Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LOSAKO
25 mai 2007

Tentative de manipuler l’Assemblée nationale...

conseil_ministres

Le gouvernement du Premier ministre Gizenga s’est, en moins d’une semaine, permis deux «libertés» qui cachent mal une volonté délibérée de mettre l’Assemblée nationale sous coupe réglée. C’est le cas de le dire à la suite de l’affaire Kahemba et du projet de budget 2007.

Après avoir pris la liberté de clore définitivement «le dossier Kahemba» avant l’audition au Palais du peuple du rapport de la commission Lumbala envoyée sur le tronçon frontalier querellé au Bandundu, le gouvernement a convoqué mercredi les présidents des groupes parlementaires à une concertation avec le Premier ministre autour du projet de budget 2007. «J’ai pensé qu’il était bon de nous rencontrer avant l’exercice relatif au budget au Parlement», a d’entrée de jeu déclaré Antoine Gizenga, entouré de ministres des Finances, du Budget et de celui près le Premier ministre.

Pourquoi cette précaution avant la présentation du projet de budget à l’Assemblée nationale où elle était attendue «avant la fin du mois» d’avril ? Dans tous les cas, le Premier ministre a expliqué à ses honorables hôtes qu’il ne leur demandait «pas du laxisme ni une concession quelconque dans les critiques susceptibles d’être formulées pour l’obtention d’un budget réaliste, raisonnable et acceptable par le peuple et par les partenaires» de la République démocratique du Congo.

Mais, les observateurs ont senti une menace à peine voilée dans son message, lorsqu’il a suggéré aux présidents de groupes parlementaires de «veiller à la qualité du débat». Sans autre précision. Mais le message était clair. Quand bien même le chef du gouvernement les aurait caressés dans le sens du poil, lorsqu’il a rappelé la qualité des uns et des autres. «Vous les élus du peuple et nous, issus de vous, allons ensemble donner au peuple souverain et au monde l’image de notre nouvelle façon de travailler pour aborder les grandes questions d’intérêt national», a-t-il souligné.

LES DEPUTES SUR PIED DE GUERRE

Les «invités» du Premier ministre, contrairement aux us et coutumes protocolaires, se sont présentés à l’Hôtel du gouvernement sans avoir été informés au préalable de l’objet de la rencontre. «Arrivés ici, on apprend qu’il s’agit d’une concertation sur le budget alors que nous n’avons pas encore lu le document», s’est dit désolé l’un d’eux.

Les députés sont désormais sur pied de guerre. Les prochaines séances plénières de l’Assemblée nationale s’annoncent très chaudes, à l’occasion de l’examen de deux dossiers hautement sensibles. Il s’agit du rapport de la commission parlementaire rentrée de Kahemba et du projet de budget du gouvernement pour l’exercice 2007. On sait que le Conseil des ministres, réuni les jeudi 17 et vendredi 18 mai courant, a jeté un véritable pavé dans la mare en clôturant sans autre forme de procès le dossier Kahemba, non sans avoir «pris acte» des conclusions techniques de «différentes équipes des experts».

Selon ces experts, cités par le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, «la frontière n’a pas bougé, il n’y a pas eu franchissement de cette frontière par des troupes angolaises et il n’y a pas eu des déplacements massifs des populations». A l’Assemblée nationale, la position du gouvernement a été aussitôt jugée d’«irresponsable» et d’«inqualifiable».

«J’estime que, quand le ministre de l’Information déclare que l’affaire Kahemba n’a jamais existé et que, par conséquent, le dossier est clos au niveau du gouvernement et qu’il le dise après un Conseil des ministres, après que le chef de l’Etat ait lui-même, lors d’une conférence de presse, déclaré récemment qu’il y avait une commission d’enquête parlementaire à Kahemba et qu’il attendait le retour de cette commission pour se faire sa religion, nous trouvons ceci inqualifiable», s’est indigné le rapporteur de la commission Lumbala.

DES TETES POURRAIENT-ELLES TOMBER ?

Tryphon Kin-Kiey Mulumba pense qu’«il y a là une tentative de torpiller l’Assemblée nationale, tentative de piéger l’Assemblée nationale, tentative de la lier à une décision ou à une option qui aurait été prise ailleurs».

«Nous avons vu beaucoup de gens ; il y a des enquêtes bibliographiques ; il y a des enquêtes empiriques ; c’est un rapport totalement complet », a-t-il déclaré dans une interview au journal Forum des As publiée hier jeudi 24 mai à Kinshasa.

«Elus», les députés soutiennent qu’ils ont des «responsabilités vis-à-vis de la population» et qu’ils sont des «responsables». Dans l’affaire Kahemba, ils ont résolu de s’en tenir aux informations recueillies sur terrain par leur commission parlementaire. Ils n’en démordent pas.

Des têtes pourraient-elles tomber, au cas où le gouvernement ne fournissait pas aux députés des explications plausibles à son comportement sur ce dernier dossier ? Rien n’est moins sûr.

Une évidence, cependant, les interpellations ne manqueraient pas d’être adressées aux ministres de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères pour leurs déclarations contradictoires qui ont semé le trouble dans les esprits. Le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, ne pourrait pas échapper à la trappe. Ce qui entamerait sa crédibilité et nuirait à l’image qui, à tort ou à raison, lui avait été collée avant l’accession au pouvoir.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Catégories
Publicité