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LOSAKO
5 avril 2010

Equateur : Kabila sauvé par la Monuc.. Mais pour combien de temps ?

3332077718_6da3b0ca2fDeux morts. C’est le bilan - provisoire? - de l’attaque surprise menée, dimanche 4 avril, dans la ville de Mbandaka, par ceux que le gouvernement de Kinshasa se complait à désigner sous la dénomination dédaigneuse d’«insurgés Enyele». Cette offensive qui a surpris non seulement les éléments des FARDC mais aussi les forces onusiennes, présente le relief d’un avis de tempête, un coup de semonce qui vient tordre le cou au «mensonge d’Etat» entretenu, depuis cinq mois, autour de ce qui se passe réellement dans la province de l’Equateur. La fragilité du système de défense et de sécurité en RD Congo est mise une fois de plus à nu. Les FARDC auraient repris dans la soirée le contrôle de l’aéroport de Mbandaka. Quelle que soit l’issue des affrontements qui ont eu lieu dans cette ville, ce fait constitue un cinglant camouflet infligé à Joseph Kabila ainsi qu’aux durs de son entourage.

Kinshasa, mercredi 31mars. Le Premier ministre Adolphe Muzito préside la réunion du Conseil des ministres en l’absence de Joseph Kabila en visite en Corée du Sud. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’sefu, fait le point sur la situation dans son secteur. Les Congolais sont habitués à entendre le gouvernement clamer, à chacune de ses réunions, que «tout va bien» alors même que rien ne va surtout au plan social et sécuritaire. Une dépêche de l’Agence congolaise de presse datée, vendredi 2 avril, rapporte que le ministre Lumanu a indiqué qu’«une situation de calme général» régnait aux quatre coins du pays «à l’exception des cas d’insécurité enregistrés dans certains coins de l’Est du pays et du Nord de la province de l’Equateur où se poursuivent les opérations militaires en vue du rétablissement de la situation sécuritaire».

Confusion

enyele2Dimanche 4 avril, c’est la fête de Pâques. Les habitants d’Ekanga (une appellation familière du chef-lieu de l’Equateur) se sont rendus nombreux à l’Eglise. Très vite, les fidèles entendent des crépitements d’armes légères et les détonations d’armes lourdes. La confusion est totale dans la ville. Qui tire sur qui ? Selon le ministre provincial de l’Intérieur, Guy Inenge, des échanges de tirs opposaient des forces de sécurité aux «insurgés », au nombre de trente, qui auraient débarqué d’un bateau «en provenance de Kinshasa». Selon d’autres sources, les assaillants auraient débarqué à Lolanga avant de pilonner la résidence du gouverneur et l’aéroport de Mbandaka, déserté par les éléments des FARDC (Forces armées de la RD Congo). On apprenait que le gouverneur Jean-Claude Baende séjourne depuis plusieurs jours à Kinshasa.

Selon des sources onusiennes, un casque bleu de nationalité ghanéenne, a été atteint par une roquette au cours des combats qui se poursuivaient dans la soirée autour de l’aéroport de la ville. "De durs combats sont toujours en cours, surtout autour de l’aéroport", a déclaré le porte-parole de la Monuc, Madnodje Mounoubai. "Un soldat de la paix, un Ghanéen, a été tué. Il se rendait à l’aéroport à bord d’un véhicule blindé de transport de troupes lorsqu’il a été atteint par une balle", a-t-il ajouté. Un agent contractuel aurait également péri. Surpris par l’attaque, les soldats onusiens basés à cet aéroport n’ont eu leur salut qu’en optant pour un «repli stratégique» dans la brousse. Tout en reconnaissant l’effet de surprise, le général Janvier Mayanga qui dirige les opérations des FARDC assure avoir repoussé les assaillants lesquels «ont fui en direction de l’aéroport ». Et que les forces loyalistes ont lancé la «contre-attaque» pour reprendre ce site. Selon la radio Okapi, l’aéroport aurait été repris dans la soirée. Cela voudrait-il dire que ce mouvement insurrectionnel est éradiqué ? Assurément pas. Les insurgés viennent de démontrer qu’ils disposent de ressources pour «surprendre» les forces loyalistes. Que va faire Kabila ? Va-t-il accentuer le côté répressif de son système ou analyser froidement les événements nés dans la localité de Dongo et en tirer des leçons ?

