, l’Onatra et la Snel. Pour ces cas, Alexis Mangala a fait savoir que ces entreprises doivent faire l’objet d’un plan spécial de stabilisation des activités, préparé par des consultants recrutés à cet effet.

LE COPIREP ASSURE

Quelle garantie le Copirep offre-t-il pour la transparence des ces opérations ? Le secrétaire exécutif adjoint s’est référé à la procédure mise en œuvre pour ce service technique du ministère du Portefeuille. Le chronogramme fixé par le Copirep est gradué en trois points, à savoir l’examen de conformité des candidatures par un comité d’experts, le test professionnel, et enfin la sélection définitive en vue de la transmission de la liste des retenus pour sanction finale du gouvernement.

A quel niveau s’arrête alors le travail du Copirep, s’est interrogé la presse. A cette question, dubitatif au début, Alexis Mangala a fini par souligner que le travail du gouvernement – le vrai en tous cas, car devant directement être sanctionné par un décret – commence là où s’arrête celui du Copirep, plus « technique », a-t-il dit.

Ainsi, selon lui, le Copirep n’intervient pas directement dans la décision finale de nomination. Son rôle est de proposer au gouvernement des noms des personnes qu’il estime, au terme de ce processus, remplir les critères nécessaires pour prétendre à différents postes à pourvoir. « La décision de nommer les mandataires publics ne relève pas du Copirep, c’est un travail du gouvernement », a-t-il indiqué.

D’où, des interrogations en sens divers. Quelle garantie de transparence finalement le Copirep offre-t-il jusqu’au bouclage des opérations, coulées sous forme de décret présidentiel de nomination des mandataires publics ? Il y a donc de doute et de réserves quant à la régularité de ces opérations, le politique pouvant toujours rebondir en dernière étape. C’est cela la réalité qu’il faudra désormais admettre dans les opérations lancées par le gouvernement en vue de la nomination sur concours des mandataires publics.

La position du Copirep, exprimée par son secrétaire exécutif adjoint en charge des questions juridiques – juriste de son état – a été on ne peut plus clair. « Le Copirep, a-t-il ajouté, n’a pas de décision de nomination des mandataires », c’est du ressort exclusif du gouvernement.

LA DECISION FINALE EST AU GOUVERNEMENT

Le choix final reviendra donc au gouvernement qui devra trier sur la liste lui transmise pour différents postes et différentes entreprises publiques par le Copirep. C’est cela la réalité, elle est dure et sujette à suspicion, mais c’est celle-là qui guide les opérations de recrutement des mandataires publics. Foi du Copirep.

Quel crédit donné donc aux opérations que mène le Copirep ? Sinon, appeler le gouvernement qui a juré de garantir transparence et objectivité à respecter son engagement. Car, le processus qu’il vient de déclencher va davantage retarder la mise en œuvre du plan de restructuration de ces entreprises, reléguant presque aux oubliettes certaines recommandations du cabinet canadien Gemacor, recruté il y a quelques années par le Copirep pour proposer des pistes de réforme des entreprises publiques.

Des conclusions ont été tirées, à ce sujet. Mais, à la lumière des événements de ces derniers jours, Gemacor devra attendre encore longtemps pour voir ces recommandations connaître un début d’application. La machine de la restructuration des entreprises publiques est désormais au point mort, même si le secrétaire exécutif adjoint s’est refusé à l’admettre, rappelant qu’il n’y avait aucune contradiction entre le recrutement des mandataires et le processus de réforme des entreprises publiques.

Comment le Copirep entend-il alors mettre en œuvre le premier volet du projet qu’il gère, à savoir le Projet compétitivité et développement du secteur privé (PCDSP). Ce volet renvoie bien entendu à la réforme des entreprises publiques. Maintenant ces entreprises ont officiellement été livrées à la course à la gestion, y aura-t-il encore nécessité de les soumettre ultérieurement à un probable plan de restructuration? En attendant, il n’y a que la Snel, la Regideso, la RVA, la SNCC et l’Onatra qui ont échappé à la logique de recrutement des mandataires. Elles seront néanmoins rattrapées par voie de stabilisation de leurs activités à l’instar de la Générale des carrières et des mines (Gecamines).

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