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LOSAKO
18 février 2010

Niger : le pouvoir de Mamadou Tandja tangue

arton930Un coup d’Etat est en cours à Niamey. Le palais présidentiel a été pilonné et investi par des soldats pendant que le président Mamadou Tandja présidait une réunion du conseil des ministres. Le chef de l’Etat et des membres de son gouvernement auraient été faits prisonniers.

Selon Moussa Mounkaila, chauffeur de la présidence, «les commandos ont fait irruption alors qu’une réunion avec les ministres du gouvernement était en cours». Amadou Traoré, journaliste, assure qu’«on est depuis sans nouvelle de Mamadou Tandja». Selon une dépêche de Reuters, aucun officiel nigérien n’était joignable au téléphone. Etrangement, la radio nationale observait encore un mutisme assourdissant sur l’attaque du palais présidentiel.

Au début de l’après-midi, des dépêches d’agences de presse se reportaient à un agent des services de renseignements nigériens qui a déclaré, sous le sceau de l’anonymat, qu’«un coup d’Etat est en cours» à Niamey. Ajoutant cependant que «la garde présidentielle s’efforçait de repousser la tentative de putsch». Un proche du président Mamadou Tandja assurait que «pour l’heure, tout allait bien». Reste que le centre-ville de la capitale nigérienne a été déserté par la population.

Sans être désespérée, la situation ne demeure pas moins grave. A preuve, ce «conseil» donné par le Quai d’Orsay aux candidats au voyage : "En raison des événements en cours à Niamey, il est vivement déconseillé de se rendre actuellement au Niger ou d’y effectuer un transit". "Il est recommandé aux Français présents sur place de rester confinés", conseille le ministère français des Affaires étrangères sur son site internet.

coupQui est l’initiateur de ce «coup» ? La question reste pour le moment sans réponse. Des analystes s’accordent cependant sur les causes de cette crise politique.

Au pouvoir depuis 1999 et réélu en 2004, Mamadou Tandja devait se retirer en décembre 2009. Défiant la légalité constitutionnelle, il a dissout le Parlement et fait adopter en août dernier une réforme constitutionnelle qui lui a permis de se maintenir au pouvoir au-delà du terme légal. Réforme jugée illégale par la Cour constitutionnelle. Tandja réagit en décrétant la dissolution de cette juridiction avant de la remplacer par une autre dont les membres sont choisis par le président.

Ce «tripatouillage constitutionnel» a été bruyamment dénoncé tant par l’opposition que par la «communauté internationale». En décembre dernier, l’Administration Obama avait pris une série de mesures à l’encontre de l’Etat nigérien. A savoir notamment la suspension de l’«aide au développement» américaine évaluée à 30 millions de dollars par an et l’exclusion du Niger du programme d’aide commerciale «Agoa» (African Growth et Opportunity Act).
Lors de son voyage en juillet dernier Accra au Ghana, le président américain déclarait que «l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes".

Pays pauvre parmi les pauvres, le Niger a néanmoins un atout qui suscite toutes les convoitises. Ce pays dispose de grandes potentialités uranifères. C’est ainsi que malgré l’ambiance de crise, certains grands groupes occidentaux s’y sont implantés. C’est le cas du français Areva ou du canadien Cameco qui y ont investi des milliards de dollars dans ce pays pourtant instable. Dans une déclaration faite par son porte-parole Adrienne Diop, depuis Abuja, la Cedeao (La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) condamne la "dérive autoritaire" de MamadouTandja mais aussi la tentative de coup d’Etat...

B.A.W (avec Reuters et AP)

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