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LOSAKO
24 février 2010

Suppression du ministère des Droits humains : L’Asadho inconsolable

UpioAssociation de défense des droits humains, l’Asadho se dit "surprise" par la fusion du ministère des Droits humains avec celui de la Justice. Le groupement fustige par ailleurs la tentative d’accorder l’impunité à certains membres du gouvernement nommés ou reconduits tout en étant mis en cause dans des motions parlementaires pour "mauvaise gouvernance".

Le remaniement du gouvernement «Muzito I» opéré vendredi 19 février par Joseph Kabila continue à susciter la controverse. Dans un communiqué daté mardi 23 février, l’Asadho (Association africaine de défense des droits de l’homme) dit avoir appris «avec surprise» la «suppression» du ministère des Droits humains et sa fusion avec celui de la Justice.

L’Asadho de rappeler l’ordonnance présidentielle n° 08/067 du 26 octobre 2008 instituant notamment ce ministère. Cet acte, estime-t-elle, constituait une démonstration de l’engagement du chef de l’Etat «dans la promotion et la protection des Droits humains» en RD Congo. Et de souligner que le conseil des ministres a attribué audit ministère des «attributions spécifiques». A savoir : la promotion et protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales; l’examen des cas flagrants de violation des Droits humains par des mécanismes appropriés tels que la médiation en matière des droits de l’homme et la commission de contrôle…

A en croire l’Asadho, le ministère des Droits humains «a servi et entretenu de bons rapports de collaboration avec les ONG et institutions des droits de l’Homme». Il importe d’ouvrir une parenthèse ici pour noter que ce point de vue est partagé par le secrétaire général de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme) en charge de l’Afrique. Il s’agit du Congolais Paul Nsapu Mukulu. «Contrairement au ministère de la Justice, le ministère des Droits humains a toujours été prompt à écouter et à enregistrer les doléances émanant des organisations de défense des droits de l’Homme, commente Paul Nsapu. C’est dommage que le ministre Upio Kakura ne jouissait pas suffisamment d’influence au sein du gouvernement pour réformer ce secteur.» Nsapu d’estimer qu’on aurait dû préserver l’autonomie du ministère des Droits humains face à un ministère de la Justice politiquement engagé. Fermons la parenthèse.

rdc_droitPour l’Asadho, la fusion du ministère des Droits humains avec celui de la Justice «constitue un recul déplorable par rapport aux progrès et bonnes pratiques que la RDC devra réaliser.» Pour étayer sa thèse, l’association de relever que le ministre de la Justice Luzolo Bambi Lessa «a développé une politique caractérisée, depuis 2008 jusqu’à ce jour, par des attaques dirigées contre des associations de défense des droits de l’homme et certaines confessions religieuses.» Sans omettre «des injonctions données au parquet général aux fins d’engager des poursuites à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme» mais aussi «par l’octroi sélectif des personnalités juridiques». Pour cette organisation, «cette fusion rend le ministre de la Justice «juge et partie» (…).

Dans ce même communiqué, l’Asadho ne cache pas un certain étonnement après la nomination ou la reconduction en qualité de ministre de certaines personnalités qui «ont fait ou font l’objet des motions et enquêtes parlementaires pour mauvaise gestion et/ou bradage du patrimoine public». L’association de citer les cas du ministre des Infrastructures, travaux publics et reconstruction, Fridolin Kasweshi et de son collègue en charge du Portefeuille, Jeannine Mabunda Lieko. L’organisation dit redouter «que la nomination des ministres épinglés par des rapports et motions parlementaires sur le bradage du patrimoine des entreprises publiques et la mauvaise gestion constitue une démarche tendant à leur assurer l’impunité, et ce, en violation de la politique de «Tolérance zéro».

Dans ses «recommandations», l’Asadho demande notamment au président de la République la «réhabilitation de l’autonomie» du ministère des Droits Humains et le «limogeage» des membres du gouvernement cités ci-dessus.

Madeleine Wassembinya

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