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LOSAKO
28 janvier 2010

Justice & vérité : Mgr Laurent Monsengwo victime d’un «lynchage» politique

monsengwoEn cause, des propos tenus dans une interview accordée (voir la vidéo ci-dessous), le 17 janvier, à la télévision publique française «France 24» au sujet du sort des personnalités civiles et militaires condamnées lors du procès sur l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila. «Je demande que la justice fasse sont travail le plus vite possible pour que ces gens soient jugés ou libérés. Le jugement du tribunal disait qu’il fallait compléter les enquêtes. Nous disons donc : complétez ces enquêtes ou libérez-les!». Cette déclaration aurait été accueillie comme une «ingérence inacceptable» par des "kabilistes" non-autrement identifiés.

«Qui contrôle le passé, contrôle l’avenir», a pu dire Georges Orwell. C’est le quotidien kinois «Le Potentiel» qui donne l’information dans son édition en ligne n°4892, datée 28 janvier. Sous le titre «Réactions autour de la déclaration de Mgr Monsengwo sur les assassins de L.-D Kabila», notre confrère fait état des réactions - anonymes, c’est nous qui le soulignons – qu’il a pu recueillir à la suite de cette prise de position de l’Archevêque de Kinshasa.

«Dossier clos»

Quatre des ces réactions ont retenu l’attention de la rédaction de Congoindependant : «De quoi se mêle-t-il pour une affaire qui est déjà entre les mains de la justice?» ; «De quel premier jugement parle-t-il ?» ; « (…) on n’a jamais parlé d’un autre jugement après le procès.» ; «En tant que qui parle-t-il d’accélérer la compilation des éléments du dossier ou, à défaut, procéder à la libération des détenus ?» ; « (…) le dossier est déjà clos, l’affaire jugée par la Cour d’ordre militaire, une juridiction d’exception dont l’arrêt ne peut être cassé que par la grâce présidentielle. Et en attendant cette éventualité, les assassins n’ont qu’à purger leurs peines.»

On le voit, au Congo démocratique de Joseph Kabila, il y a des sujets tabous. Des sujets avec lesquels on ne badine pas. C’est le cas notamment de la mort non-élucidée à ce jour, un certain mardi 16 janvier 2001, du président Laurent-Désiré Kabila ainsi que du «méga-procès» qui s’en est suivi. Cinquante et une personnalités civiles et militaires croupissent depuis six ans à la prison de Makala, rebaptisée «Centre pénitencier de rééducation». Ces pères et mères de famille sont privés de liberté dans le cadre d’un procès qualifié unanimement de «parodie de justice» au cours duquel le huis clos a été de rigueur et que les droits de la défense ont été foulés au pied au nom d’une prétendue raison d’Etat. A titre d’exemple, les avocats de la défense n’ont pu avoir accès à leurs clients qu’à la veille de la première audience alors que ceux-ci avaient passé plus d’une année en «détention préventive».

Des questions sans réponses

kab_et_mzeeOn ne le dira jamais assez que ce procès n’a pas été capable de faire éclater la vérité en donnant des réponses univoques à quelques questions cruciales. Qui est le commanditaire du crime? Quel en est le mobile ? Qui a abattu Laurent-Désiré Kabila? Pourquoi l’arme du crime n’a-t-elle pas été retrouvée? Qui tirait sur qui au palais de marbre avant l’annonce de l’attentat ce mardi 16 janvier ? Peut-on expliquer pourquoi les services secrets ougandais ont été les premiers à annoncer le décès du président Kabila? Poouquoi les soldats de la garnison de Kinshasa ont-ils été désarmés la veille de cet événement ? Pourquoi le général-major Joseph Kabila, alors chef d’état-major de la Force terrestre, n’a-t-il pas été auditionné en tant que témoin? Pourquoi, Emile Mota, présenté comme étant le témoin oculaire lors de l’attentat, n’est-il pas embastillé à Makala?

On peut comprendre l’énervement de quelques "kabilistes repus" approchés par «Le Potentiel». Neuf années après son arrivée à la tête de l’Etat congolais, Joseph Kabila n’a pas tenu sa promesse faite dans son discours d’investiture de "faire toute la lumière" sur l’assassinat de son géniteur. «Je rassure le peuple congolais qu’une enquête judiciaire est déjà ouverte afin que la lumière soit faite sur les circonstances de l’assassinat de l’illustre disparu», déclarait-il dans son discours, le 26 janvier 2001. Dans une allocution prononcée le 17 janvier 2002, il est allé plus loin : «Quant au procès sur son assassinat, il a été laissé à la commission d’enquête le temps nécessaire de mener des investigations afin d’éviter la précipitation pouvant conduire à des erreurs judiciaires. Le procès va s’ouvrir dans la plus grande transparence et dans le respect des droits de la défense pour que justice soit faite».

«Joseph» feint-il d’ignorer qu’il n’y a eu ni transparence ni respect des droits de la défense dans cette affaire? En tous cas, Kabila ne peut guère ignorer qu’après le prononcé du verdict, le président de la défunte Cour d’ordre militaire, le général Nawele Bakongo, a fait une déclaration lourde de sens : «Le procès Kabila n’est pas terminé. Les enquêtes se poursuivent. Il y aura d’autres procès, car on recherche d’autres coupables.» Au nom de quel principe, quelques «zélateurs repus» du régime kabiliste peuvent-ils se croire en droit de se livrer à des basses intimidations sous prétexte que ce dossier judiciaire est «clos» ? Ce dossier est sans doute clos pour ceux qui ont tiré et continuent à tirer profit de ce crime non élucidé à ce jour. Il reste ouvert pour la grande majorité des Congolais.

Mensonges d’Etat

35297119_pDans un communiqué daté le 16 janvier dernier, l’association de défense des droits humains «La Voix des Sans –Voix » ne dit pas autre chose en exigeant l’organisation d’un procès «juste et équitable» sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila.

Dans sa quête de vérité et de justice, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya a involontairement donné un coup de pied sur le principal pilier du régime de Joseph Kabila : les mensonges d’Etat. Tout n’est que mensonge dans le système politique sur lequel trône le «raïs». Mensonge sur son lieu de naissance. Mensonge sur son identité réelle. Mensonge sur sa filiation tant à l’égard de LD Kabila que de Sifa Manhya. Mensonge sur un parcours personnel parsemé de zones d’ombres pour n’être daté qu’à partir de 1996 lors de la guerre dite de l’AFDL. Mensonge sur les circonstances réelles entourant la disparition de LD Kabila autant que sur le rôle joué avant et après les événements du 16 janvier 2001 par l’actuel président de la République.

Baudouin Amba Wetshi

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Commentaires
L
LOKUTA EKENDAKA NA ASCENSEUR NOKI MAIS VERITE<br /> EYAKA MALEMBE NA ESCALIER .<br /> MAKILA YA MTO EZALI KOLOBA NA TRONE YA NKOLO <br /> BILIAKI BANGO BIKOKI . TRIBUNAL YA NZAMBE ELEKI NIONSO . BANA NA GOMA BA KUFI PE BA MAMA PE MIBALI BO VIOLER BANGO MAIS JUSTICE YA NKOLO EZALI KOYA .<br /> MOBOMI YA TATA MOBOKOLI MIKTE NE TI NA TONGO BA PESAKI YO EKOLOBELA YO
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