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LOSAKO
4 février 2010

RDC - Bas-Congo : De nombreux brûlés au pétrole lampant frelaté

lampe_petroleLe pétrole lampant frelaté ou mal entreposé vendu par de petits trafiquants cause régulièrement des brûlures mortelles aux très nombreux usagers des lampes tempêtes au Bas-Congo. Dans cette province qui a, à Inga, le plus important potentiel énergétique de toute l’Afrique, seuls 5% des gens ont accès à l’électricité...

Une dizaine de morts ont été enregistrés à Matadi en 2009, selon le maire adjoint de la ville, Modero Nsimba. Parmi les victimes, deux petites jumelles qui regardaient leur mère rajouter du pétrole dans une lampe allumée. Une flamme a soudainement jailli, brûlant gravement les enfants et leur maman décédée deux jours après. Depuis le début de cette année, de nombreuses autres personnes ont déjà été victimes de brûlures causées par le pétrole lampant dans la province du Bas-Congo (sud-ouest de Kinshasa). Selon des analyses de l’Office congolais de contrôle (Occ) effectuées sur un échantillon du produit incriminé présenté par le commissariat de police de Nzanza, un quartier populeux de Matadi, ce pétrole est frelaté (dénaturé car mélangé à de l’essence). «C’est très dangereux, avertit François Bulusi, expert en pétrole au ministère provincial des Hydrocarbures. Car à cause de petites gouttes d’essence, au simple contact avec une forte compression, il y a explosion ou le pétrole s’enflamme.»

Commentant ces drames qui se répètent et se multiplient, le directeur provincial de la Société nationale d’électricité (Snel), Léon Mabika, trouve simplement «normal que le pétrole lampant remplace l’énergie électrique dans de nombreux ménages» de la province... Actuellement seulement 5 % des 3 millions d’habitants du Bas-Congo ont accès à l’électricité. Pourtant, ils vivent à côté d’Inga, plus grand barrage hydroélectrique du continent qui produit aujourd’hui 1 750 Mégawatts. Ce site dispose d’un potentiel hydroélectrique de 40 000 à 45 000 MW. Une partie de l’électricité qui y est produite est exportée dans d’autres pays de la région (Congo Brazzaville, Zambie, Zimbabwe, Afrique du Sud).

station_untitledLoi foulée aux pieds

Selon le ministre provincial des Hydrocarbures, François Kinkela, le pétrole lampant qui cause tant de malheurs au Bas-Congo proviendrait du Nigeria. Il passerait par la frontière de Soyo, localité angolaise séparée de la cité congolaise de Muanda par le fleuve Congo. Au petit port Yacht de Muanda, le chef de poste de l’Occ Claude Omewonga soutient que son entreprise effectue bel et bien les analyses de contrôle des produits pétroliers qui transitent par là. Mais l’Occ n’étant pas partout, «le pétrole frelaté peut entrer partout dans la province qui a une large frontière (plus de 800 km, ndlr) avec l’Angola», explique-t-il.

Au centre de ce trafic se trouvent ceux qu’on appelle ici Bana Zanzibar (enfants de Zanzibar) ou Mboloko (antilopes ou personnes qui transvasent le pétrole). Ils stockent généralement le pétrole lampant dans des récipients ayant contenu de l’essence, sans les nettoyer ni se soucier des précautions de sécurité qu’exige la manipulation de ce type de produits.

La manipulation des produits pétroliers, classés dangereux, est réglementée en Rd Congo par une loi qui détermine clairement les conditions de leur importation, transport, stockage et commercialisation. C’est l’entreprise Sep Congo (public) qui assure leur transport, stockage et distribution. «Mais la loi est foulée aux pieds. Des personnes qui ne devraient pas traverser la frontière vont au-delà chercher du pétrole qu’elles transportent sans respecter les normes de sécurité», regrette un fonctionnaire de la division urbaine des hydrocarbures à Matadi.

Les autorités laissent faire

Depuis des dizaines d’années dans de nombreuses villes du pays, on peut observer le long de certaines artères des revendeurs de carburant mieux connus sous le nom de Kadhafi. Leur circuit de vente étend ses tentacules jusqu’aux petits vendeurs à la criée qui font du porte à porte, au point de contraindre les stations d’essence à ne plus vendre le pétrole lampant. «Nous avons cessé parce que nous n’arrivions plus à vendre du fait de la présence des Kadhafi», avoue un agent Elf.

Les autorités qui peinent à faire respecter la loi, laissent faire. Elles évitent d’attaquer frontalement le problème. «Il faut former tous ceux qui manipulent ces produits extrêmement dangereux», recommande le ministre provincial des Hydrocarbures, qui espère qu’une meilleure organisation des Kadhafi «permettra à l’Etat de récupérer tous les frais qui lui échappent.» Forum des As

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