Dans une interview accordée à magazine parisien Jeune Afrique Intelligent, le Président Kabila avait ouvertement critiqué l’action de la Monuc à l’Est de la Rdc.

C’est chaud entre la RDC et la MONUC...

« Et finalement, je voudrais quand même rappeler que la défense de l’intégrité territoriale d’un pays, d’une nation souveraine ainsi que de sa population est la responsabilité première, principale, primordiale, cruciale, incontournable d’un Etat et je la renvoie à la question de la raison d’être de l’Etat et de son autorité ».

Dans une question au Chef de l’Etat, Jeune Afrique a voulu avoir, dans sa dernière interview, des éclaircissements sur la présence de la Monuc par rapport aux événements de mars dernier et à l’insécurité à l’Est. Le magazine a posé la question en ces termes : « Vous avez critiqué le rôle de la Monuc lors des événements de mars. Ce contingent, fort de 17.000 hommes, doit-il rester ? Et si oui, jusqu’à quand ? ».

Le Chef de l’Etat ne s’est pas montré tendre. Sa réponse sur la présence de la Monuc est tombée comme un couperet. Il a tranché en ces termes : « la Monuc joue un rôle essentiel. Mais elle doit être beaucoup plus efficace. Quand on voit ce qui se passe à l’est du pays, où sont concentrées 80% de ses forces, on se pose mille et une questions. Si la Monuc ne devient pas plus active, si elle n’obtient pas de meilleurs résultats sur le terrain, si le Conseil de sécurité ne lui donne pas des instructions en ce sens, sa présence même n’aura plus peu à peu sa raison d’être. Déjà, les populations de l’Est se demandent parfois à quoi elle sert ».

Une réponse qui n’aura pas plu à la Monuc. Hier au cours de sa conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole de la mission onusienne en RD Congo, Kemal Saïki, a réagi. Il estime que la charge de la défense de l’intégrité territoriale revient en tout premier lieu à l’Etat.

Avant de préciser : « nos troupes ont toujours joué leur rôle et l’ont fait avec engagement. Ainsi que le démontrent les 35 casques bleus qui ont donné leur vie dans ce pays. Pour ce qui est de leur raison d’être, les populations de Sake, par exemple, n’ont pas ce genre d’interrogation ; les troupes dissidentes de Laurent­Nkunda, qui ont essayé de s’emparer de Sake, n’ont – enfin, ceux qui ont survécu – pas d’interrogations non plus quant à la raison d’être des forces de la Monuc dans cette partie du pays ».

Le porte-parole de la Monuc ajoute que la Mission des Nations Unies au Congo essaie d’accomplir son rôle aussi efficacement que possible avec compétence, engagement et sacrifice. Il renvoie la balle à l’Etat congolais en ce qui concerne la défense des frontières.

« Et finalement, je voudrais quand même rappeler que la défense de l’intégrité territoriale d’un pays, d’une nation souveraine ainsi que de sa population est la responsabilité première, principale, primordiale, cruciale, incontournable d’un Etat et je la renvoie à la question de la raison d’être de l’Etat et de son autorité ».

Ce qui est vrai, c’est que le Président de la République a fini par tout au cours de cette interview ce qu’il pense de la Monuc par rapport à la situation qui prévaut actuellement en RD Congo. D’où la nécessité de rectifier les tirs.