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LOSAKO
6 avril 2009

Paix en RDC : les inquiétudes de Ban Ki-moon

154277Insuffisance des capacités de la Monuc, absence d’un engagement politique, salaires des forces de sécurité irrégulièrement payés, autant d’éléments qui suscitent l’inquiétude de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Il craint que les perspectives d’une paix et d’une stabilité durable en République démocratique du Congo s’amenuisent considérablement, même après les opérations militaires conjointes au Kivu et dans la province Orientale.

Dans un rapport adressé la semaine dernière aux membres du Conseil de sécurité, Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu exprime toute sa crainte quant à la paix et la stabilité en République démocratique du Congo. Suppliant pratiquement les pays contributeurs, Ban Ki-moon insiste sur le renforcement de la capacité de l’effectif militaire de la Monuc dans le cadre de l’application des résolutions 1843 et 1856. Il invite les pays qui ont accepté de fournir des contingents militaires de se manifester sans tarder. « Bien que les perspectives d’une paix durable se soient améliorées dans le Kivu, il apparaît urgent de mobiliser les capacités supplémentaires pour permettre à la Monuc de consolider les acquis enregistrée au cours des dernières semaines et d’en tirer parti », a-t-il insisté.

L’on se rappellera qu’il a été décidé d’envoyer 3.000 casques bleus supplémentaires au Congo. Jusqu’à ce jour, seule l’Egypte a promis d’envoyer 1.500 soldats. Mais ils ne sont toujours pas déployés. Entre-temps, sur le terrain, les FDLR et la LRA n’ont pas encore décroché, nonobstant les deux opérations militaires conjointes : Umoja Wetu et Coup de tonnerre. Les rebelles rwandais continuent à commettre des exactions contre les populations civiles congolaises, mettant à rude épreuve, comme l’a reconnu lui-même Ban Ki-moon, les forces de la Monuc. Et évidemment aussi celles des FARDC.

kinshasa2BAN KI-MOON ACCUSE…

Les inquiétudes de Ban Ki-moon ne portent pas seulement sur le renforcement des capacités de la Monuc. Elles concernent également l’attitude des dirigeants congolais. Il s’agit même des écueils, a-t-il souligné, susceptibles de tout remettre en cause. Ban Ki-moon accuse le gouvernement de manque « d’un engagement politique soutenu, d’absence de ressources financières adéquates et de capacités militaires effectives ».

Le secrétaire général de l’Onu va plus loin. Il dénonce la paie irrégulière et à temps « des salaires et allocations » des forces de sécurité : « Sans une transformation profonde de l’ armée et de la police, y compris une sélection rigoureuse du personnel des services de sécurité et une restauration du système judiciaire, les perspectives d’une paix et d’une stabilité durables s’amenuiseront considérablement, même après la fin des affrontements armés qui se déroulent actuellement dans les Kivu et dans le Haut-Uélé », conclut le secrétaire général de l’Onu. Auparavant, Ban Ki-moon a tenu à souligner que le processus d’intégration et les opérations menées contre les FDLR restent en butte à d’importants obstacles.

image_file_1697GRAVES ACCUSATIONS

Le rapport du secrétaire général de l’Onu contraste profondément avec le discours interne. Il s’agit là de graves accusations à l’endroit du gouvernement qu’un éclaircissement s’impose lorsque l’on sait que ces deux opérations militaires conjointes ont suscité de profonds remous au sein de la classe politique. Il serait utile et positif que l’on apporte de la lumière en ce qui concerne particulièrement la paie régulière des salaires des forces de sécurité. Disons des FARDC.

Compte tenu de la situation sur le terrain, on ne peut tolérer que pareille insuffisance qui remet en cause tous les acquis de toutes les opérations militaires conjointes. Il y a là un acte de trahison lorsque, pour des raisons inavouées, l’on cherche à démoraliser nos vaillants soldats qui sont au front pour préserver l’intégrité territoriale. Impayés, ils se consolent brutalement sur des populations civiles innocentes.

Non. Le gouvernement a l’obligation morale et politique de tirer cette situation au clair et de prendre des sanctions qui s’imposent. Surtout qu’il y va du crédit de l’Etat congolais.

Certes, on ne peut s’expliquer aussi toute cette tergiversation sur le déploiement des casques bleus en RDC, conformément aux résolutions 1843 et 1856 du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais l’on ne doit en aucun cas avoir la mémoire courte que la Monuc s’est illustrée plusieurs fois par un comportement qui a porté du discrédit sur sa mission de paix. Pour preuve, la démission du général espagnol alors qu’ il venait à peine d’être nommé à la tête du commandement militaire de la Monuc. Les insuffisances sur le plan de l’organisation, du commandement militaire relevées dans son rapport de démission ont-elles été comblées ? C’est la question fondamentale.

Mais la paix et la sécurité sont avant tout une affaire des dirigeants congolais et des Congolais. Les accusations portées contre le Gouvernement ne peuvent être passées sous silence, compte tenu de la gravité des faits. Sinon, ce serait de la complicité, de la traîtrise au plan interne pour des raisons encore inexpliquées. Le Potentiel

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