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LOSAKO
25 novembre 2009

RDC: deux chefs de milice accusés d'avoir voulu "effacer" un village

ngu_katLe procès de deux chefs de milice congolais, accusés de l'attaque d'un village d'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), qui avait fait plus de 200 morts en 2003, s'est ouvert mardi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Germain Katanga, 31 ans, et Mathieu Ngudjolo Chui, 39 ans, sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis lors de l'attaque du village de Bogoro, le 24 février 2003, au cours de laquelle plus de 200 personnes ont été tuées. Ils plaident non coupables.

"Leur plan visait à effacer totalement Bogoro", a assuré Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la CPI. Les accusés sont "responsables de certains des crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communauté internationale", a-t-il souligné.

Plus d'un millier de combattants des ethnies lendu et ngiti de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) de Germain Katanga et du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) de Mathieu Ngudjolo Chui ont participé à l'attaque, selon l'accusation.

"Ils ont utilisé des enfants comme soldats, ils ont tué plus de 200 civils en quelques heures, ils ont violé des femmes, des filles et des femmes âgées, ils ont pillé le village et transformé des femmes en esclaves sexuelles", a détaillé M. Moreno-Ocampo.

lubanga_hmed_7a_h2Au centre de Bogoro, village de l'ethnie hema, se trouvait un camp militaire de leurs ennemis de l'Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga, le premier accusé à être jugé par la CPI, depuis le 26 janvier.

"L'attaque de Bogoro visait non seulement à détruire le camp militaire mais aussi à détruire le village civil", a affirmé le procureur.

Les habitants et les membres de l'UPC ont été "abattus sans distinction", a-t-il dit. "Certains ont été abattus quand ils dormaient, certains ont été découpés à la machette pour économiser des balles, d'autres ont brûlé vifs dans l'incendie de leurs maisons".

Germain Katanga, transféré à La Haye en octobre 2007, et Mathieu Ngudjolo Chui, transféré en février 2008, sont accusés de meurtre, viol, esclavage sexuel, utilisation d'enfants soldats, attaques contre des civils, pillages et destructions de bien.

"Ils ont tous deux mis au point un plan commun, ils ont coordonné leurs efforts et ont joué un rôle essentiel dans l'exécution de ce plan", qui leur ouvrait la route de Bunia, chef-lieu du district de l'Ituri, a affirmé le substitut du procureur Eric Macdonald.

CPI_00"Depuis six ans, les victimes attendent que justice soit faite", a assuré Jean-Louis Gilissen, l'un des représentants légaux des victimes, au nom de dix enfants soldats ayant participé à l'attaque de Bogoro. Ces derniers "sont accablés, miséreux, incapables de reprendre le cours d'une vie normale", a-t-il assuré.

Les affrontements interethniques entre milices qui se disputaient les terres de l'Ituri et ses ressources naturelles, or, pétrole, bois ou diamants, avaient débuté en 1999. Selon les ONG, ils ont fait plus de 60.000 morts.

Le procès de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui est le deuxième devant la CPI, premier tribunal international permanent chargé de juger les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide.

Entrée en fonction en 2002, la CPI est aussi la première juridiction internationale à autoriser la participation des victimes aux procédures.

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