Le nouvel accord, qui prolonge une convention précédente datant d'avril 2008, offre également des places pour des élèves en formation de base ou continuée au sein de l'Ecole royale militaire (ERM) de Bruxelles.

Les ministres belge et congolais de la Défense, Pieter De Crem et Charles Mwando Nsimba, ont signé mardi à Bruxelles un accord prolongeant le Programme de Partenariat militaire (PPM) entre les deux pays, qui va notamment se concrétiser par la poursuite de l'encadrement d'un bataillon commando (BIEN: commando) déjà formé par des instructeurs belges. "La partie belge finalisera à Kindu (le chef-lieu de la province du Maniema, dans l'est de la République démocratique du Congo) la formation de ce premier bataillon commando dès la fin de sa mise en place et accompagnera le suivi de sa mise en condition dans les domaines de l'entraînement, de l'administration et de la logistique en y déployant en permanence une équipe d'experts militaires", indique le texte de cet "arrangement technique", rendu public.

Cet accompagnement exclut toutefois "tout engagement opérationnel", si ce bataillon venait à être utilisé en opération, ajoute le texte. M. Mwando a précisé, lors d'un point de presse, que ce bataillon d'élite "va bouger de Kananga (sa garnison actuelle, le chef-lieu de la province du Kasaï occidental, dans le centre de la RDC), dans les 48 heures" vers Kindu - une ville que ses 460 soldats doivent rejoindre depuis plusieurs semaines. "Toutes les conditions majeures (à ce déploiement) ont été remplies. Cela peut aller très vite", a souligné M. Mwando, qui effectue une visite de trois jours en Belgique, la première depuis qu'il est devenu ministre de la Défense, en octobre 2008.

Ce bataillon d'intervention rapide doit être le premier des douze dont Kinshasa espère se doter en vue de la création d'une "force de réaction rapide" destinée à sécuriser son immense territoire. Il devra, souligne l'accord, être équipé "de l'armement collectif, de moyens de transport et de transmissions" - dont il est jusqu'ici largement dépourvu.

La partie congolaise s'engage aussi à réhabiliter, avec un encadrement belge, le camp militaire de Lwama, près de Kindu, pour accueillir ce bataillon et à y construire des logements pour les familles des militaires en recourant à des spécialistes du génie déjà formés par la Belgique.

Le nouvel accord, qui prolonge une convention précédente datant d'avril 2008, offre également des places pour des élèves en formation de base (huit par an) ou continuée (deux) au sein de l'Ecole royale militaire (ERM) de Bruxelles. M. De Crem a précisé qu'il avait été saisi d'une demande supplémentaire de la part de son homologue congolais en vue d'une nouvelle "formation de formateurs" à l'image de celles déjà dispensée tant en Belgique qu'en RDC par l'armée belge au profit des Forces armées de la RDC (FARDC).

L'accord signé mardi définit aussi des perspectives pour les années 2010 et 2011, en fonction d'une évaluation des activités prévues pour cette année. La Belgique pourrait ainsi s'atteler l'an prochain à la formation d'un second bataillon commando et contribuer à la relance de l'académie militaire de Kananga - en veilleuse depuis le départ des coopérants belges en juillet 1990. En 2011, pourrait être mise sur pied une capacité opérationnelle englobant les unités commandos déjà formées.

Dans l'ensemble, "un effort de sensibilisation soutenu dans les domaines de la citoyenneté et de la prévention contre le SIDA sera intégré dans chaque action militaire belge en RDC", souligne l'accord.

La Belgique est impliquée depuis 2004 dans la mise sur pied d'une nouvelle armée nationale congolaise, après les deux guerres civiles de 1996-1997 et 1998-2003, et y a déjà consacré quelque 40 millions d'euros, selon M. De Gucht - qui n'a toutefois jamais caché son scepticisme face aux résultats obtenus, les FARDC ayant enregistré de nombreux revers lors des combats de l'an dernier au Nord-Kivu (est). Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent aussi régulièrement l'armée congolaise de se livrer tout autant que les mouvements rebelles encore actifs dans l'est à des "exactions" et des "pillages". La Libre