Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LOSAKO
4 mai 2009

Perception des taxes par les groupes armés : Accord Gouvernement-CNDP violé

large_Bosco_Ntaganda_Tutsi_Jan16_09..........................................................................................

Le 23 mars 2009, le Gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple signaient un accord de paix, mettant ainsi officiellement fin à la guerre du Nord Kivu. Si des progrès ont été enregistrés et qu’ un calme règne, des difficultés subsistent au risque de remettre en cause les efforts accomplis jusqu’ à ce jour. Preuve, les groupes armés, notamment le CNDP, ont commencé à percevoir des taxes. Existence de deux administrations parallèles. Violation de l’accord de paix au Nord-Kivu.

Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, avait déjà tiré la sonnette d’alarme face à la lenteur de la communauté internationale de rendre effective la résolution 1856. Au plan interne, le Comité de suivi pour accompagner la mise en application de l’accord du 23 mars entre le Gouvernement et le CNDP se fait attendre. Entre-temps, les FDLR n’ont pas encore été neutralisées. Elles continuent à tuer, à violer et à voler. L’on n’est donc pas encore sorti totalement de l’auberge.

Et pourtant, le 15 mai 2009 devra se tenir à Nairobi, au Kenya, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL. C’est au cours de cette rencontre que la co-facilitation internationale des négociations directes entre le Gouvernement et le CNDP remettra officiellement son rapport de mission. Celle-ci, on le sait, a été sanctionnée le 23 mars par la signature d’un accord de paix entre le Gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple, CNDP.

Malheureusement, sur le terrain, les choses ne semblent pas évoluer rapidement. Certes, des progrès ont été enregistrés et qu’il existe actuellement un calme. Mais un calme précaire pour autant que les «  faiseurs de paix » n’ont pas encore pris des « décisions courageuses » pour régler définitivement ce conflit. Il subsiste des difficultés susceptibles de briser l’élan de paix si l’on ne prend des dispositions utiles rapidement.

Cette inquiétude avait déjà été exprimée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans ce dernier rapport au Conseil de sécurité. Il dénonçait la lenteur des pays donateurs de ne pas se conformer à la résolution 1856 pour le déploiement des troupes supplémentaires onusiennes. Trois mille attendus pour prêter main forte aux contingents des casques bleus déjà sur place. Mais également une logistique nécessaire afin de traquer les forces négatives.

Au moment où les autorités congolaises ont décidé de lancer l’opération « Kimia II », l’on s’interroge sur la capacité du Commandement militaire de la Monuc de faire face à ses obligations. Car, plus que jamais, la question n’est plus celle de  « repousser les forces négatives », notamment les FDLR vers la brousse ou la forêt, « mais de les neutraliser ». La Stratégie d’appui des Nations unies à la sécurité et à la stabilisation doit absolument viser ce résultat. Réagir autrement serait refuser de répondre efficacement aux questions de l’amélioration rapide de l’environnement politique et des conditions de sécurité.

cndp_fardc1Des frustrations

Autre difficulté, c’est le processus d’intégration des éléments du CNDP au sein des FARDC.

La première phase qui consistait en une formation rapide d’anciens éléments du CNDP suscite des remous, des frustrations. Selon des sources concordantes, cette première phase a favorisé plus les officiers tutsi congolais au détriment des hutu congolais. Le mouvement de frustration observé fait remarquer que les éléments déçus se sont rapprochés des autres éléments issus d’autres groupes armés, notamment ceux de PARECO, pour ne citer que cette milice.

Entre-temps, cette phase n’ayant pas parvenu à séparer les enfants combattants de leurs aînés, le recrutement des enfants soldats aurait repris dans les zones de Masisi et Rutshuru. Ce qui ne présage pas de bons augures.

Dans le même ordre d’idées, la réinsertion au niveau de l’administration publique et territoriale pose problème. Pas plus tard que la semaine passée, le gouverneur de la province du Nord-Kivu a été obligé d’intervenir pour régler la situation provoquée par les transporteurs, au niveau de Sake, à quelque trente kilomètres de Goma. En effet, ces transporteurs protestaient contre la perception des taxes par « l’Administration CNDP » sur l’axe menant vers Masisi et Kitchanga.

Les transporteurs sont obligés de faire face à d’autres taxes, uniquement pour le compte du CNDP. C’est-à-dire, 480 dollars à chaque camion, 40 litres de carburant et 25 dollars par péage. D’où leur question de savoir  s’il y a deux administrations dans cette province.

Dans les milieux proches du CNDP, on justifie cette attitude par la lenteur de la mise en application des résolutions contenues dans l’accord de paix.

image027Les concessions minières

Autre fait qui risque de semer davantage la confusion est la gestion des concessions minières. Qui les gère depuis la fin de l’opération conjointe RDC-Rwanda, «  Umoja Wetu » ?

Il est difficile de répondre à cette interrogation pour autant que les nouvelles dans ce domaine sont contradictoires. Nul ne sait avec exactitude qui contrôle ces concessions minières si ce ne sont que les « faiseurs de guerre et de paix ».

Or, selon Radio Okapi, les FDLR sont toujours actives et occupent certains villages où sont concentrés des minerais. C’est le cas dans le territoire de Lubero où depuis quatre mois, les FDLR contrôlent trois villages: Kasuo où l’on exploite de l’or, Masekeseke et Makwakondro.

Il est urgent que cette situation soit clarifiée et éviter de faire de cette partie du Kivu un « non man’s land ». Car, si le contrôle des concessions minières continue à échapper à Kinshasa et à Goma, il sera difficile de ramener la paix dans cette partie de la République tant que les groupes armés continueront à s’autofinancer.

Au moment où se déclenche l’Opération Kimia II, il est impérieux de mettre rapidement en place le «  Comité de suivi » tel que convenu dans l’accord du 23 mars. L’évaluation qui s’en suivra permettra au Gouvernement congolais d’accélérer la mise en application de certains points tant sur le plan politique, administratif que militaire et sécuritaire.

A l’aube du prochain sommet des chefs d’Etat des pays des Grands Lacs, on aura alors accompli un grand pas vers l’amélioration de l’environnement politique et des conditions de sécurité. Le Potentiel

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Catégories
Publicité