Injustice sociale

22801409_pOutre l’organisation périodique des élections, on reconnaît un régime démocratique par le respect que les dirigeants en place manifestent à l’égard de la vie et de la dignité de la personne humaine. Les événements sanglants de Dongo et ceux de Mbandaka viennent confirmer l’échec - le mauvais départ? - de la «jeune démocratie congolaise». Quel gâchis ! Ces deux affaires ont été précédées par le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo (janvier 2007 – février et mars 2008) et les affrontements de mars 2007 entre des éléments de la garde présidentielle et les soldats attachés à la sécurité du vice-président de la RD Congo Jean-Pierre Bemba Gombo. Qui aurait cru qu’après le vote de 2006, des filles et fils de ce pays allaient (re) prendre les armes pour faire entendre leur cause ? Les gouvernants congolais seraient mal inspirés de réduire les événements sous examen et leur développement à une simple querelle autour d’un «étang poissonneux». Le mal est plus profond. En fait, des segments de la population congolaise ne se reconnaissent guère au pouvoir en place. L’injustice sociale en est la cause. Au nom de quel principe, les ressortissants de certaines provinces du Congo sont plus «chouchoutés» que d’autres ? Pourquoi certaines provinces sont privilégiées que d’autres?

Près de quatre années après les consultations politiques, les Congolais attendent désespérément l’avènement du «nouvel ordre politique» promis lors de la signature de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka en juillet 1999 et à l’occasion du Dialogue intercongolais qui s’est tenu en décembre 2002, en Afrique du Sud. Il en est de même de la « réconciliation nationale». Le nouvel ordre politique réclamé ne signifiait rien d’autre que l’antithèse du modèle de société instauré par les «libérateurs» du 17 mai 1997 avec son lot d’arbitraire, des violations massives des droits humains, de racket, de spoliation, de népotisme et de corruption. Un modèle de société que "Joseph" semble être le continuateur. En tous cas, les Congolais avaient et continuent à avoir soif d’un Etat où règne la primauté du droit et où les pouvoirs publics sont réellement au service de l’intérêt général.

joseph_kabilaRégime de terreur

Dès le lendemain de la proclamation de sa «victoire» à la présidentielle de 2006, Joseph Kabila - au lieu de renforcer le caractère républicain des institutions du pays - a pris l’engagement de «mâter» ses concitoyens. Quel étrange programme politique ? «Je vais remettre de l’ordre», déclarait-il dans une interview accordée au quotidien bruxellois «Le soir». Depuis quatre ans, «Joseph » a instauré en RD Congo un régime de terreur. L’armée, la police, les services de renseignements civils et militaires fonctionnent tels des milices au service exclusif d’un homme et de sa camarilla. La prison de Makala est remplie des civils et militaires, détenus depuis plusieurs mois sans motif valable. Les arrestations arbitraires, les tortures, les exécutions extrajudiciaires sont banalisées. Le «rétablissement de l’autorité de l’Etat» est devenu un subterfuge destiné à exonérer les agents publics de leurs responsabilités pénales.

Fin octobre dernier, l’opinion congolaise entendait parler du conflit né entre les membres de deux communautés ethniques dans le territoire de Kungu, district du Sud Ubangi. Les mauvaises habitudes ayant la peau dure, les policiers envoyés sur place pour «rétablir l’autorité de l’Etat» se sont mis à tirer sur to0ut ce qui bouge à Dongo, une région où habitent de nombreux démobilisés des FARDC. C’est l’affrontement. Bilan : 47 policiers tués. C’est la naissance du mouvement politico-militaire dit «Patriotes résistants congolais» (PRC). Combattants aguerris, ceux-ci ont taillé en pièces plusieurs contingents des policiers et soldats déployés dans la région. Le gouvernement ne dit pas la vérité aux Congolais.

Kabila-Monuc

soldats_fardc_monuc_sud_kivuDepuis mi-janvier dernier, les PRC se sont faits discrets. «C’est un changement de stratégie», entend-on dire. Le 27 février, on apprenaient l’occupation "sans combats" de la localité de Makanza, situé à environ 200 kilomètres en amont de Mbandaka. Les forces loyalistes n’ont pu réoccuper le terrain perdu que le 3 mars grâce à l’appui des forces onusiennes. Selon les informations diffusées par la radio okapi, l’aéroport de Mbandaka a été reconquis par les FARDC grâce aux mêmes troupes de la Monuc.

Depuis plusieurs mois, Joseph Kabila entretient des relations détestables avec la Mission de l’Onu et son chef le Britannique Alan Doss. Kabila exige le retrait, dans un premier temps, de la Monuc des provinces de l’Equateur, du Bas-Congo et du Katanga. Et dans un second temps, le départ définitif d’ici à juin 2011. Au motif que la situation serait «sous contrôle» depuis l’année dernière. Exception : les deux provinces du Kivu. Que dire de la Province Orientale où les rebelles ougandais de la LRA font la loi notamment à Dungu ?

