Les avocats de deux chefs de milice de République démocratique du Congo (RDC) accusés devant la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et crimes contre l'humanité ont espéré lundi que leur procès, qui doit s'ouvrir mardi, révélera "la vérité".

"Nous recherchons tous la même chose, nous recherchons tous la vérité", a déclaré Me Andreas O'Shea, l'avocat de Germain Katanga, accusé avec Mathieu Ngudjolo Chui de l'attaque du village Bogoro en Ituri (est de la RDC) en février 2003, qui a causé la mort de 200 personnes.

Son client, chef de la milice Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI), "partage et compatit à la douleur des victimes de la guerre en RDC", a ajouté l'avocat lors d'une conférence de presse à La Haye.

Mathieu Ngudjolo, chef du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), "est enfin heureux de pouvoir fournir à la communauté internationale les explications qu'elle attend sur le drame de l'Ituri", a de son côté assuré son avocat Jean-Pierre Kilenda.

"Il reste convaincu que le procès qui débute recherchera la vérité", a-t-il déclaré, assurant que son client est innocent.

Les deux accusés, qui doivent notamment répondre de meurtres, viols et enrôlements d'enfants soldats, sont accusés d'avoir commandé plus d'un millier de combattants des ethnies lendu lors de l'attaque du village de l'ethnie hema de Bogoro le 24 février 2003.

"Les femmes de la communauté hema étaient violées avant d'être tuées. Ils ont pillé le village entier. Ils gardaient certaines femmes comme esclaves sexuelles", a par ailleurs argué le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, lors de la conférence de presse.

Les affrontements interethniques entre milices qui se disputaient les terres de l'Ituri et ses ressources naturelles -or, pétrole, bois ou diamants- ont fait plus de 60.000 morts depuis 1999 selon les ONG.