Kabila tient mordicus à la reconstruction de la RDC. D’où, a-t-il déterminé les cinq chantiers. Cependant, reconstruire est une chose, disposer des moyens pour cette reconstruction en est une autre. La Rdc, a-t-elle des moyens pour la finalisation de cet éléphantesque projet de reconstruction ? Il semble qu’il faille toujours chercher les moyens à l’extérieur. Ce qui n’est pas bon. Devant cette situation, il faut instaurer une autre politique de gestion de la chose publique. C’est dans cette perspective que le Gouvernement Gizenga veut changer la physionomie du portefeuille de l’Etat. Il faut redorer les entreprises publiques de leur blason. C’est ainsi que l’accession au poste de mandataire public n’obéit plus aux critères politiques, mais à ceux de compétence et d’expérience, pour ne citer que ceux-là. Curieux ! Les ténors de l’Amp ont totalement déçu leurs alliés. En effet, Joseph Kabila ne pouvait guère devenir Président de la République avec le seul effort du Pprd. Il a fallu coaliser avec beaucoup d’autres partis pour maximiser les chances d’être élu. Joseph Kabila n’a pas pu être élu au premier tour de l’élection présidentielle, car Gizenga, Nzanga Mobutu et l’inoubliable Jean-Pierre Bemba avaient contourné l’équation. Le deuxième tour a exigé beaucoup de prudence, agir autrement entraînerait le chaos. L’homme cher au Pprd n’avait pas d’autre choix que de convaincre Nzanga Mobutu et Antoine Gizenga Funji. Chose faite. Néanmoins, la coalition ne s’est pas limitée à ces deux partis. Nombreux d’autres avaient coalisé avec le Pprd dès le premier tour notamment, le regroupement politique Forces du Renouveau qui regroupait l’ARC dirigé par Olivier Kamitatu et le RCD-KML piloté par Mbusa Nyamwisi, le MSR incarné par Pierre Lumbi. Bref, près de 60 partis ont coalisé avec le Pprd ne fût-ce que pour porter Joseph Kabila au pouvoir. Des accords ont été signés à cet effet. C’est aux termes de ces derniers qu’Antoine Gizenga est devenu Premier Ministre, Nzanga Mobutu, Ministre d’Etat ainsi de suite. Donc, certains partis politiques, membres de l’Amp ont quand même déjà trouvé leur compte. Il faut cependant relever que la plupart de partis membres de cette alliance, n’en ont pas encore tiré de dividende. Il était convenu qu’ils trouveront leur compte lors de la mise en place des entreprises publiques. Mais le changement de procédure en qui concerne la désignation des mandataires publics a surpris désagréablement tous les membres de cette formation politique qui ne sont pas encore servis. La structure habilitée à sélectionner les candidats n’est plus l’Amp comme c’est fût le cas pour la désignation des ministres. C’est plutôt le Ministère du Portefeuille par l’entremise du Copirep( Comité de Pilotage Pour la Réforme des Entreprises Publiques). Celui-ci, une fois qu’il reçoit les candidatures, les transmettra à une firme internationale qui les étudiera et, enfin, fera des propositions des noms répondant au profil recherché au Gouvernement. C’est dire que les alliés de Joseph Kabila et d’Antoine Gizenga sont devant l’équation du premier degré à un inconnu. N’importe qui peut briguer un mandat, même les membres de l’UN. C’est le sauve qui peut. On en a marre de ce Copirep. Les malédictions, les propos imprécatoires, les lamentations, les grognes vont tout droit à son endroit. Les alliés tiennent ce que la sélection se fasse toujours au sein de l’Amp. Cette décision démontre que Joseph Kabila et Antoine Gizenga ont déçu leurs alliés. La fête finie, adieu le Saint. L’Amp est devenue une coquille vide et vidée. Ces animateurs, ayant eu leur quote-part, ont tourné le dos aux autres. C’est l’éclatement, l’effondrement, le déclin et la mort de cette structure politique. Son décès vaut aussi celui de nombreux partis politiques. Les dirigeants de ceux-ci ont promis monts et merveilles à leurs hauts cadres, promesse fantasmagoriques qu’ils croyaient réaliser à l’occasion de la mise en place des entreprises publiques. Plusieurs d’entre eux, sont en train d’être vidés. Les réunions sont devenues une histoire. Il faut dire que Joseph Kabila et Antoine Gizenga ont scié la planche sur laquelle ils sont assis. Ils ont aussi, par cet acte, compromis leur avenir politique. Quel est ce politicien qui commettra encore l’imprudence de faire alliance avec eux à la prochaine législature lorsqu’il sait d’ores et déjà qu’ils ne tiennent pas à leur parole ? On reconnaît l’arbre par ses fruits, dit-on. L’espace politique de la RDC est plein d’aigris. A savoir que l’aigri n’a ni le sens du pardon, ni le sens de l’écoute. La tension, les révoltes sociales sont inéluctables. L’incendie de la poudrière du camp général Ngashi serait une des manifestations des inquiétudes dues à la déception. De sources fiables, apprend -on que, les potentiels candidats mandataires publics sont en train d’alimenter un foyer de tension au sein des entreprises publiques ne serait-ce que pour faire déclencher des grèves. Tant que les politiciens qui ont payé des prix pour l’élection de Joseph Kabila n’auront pas trouvé satisfaction au sein de la fameuse Amp, cette législature sera confrontée aux vagues impétueuses. Le Gouvernement ne fera que trouver solution aux situations calamiteuses et n’aura pas du tout le temps pour mettre le budget en application.