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LOSAKO
21 février 2013

Colonel Moke Silumbwe : «Nous sommes tous des Gustave Bagayamukwe»

UFRCCinq jours après l’arrestation à Uvira de Gustave Bagayamukwe Tadji, président du haut conseil de l’UFRC (Union des forces révolutionnaires du Congo), un «chef» intérimaire a été désigné à la tête de ce tout nouveau mouvement politico-militaire qui se définit comme une «rébellion constitutionnelle». Une référence à l’article 64 de la Constitution congolaise dont le premier alinéa stipule : «Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution». L’UFRC a donc désigné son président intérimaire. Il s’agit du colonel Moke Silumbwe. Docteur en droit, l’homme assume actuellement les fonctions de recteur de l’Université Kofi Annan en Guinée-Conakry. Dans une brève allocution diffusée le vendredi 15 février sur «You tube», Moke a martelé aux «vaillants soldats» de l’UFRC que «l’heure est arrivée pour neutraliser Joseph Kabila, de le pourchasser où il se cachera pour son arrestation et son déferrement devant la justice pour ses crimes». Bravade?

«Tortures physiques atroces»

Arrêté le dimanche 10 février à Uvira, au Sud Kivu, Gustave Bagayamukwe Tadji, alias «Bagus», président de l’UFRC a été emmené à Bukavu avant d’être embarqué dans un jet. Destination : Kinshasa. Selon des sources bien informées, «Bagus» a été détenu dans un premier temps dans une cave à la ferme de «Joseph Kabila» à Kingakati. «Il a été passé à tabac par des éléments de la garde présidentielle, s’indigne Lumembo Tamusa qui coordonne les activités de l’UFRC pour la diaspora. Le président Bagayamukwe a été par la suite transféré dans un cachot de l’Agence nationale de renseignements».

A Bruxelles, des voix se sont élevées pour dénoncer un «certain amateurisme». Lumembo de répliquer : «Amateurisme ? Absolument pas ! L’arrestation du président Bagayamukwe est un coup dur qui est la conséquence d’une interprétation erronée des consignes de sécurité. Je tiens par ailleurs à souligner que l’UFRC, contrairement aux apparences, n’est pas un mouvement kivutien. C’est un mouvement national».

Ton martial, diction quasi-parfaite, l’index accusateur bien tendu. Dans son allocution mise en ligne le vendredi 15 février, le colonel Moke Silumbwe a commencé par faire état des informations en provenance de Kinshasa indiquant que Bagayamukwe a subi des «tortures physiques atroces». Il ajoute aussitôt :
«Nous sommes tous des Gustave Bagayamukwe. Joseph Kabila peut arrêter qui bon lui semble mais il ne pourra pas empêcher tout le peuple congolais dans sa ferme volonté de mettre un terme à l’anarchie sécuritaire et au désordre politique à Kinshasa». «Voilà douze, poursuit-il, que Joseph Kabila fait la honte à notre nation qui est devenue la risée de tous les dirigeants africains». C’est ainsi que l’UFRC a pris l’engagement de «redorer l’image» du pays en reprenant "l’initiative militaire". Objectif : restaurer une "paix durable et l’intégrité du territoire national".



«Neutraliser Joseph Kabila»

En ce moment où certains pays voisins tirent les ficelles des bandes armées qui déstabilisent le Congo-Kinshasa, Moke Silumbwe d’insister sur le fait que l’UFRC est une «initiative authentiquement congolaise» et ne peut donc être assimilée aux «forces négatives que sont devenues les FARDC ainsi que la horde des criminels et aventuriers qui gouvernent par défi et plonge le pays tout entier dans la détresse». Pour lui, « rien ne peut justifier l’arrestation» de Bagayamukwe pour la simple raison que celui-ci n’a fait qu’exprimer, à l’instar d’autres Congolais, la nécessité d’un «changement de régime politique» à Kinshasa. Moke de s’interroger : « Le peuple n’a-t-il pas le droit de se soulever en vertu de l’article 64 de la Constitution pour faire échec à un individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force comme c’est le cas du régime de Joseph Kabila ?» «Joseph Kabila n’a-t-il pas peur d’affronter une vraie coalition des forces du changement ? ». Notons que l’UFRC assure regrouper en son sein des organisations de la société civile et une dizaine de groupes armés sous «un seul commandement militaire».

Le colonel Moke Silumbwe a par ailleurs salué les «initiatives de paix» entreprises depuis 1999 par la communauté internationale. Pour lui, toutes ces actions restent inopérantes au motif qu’il existerait «un lien» entre la persistance de la guerre «et la présence, depuis douze ans, de Joseph Kabila à la tête du pays». Et d’accuser l’actuel locataire du Palais de la nation non seulement d’alimenter en armes des groupes armés évoluant à l’Est mais aussi d’avoir livré «à son armée au front des munitions incompatibles avec les armes utilisées». L’orateur de conclure son mot en martelant aux «vaillants soldats» de l’UFRC que « l’heure est arrivé pour neutraliser Joseph Kabila, de le pourchasser où il se cachera pour son arrestation et son déferrement devant la justice pour ses crimes». L’UFRC pourra-t-il faire «rêver» les Congolais ? L’avenir le dira…

B.A.W

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