Pourquoi ce sommeil ? Pourquoi le président hésite encore !? Et pire encore travailler avec qui ???
Depuis le 6 décembre 2006, date à laquelle Joseph Kabila Kabange, élu à l'issue du deuxième tour de la présidentielle, a pris officiellement ses fonctions, un mois est passé. La marche des aiguilles de la montre étant naturellement impitoyable, l'on se demande bien pourquoi préfère-t-on laisser indéfiniment le pays sans un gouvernement fonctionnel. La léthargie occasionnée dès le départ par la campagne électorale tout comme celle résultant de nombreuses fêtes organisées en marque de la victoire ainsi que de la cérémonie d'investiture, devraient raisonnablement prendre fin. De telle sorte qu'aux commandes du pays, soient rapidement placés des hommes nouveaux pour remettre de l'ordre dans la boutique. Apparemment, le provisoire dure au point de laisser croire que les nouvelles autorités n'ont guère l'intention d'aller vite. Elles dorment !
Et pourtant, les ministres actuellement aux affaires tournent les pouces depuis tout ce temps. Pas d'activités, ni de problèmes majeurs traités. Ils expédient, par contre, les affaires courantes comme cela leur a été demandé par Joseph Kabila, au terme du communique signé par She Okitundu, son Directeur de cabinet. Entre-temps, il n'y a même plus de conseils des ministres, ni de réunions des commissions gouvernementales. Les quatre Vice-Présidents autant que leurs membres des cabinets ne savent plus où mettre la tête. L'avènement d'Antoine Gizenga, 81 ans, à la tête du gouvernement en tant que Premier Ministre a été une étape franchie, du moins sur papier. Il faudra cependant qu'il aille jusqu'au bout. Consulter les familles membres de la coalition AMP-Palu-Udemo et proposer des noms des personnalités, dûment triées sur base de critère de moralité et compétence, pour occuper les différents portefeuilles ministériels. Déjà, le mercredi dernier à la Primature, siège officiel du Premier Ministre, son Porte-parole Godefroid Mayobo, un cadre issu, lui aussi, du Parti Lumumbiste Unifié, a déclaré que le tout nouveau gouvernement attendu comprendrait trente-huit ministres et vingt vice-ministres. Parmi les ministres, a-t-il précisé, cinq seront gratifiés d'un titre honorifique de ministre d'Etat. A la différence des Vice-Présidents qui manquaient de secteur spécifique de gestion quotidienne, les ministres d'Etat seront, eux, dotés des pouvoirs leur permettant d'agir. Quitte à savoir par ailleurs s'ils auront, parce que Mayobo est resté laconique à ce sujet, à coordonner des commissions ? Apparemment, non. Car, a-t-il dit, la nouvelle philosophie de fonctionnement du gouvernement serait loin d'être calquée sur le modèle désuet du schéma atypique 1+4. Une logique qui exigeait que les appétits gloutons des composantes et entités soient équitablement assouvis.
Ce schéma mathématique 1+4 n'en était qu'un arbre subtilement utilisé pour cacher toute une forêt. Aujourd'hui, les choses ont évolué. Gizenga est déterminé à changer le fusil d'épaules. Question, semble-t-il, de donner une connotation patriotique au pouvoir d'Etat. Même si, en revanche, les langues des mécontents ne se délieront que lorsqu'on aura fini de dépecer le nouvel éléphant.
Wait and see !