L’Etat dépendant du Congo... De la tolérance zéro à l’intelligence zéro !
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Quand l'intelligence meurt, la stupidité humaine mérite un prix Nobel.
« quand tu ne dénonces pas un criminel, il finit par exterminer ta descendance »
Le projet de budget présenté devant l’Assemblée nationale, le samedi 10 octobre dernier, par le Premier ministre Adolphe Muzito, confirme l’«arrimage» de la RD Congo dans la politique de dépendance. Une dépendance financière vis-à-vis des «partenaires extérieurs» tant bilatéraux que multilatéraux. Pour «boucler» son budget pour l’exercice 2010, évalué à peine à quelques 5 milliards de dollars, le «scandale géologique» qu’est la RD Congo a besoin d’une aide extérieure égale à 49,3% de ce montant. En 2009 et 2008, l’appui financier extérieur a représenté respectivement 35,3% et 26% du budget. Sans la moindre malice, on pourrait dire que la RD Congo est un Etat dépendant et fier de l’être. Cette dépendance est non seulement économique et financière mais aussi militaire.
A quelques mois de la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance de leur Etat-nation, les Congolais vont devoir constater qu’ils ont raté l’occasion de transformer l‘«émancipation» acquise le 30 juin 1960 en une véritable décolonisation par la promotion d’une politique d’autosuffisance. «Celui qui paie est le patron», dit un adage populaire.
Au début des années 90, Jean Nguz Karl i Bond, devenu opposant au régime Mobutu, avait créé l’événement en déclarant : «La diplomatie zaïroise est une diplomatie de la dépendance.» Sortant de la bouche d’un ancien «patron» de cette même diplomatie, cette déclaration avait surpris. Indigné. N’empêche. L’oracle de «Karli», comme l’appelaient ses intimes, a été confirmé durant les six années et demi de transition.
Du mois d’avril 1990 à mai 1997, le pays n’a pas connu moins d’une dizaine de chefs de gouvernement. A l’époque, les «pays amis» avaient suspendu leur coopération. Formaté dans la dépendance, chaque Premier ministre nouvellement nommé n’avait qu’un credo : le rétablissement de la coopération avec les «partenaires traditionnels». Comme pour dire «pas de coopération extérieure, pas de salut !». Personne n’a osé explorer les atouts internes dont dispose le pays encore moins scruter d’autres horizons par la promotion d’une politique volontariste de diversification de la sacro-sainte coopération par une ouverture vers les puissances moyennes ou émergentes. Affichant sa faiblesse et sa pauvreté, le Zaïre est devenu une sorte de laboratoire de toutes les ingérences. La suite est connue.
Militairement faible, le Congo-Kinshasa est incapable d’assurer la défense de ses frontières. Il est également incapable d’assurer à sa population des conditions minimales de sécurité en dépit des promesses faites par le «raïs» Joseph Kabila de doter le pays d’une armée forte et d’une police moderne. «Je prends l’engagement que le gouvernement garantira, plus que jamais, la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire congolais», déclarait-il dans son discours d’investiture le 26 janvier 2001. Depuis plus d’une décennie, les Congolais vivant dans les provinces du Kivu et dans la Province orientale sont quotidiennement terrorisés par des groupes armés manipulés tant par des pays voisins que par des plus hautes autorités de Kinshasa. Ils attendent en vain le secours des pouvoirs publics.
A Kampala, Kigali, Luanda, les gouvernants congolais passent pour des minables. La cause est à rechercher dans le parcours personnel de certains d’entre eux. Qui sont-ils ? Des individus qui ont dû faire antichambre chez l’Ougandais Yoweri Museveni, le Rwandais Paul Kagame, ou l’Angolais José Edouardo dos Santos avant de connaître l’ascension au plan politique ou militaire.
Dans les deux provinces du Kivu et dans la Province orientale, la RD Congo paie et continue à payer au prix fort la rançon de cette dépendance. Une dépendance qui a été élevée au niveau structurel par Joseph Kabila qui, sans consulter personne, a «autorisé» des armées étrangères à faire le coup de feu sur le territoire national sous prétexte de traquer les opposants armés de ces pays. Les conséquences sont désastreuses pour la sécurité de la population. Sous d’autres cieux, la démarche présidentielle serait qualifiée de trahison.
Alors que la partie orientale de la RD Congo continue «à brûler», on assiste à l’Ouest à un développement inquiétant des relations entre Kinshasa et le puissant voisin angolais. Les autorités de Luanda ne cessent de poser des actes de défiance à l’égard de leurs homologues. Tout se passe comme dans une pièce de théâtre à trois actes. Premier acte : l’occupation de plusieurs villages du territoire de Kahemba dans la province de Bandundu. A Kinshasa, c’est le silence plat. Le chef de l’Etat n’a jamais évoqué la question en public. Est-ce de peur que le parrain angolais ne se fâche ? Deuxième acte : expulsions massives des ressortissants congolais en séjour irrégulier. Pour la première fois, la RD Congo a réciproqué. Troisième acte : l’armée angolaise effectue des incursions dans quelques villages de la province du Bas-Congo pour rechercher des combattants cabindais du «FLEC». Le mutisme reste de rigueur à Kin face à cet acte constitutif d’agression en droit international.
Il est universellement admis que l’efficacité d’un gouvernement se mesure par la qualité de ses réalisations. L’efficacité d’un gouvernement se mesure également par la manière dont il donne des réponses aux attentes de la population. En temps de paix comme en temps de crise. On ne le dira jamais assez que le système de gouvernement incarné par Joseph Kabila a lamentablement échoué de conduire les Congolais sur le chemin du renouveau. Ce système a révélé son incapacité à redonner à la nation congolaise toute sa respectabilité à l’extérieur. Il n’a "réussi" qu’à exacerber le chaos sécuritaire à l’Est et la dépendance.
Qui négocie avec qui représente qui ?
voilà la différence qui, en réalité, n'est qu'une nuance. La tragicomédie...
Il faudrait avoir le courage de reconnaître qu'il s'agit, à l'Est, de négociations intertutsi et non pas intercongolaises. Pour la précision, une certaine minorité de la minorité négocie avec elle-même, pour elle-même en tant que groupe de pression, d'oppression et de répression génocidaires.
On extermine tragiquement votre famille et l'on vous empêche de la pleurer et de l'enterrer avec les honneurs dus aux martyrs. Pleurer ou ne pas pleurer, cela revient au même, car "demain" c'est certainement votre tour. Nous sommes les victimes de l'abattoir tutsi où il ne manque rien sauf les chambres à gaz par manque de technologie.
La dépendance n’est pas une vertu. Lentement mais sûrement, le Congo se meurt. Fort heureusement, il n’est pas encore trop tard pour sauver ce grand et beau pays. Le salut national dépend plus que jamais de la volonté de chaque Congolais de se départir de la posture d’observateur passif pour devenir un des bâtisseurs du Changement. Refuser d’accepter l’inacceptable et le faire savoir constituent déjà le point de départ du Changement.
Losako exhorte ceux qui dorment encore à se réveiller. Nous ne devons pas continuer à dormir dans le sang de nos parents, frères et amis... Un proverbe kinyarwanda dit Ngo uhishira umurozi akakumara ku bibondo « quand tu ne dénonces pas un criminel, il finit par exterminer ta descendance ».
C’est connu, les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent...
À bon entendeur, salut !
O.M/B. A. W.