L’attaque de Mbandaka est venue démontrer que Joseph Kabila et ses gouvernements successifs ont été incapables d’affranchir la RD Congo de la «dépendance sécuritaire» vis-à-vis de la communauté internationale. Kabila et ses gouvernements n’ont pas tenu la promesse de doter le pays des forces de défense et de sécurité fiables. Dissuasives.

L’appui de la Monuc a été décisif pour permettre aux FARDC, en débandade, de reprendre l’aéroport. En réalité, ce sont les forces onusiennes qui ont fait «tout le boulot». Le «raïs» et ses faucons auront-ils l’humilité de réaliser que les jeux sont loin d’être faits? En tous cas, un durcissement du régime ne pourrait que donner raison à ceux qui pensent que la lutte armée est et reste le seul langage compréhensible au sein de la «Kabilie»... B.A.W

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Commentaires
M
KABILA à Mbandaka<br /> Il est venu défier<br /> tous ces détracteurs<br /> qui dit mieux.<br /> Maloba etongaka mboka te<br /> Action nde eleki nioso<br /> Le RAIS na kati ya coqui<br /> wapi Honoré?
A
Le pouvoir, ça s'arrache et ça se donne pas.<br /> Depuis vos incursions, aucune localité,aucne ville n'est tombée à vos soins. Vous avez la trouille - la peur au ventre pour déloger KABILA<br /> Il est trop fort et ces soldats sont obéissants, disciplinés, patriotes, bien armée.<br /> La distraction, c'est bien mais il faut passer à l'acte en s'engageant sur un délais. Alors, à quelle date précise, à quel mois seriez vous à Kinshasa? A savoir toute guerre coute de l'argent pour chaque partie, ou trouvez vous l'argent pour faire cette guerre?
P
Le temps de la révolte est arrivée ,cette attaque met fin à toute spéculation : l'actuel président est incapable de diriger ce pays,c'est une véritable bombe à retardement portant en elle de grands risques de destabilisation politique, pour l'intérêt supérieur de la nation congolaise ,il ne lui reste qu'un seul choix: c'est de partir donc quitter le pouvoir avant qu'il soit trop tard.UNITED STAND UP CONGOLAIS.
P
Et ta grande gueule n'est pas sauvée<br /> A la place de spéculer - dis plutôt à tes frères bangala d'arrêter des massacres des congolais.<br /> Le pouvoir ne peut plus s'acquérir par les armes.<br /> Si les 6 millions des morts aux Kivus ne vous disent rien,nous autres , nous sommes sensibles à cette tragégie.<br /> MOBUTU akufa pe akosekwa lisusu te. Les Kadogos ont fait fuire les Mampinga terroristes de notre peuple. L'action est déjà vouée à l'échec. QUE DES MORTS POUR RIEN. IL EST TEMPS QUE KABILA NETTOIT TOUS CES ANTIVALEURS. AMEN
P
Un homme averti en vaut deux,la revision constitutonnelle qu'on nous présente comme légale par des serpents autour d'une commission des experts congolais corrompus et téleguidés par des consultants internationaux de la diplomatie est plus dangereuse que la ménace des voisins qui s'infiltrent sur le sol congolais pour piller nos richesses,nous devons savoir que la constitution doit nous nourrir et nous protèger, une fois elle a étè trahie par l'incursion de l'armée rwandaise sur le sol congolais suite à un accord sécret et défois des viandes avariées sont importées pour décimer la population congolaise, alors ceux là même qui ont volé l'argent de la SNEL 32millions de dollars et l'autre qui a géré l'entrée des hutus avec la bénediction de l'ONU veulent nous faire manger les 80% des protéines du venin qui est un poison des serpents , la révision constitutionnelle telle qu'on nous la présente:c'est une trompérie ,nous devons la réjèter ,pourquoi ne l'a-t-il pas fait deux années après son accession au pouvoir ,juste seulement à la fin de son mandat parcequ'il voit déjà son jugement de sa fin entachée des erreurs et de la manipultion ,car ils veulent placer des fruits amers , nous avons tous compris que KABILA VEUT NOUS AVEUGLER PAR SA DECENTALISATION pour amèner la division dans ce pays et modifier son mandat pour une prolongation à vie,alors sa révision constitutionnnelle nous n'en voulons pas: c'est une illusion et une contréfaçon pour piller le pays avec une bande de l'économie multinationale du crime ,nous nous demandons comment l'on peut doubler les recettes dans un pays où les investisseurs sont des gibiers péreux ,les arrièrées des salaires ne font que augmenter,plus des chômoeurs et le pays ne produit plus rien.C'est le moment d'arrêter tout avant qu'il soit trop tard.UNITED STAND UP CONGOLAIS.
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  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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