La question de toutes les démissions des membres du Bureau de l’Assemblée Nationale, y compris celle du jusqu’auboutiste Kamerhe, a été soumise à la conférence des Présidents. Elle fera partie des matières à débattre, lors de l’adoption de l’ordre du jour de la session de mars, à la plénière de ce mardi ou mercredi.

Les Députés de la majorité, ceux-là qui ont signé la motion de désaveu, sont devant leur responsabilité, pour l’emporter, à l’heure du vote à bulletins secrets. Au cas contraire, si l’Opposition grossissait miraculeusement ses rangs, l’AMP risque de se mordre le doigt, comme ce fut le cas autrefois avec Léon Kengo, au Sénat. Le jusqu’auboutisme de Kamerhe serait-il justifié par son obstination à se maintenir au perchoir de l’Assemblée Nationale, en dépit de toutes les pressions combinées et encaissées, de la part de la hiérarchie de l’AMP et du Pprd ?

Tout est, apparemment, possible. L’homme miserait sur un éventuel miracle, à la prochaine plénière de ce mardi ou mercredi qui débattra de la question de démissions de tous les membres du Bureau, y compris de la sienne. L’acception avancée de tester les Députés de l’AMP, sur cette affaire, à l’aune d’un vote à bulletins secrets, dévoile déjà son refus d’obtempérer aux ordres, d’où qu’ils viennent. Le bras de fer subodoré et tant redouté plante bien ses racines, au Palais du Peuple.

L’AMP contre Kamerhe, c’est, en tout cas, l’ultime bataille. Seule la plénière, dans la plénitude de sa souveraineté, détient la clé de voûte, pour une solution définitive à ce dossier qui, depuis plusieurs jours, accapare l’essentiel de sujets d’actualité, au pays. L’affaire est tellement sérieuse que l’AMP est soumise à rude épreuve, par l’un de ses anciens artisans. Le contrôle des troupes, c’est le maître mot, pour cette majorité bâtie sur des intérêts politiques conjoncturels, sur fond d’une mixture idéologique demeurée confuse, depuis sa création. Quoi qu’il en soit, elle a du pain sur la planche.

A la moindre erreur de sa part, Kamerhe peut surprendre, comme ce fut le cas autrefois avec Léon Lobich Kengo wa Dondo, au Sénat. Léonard She Okitundu, un ancien Directeur de Cabinet de Joseph Kabila, n’y avait vu, en son temps, que du feu. En dépit de sa sportivité à accepter le verdict des urnes, il avait été certainement ébahi de constater que la majorité n’était plus un bloc compact prêt à œuvrer pour le triomphe de ses intérêts devant toute sorte d’adversité. Hélas ! C’était tard, l’acte étant consommé. Kengo, revint ainsi aux affaires, par comme la magie de l’histoire.

Est-ce la même recette que Kamerhe veut rééditer ? Jusqu’où ira-t-il ? Peut-il continuer à gérer le Bureau, si, à l’issue du vote à bulletins secrets, il obtenait plus de voix que l’AMP ? Autant sont des interrogations qui taraudent actuellement les esprits, à l’AMP, où des réunions se multiplient, pour parer à toute éventualité.

L’heure est, décidément, au festival d’insomnies, pour la famille présidentielle, tant que le cas Kamerhe demeurera une équation à plusieurs inconnus. L’appel aux sinus et cosinus politiques révèlera donc l’efficacité de la stratégie adoptée, pour conjurer cette crise interne et épargner l’Assemblée Nationale, d’un suspect déraillement.

Où sont les 306 Députés ?

Le moment « M » est arrivé. Rendez-vous ce mardi ou mercredi, à la plénière, dans la salle de congrès du Palais du Peuple, à Lingwala. Ce sera à quelques heures de l’arrivée de Nicolas Sarkozy, le Président français, en visite à Kinshasa. O.M/La Prospérité