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LOSAKO
10 novembre 2006

La tension monte à Kinshasa

au_stade_raphaelLa tension monte à Kinshasa à mesure que tombent les résultats partiels du second tour de la présidentielle en République démocratique du Congo, le camp du vice-président Jean-Pierre Bemba dénonçant d'ores et déjà des "erreurs systématiques" et de la "tricherie".

Le long processus de compilation des résultats dans cet immense pays touche à sa fin et la RDC attend d'ici au 19 novembre la publication par la Commission électorale indépendante (CEI) des résultats complets, qui devront ensuite être validés par la Cour suprême de justice.

Les résultats partiels publiés au compte-goutte par la CEI depuis le 5 novembre suscitent déjà la fébrilité et l'inquiétude, alors que mi-août, à quelques heures de la publication des résultats du premier tour, les troupes des deux candidats s'étaient affrontées à l'arme lourde en plein coeur de la capitale.

Vendredi matin, le président sortant Joseph Kabila était en tête avec 60,7% des suffrages contre 39,3% à M. Bemba, selon des données compilées par l'AFP à partir de résultats portant sur 112 des 169 circonscriptions du pays et sur un peu moins des 2/3 des inscrits.

Dès mercredi, l'Union pour la Nation (UN) de M. Bemba a commencé à adresser à la CEI une série de lettres détaillant "anomalies" et "irrégularités" et a réclamé des "vérifications" de plusieurs résultats publiés qu'elle juge non conformes aux données des PV en sa possession.

Parallèlement, par voie de presse, elle a dénoncé des "erreurs systématiques" et "une démarche de tricherie", tout en accusant la CEI de publier des résultats "déséquilibrés" en privilégiant ceux des régions favorables à M. Kabila.

La CEI devait se pencher vendredi sur les récriminations de l'UN, du moins celles concernant des "erreurs matérielles" (de calcul), les seules qu'elle peut corriger, les autres contestations étant du ressort de la Cour suprême, en charge du contentieux.

En fin de matinée, une vingtaine de jeunes dénonçant "la tricherie" ont brûlé des pneus près de l'immeuble abritant les médias et le siège du parti de Jean-Pierre Bemba et ont jeté dans les flammes une banderole électorale de Joseph Kabila, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les policiers venus dégager la rue ont essuyé des jets de pierres, de même qu'un véhicule de la force européenne Eufor qui a été "endommagé", selon son porte-parole, le lieutenant-colonel Thierry Fusalba.

L'Eufor, qui compte 1.400 hommes à Kinshasa et un millier en réserve au Gabon, a noté récemment une hausse de la tension dans la capitale.

"On constate une augmentation de la tension à Kinshasa. On a multiplié les patrouilles, à pied et en véhicule, et nos soldats sont parfois accueillis avec agressivité dans certains quartiers", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Fusalba.

"Il n'y a rien de très sérieux, mais la manifestation d'un agacement qui est alimenté par la distribution de tracts. Certains appellent au refus des résultats, dénoncent une manipulation", a-t-il ajouté.

Certains de ces tracts relaient des appels au soulèvement en cas d'échec de M. Bemba à la présidentielle et dénoncent une fraude généralisée orchestrée par l'occident en faveur de M. Kabila.

Jeudi, François Muamba, coordonnateur de l'UN a catégoriquement démenti que celle-ci soit à l'origine de ces tracts, et dénoncé "une main obscure" cherchant à discréditer M. Bemba.

L'Eufor s'est dit "vigilante" et prête à intervenir en cas de troubles, en appui aux Casques bleus de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), qui a averti de son côté qu'elle ne laisserait "aucune violence" perturber la fin du processus électoral.

Ces élections doivent mettre un terme à une difficile transition politique initiée en 2003 après une guerre régionale de près de 5 ans sur le sol congolais où des mouvements rebelles, dont celui de M. Bemba, ont été appuyés par des armées étrangères contre le régime de Kinshasa, tenu par les Kabila.

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