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LOSAKO
4 janvier 2007

4 janvier 1959-4 janvier 2007 : Il y a 48 ans les Congolais se révoltaient contre l’ordre colonial belge

kasa_vubu

La Belgique ne s’était pas sérieusement préparée à l’émancipation de sa colonie

Le 4 janvier 1959 éclatent des émeutes à Kinshasa qui vont durer une semaine. Des magasins, des écoles et des institutions sociales sont pillés par une population déchaînée. Personne ne devine alors que ces événement vont constituer une étape importante dans la décolonisation du Congo Belge.  Tout a commencé bêtement par l’annulation d’un meeting politique que devait tenir Joseph Kasavubu, président de l’Abako (Alliance des Bakongo), à Kinshasa alors Léopoldville. Evidemment, le feu couvait depuis longtemps. Avec le vent des indépendances africaines des années 1950, la population avait déjà commencé exprimer son désir de libération et d’émancipation par des manifestations (désobéissance civile, grèves). Mais la Belgique officielle n’est pas encore prête à accorder l’indépendance à sa colonie. Quand le professeur Jef Van Bilsen publie en décembre 1955 «Un plan de trente ans pour l’émancipation politique de l’Afrique belge», ses propositions sont accueillies par des sarcasmes dans les milieux politiques belges. L’historien Isidore Ndaywel è Nziem écrit dans son livre « : Histoire du Zaïre. De l’héritage ancien à l’âge contemporain » paru aux  Editions Duculot/Afrique Editions qu’« En 1955, à l’issue d’un voyage en Afrique où il visita aussi l’Afrique française et britannique, il (Van Bilsen) consigna par écrit ses impressions de voyage, préconisant que l’Afrique belge s’efforce de combler son retard, notamment par l’organisation de conseils municipaux, la formation d’élites locales et l’adoption de statuts des villes. Il plaçait volontiers l’avenir de la Belgique et de ses anciennes colonies dans la perspective d’une confédération entre celle-ci et une grande fédération congolaise à édifier progressivement. » Mais tout va changer avec les émeutes du 4 janvier 1959. Jacques Brassine et Jean Kestergat écrivent dans leur excellent livre « Qui a tué Patrice Lumumba ? » paru aux Editions Duculot qu’« Après le 4 janvier, on n’hésite plus. C’est ainsi que le 13, les Congolais et les Belges du Congo apprennent que quelque chose va changer. Le texte est ambigu, compliqué, mais le mot « indépendance » s’y trouve, bien qu’emballé d’une sauce suspecte : « La Belgique entend organiser au Congo une démocratie capable d’exercer les prérogatives de la souveraineté et de décider de son indépendance. » Le reste du texte indique que l’indépendance n’est qu’une éventualité reportée vers un avenir non défini, au terme d’un processus de réformes assorties de diverses garanties et conditions. Mais la déclaration gouvernementale est accompagnée d’un message royal  bien  plus  net  que  seuls connaissent, avant sa diffusion, le souverain, le Premier ministre et le ministre du Congo. Ce message est diffusé en même temps que la déclaration gouvernementale, et on y lit que la Belgique veut « conduire sans atermoiements funestes mais sans précipitation inconsidérée, les populations congolaises à l’indépendance dans la prospérité et la paix. »  Une « Table ronde belgo-congolaise » en vue d’établir de commun accord les étapes de l’indépendance du pays est ouverte le 20 janvier 1960 à Bruxelles pour se clôturer le 20 février de la même année. C’est au cours de ses assises que la constitution est élaborée avec l’aide des experts belges et que l’indépendance du Congo est fixée de commun accord au 30 juin 1960. Le nouvel ordre politique prévoit un chef d’Etat sans pouvoir politique réel, une Chambre, un Sénat, un Gouvernement central, six Assemblées et Gouvernements provinciaux. En prévision de l’indépendance, le Parlement belge adopte le 17 juin 1960, dans la précipitation, une loi qui transforme toutes les sociétés de droit congolais en sociétés de droit belge. Il  convient  de  signaler   aussi  que  l’approche  de l’indépendance crée dès 1959 une atmosphère d’incertitude et de méfiance qui provoque la fuite systématique des capitaux vers l’étranger. La Belgique ne s’était pas sérieusement préparée à l’émancipation de la colonie et encore moins les autochtones. Ce fut une décolonisation au forceps. Selon la Banque mondiale (L’Afrique peut-elle revendiquer sa place dans le 21ème siècle ?)  « …La fin du régime a été rapide, et  elle n’avait été prévue ni par les puissances coloniales ni par les colonisés. La mise en garde tôt énoncée à propos du départ des colons tenait peut-être en partie au fait reconnu que les compétences locales étaient inadéquates et que les fondements institutionnels des nouveaux gouvernements africains étaient fragiles. Par exemple, lorsque le Congo a accédé à l’indépendance en 1960, il n’avait alors que 16 diplômés de l’enseignement supérieur pour une population de 13 millions d’habitants. »

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