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LOSAKO
3 mars 2009

Retrait des troupes ougandaises : Museveni tergiverse... risque d’occupation !

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Partiront, partiront pas ? Les troupes ougandaises sont toujours en République démocratique du Congo. Leur retrait programmé pour fin février a été reporté pour début mars courant. Encore qu’aucune date n’a été fixée. Voilà qui suscite de nombreuses interrogations. Surtout qu’à Kampala, il est de plus en plus question d’obtenir une prolongation auprès de Kinshasa.

Selon le correspondant permanent de RFI à Kampala, dans son intervention captée hier lundi à Kinshasa, les troupes ougandaises n’ont pas encore commencé leur retrait de la République démocratique du Congo. Ce retrait devrait être confirmé lors de l’entretien projeté pour la fin de la semaine passée entre les président Joseph Kabila et Yoweri Museveni. Malheureusement, cette rencontre a été reportée à une date ultérieure. Elle aura lieu probablement au courant de cette semaine.

Toutefois, le correspondant de RFI a ajouté qu’il serait question d’organiser une cérémonie semblable à celle qui a eu lieu à Goma pour les troupes rwandaises. Mais Kampala envisage surtout d’obtenir le « OK » de Kinshasa pour proroger le séjour de ses troupes en RDC. Selon toujours ce correspondant, Kampala estime que les troupes ougandaises doivent rester au Congo encore pendant deux ans. Temps suffisamment nécessaire pour  « anéantir  complètement la LRA ».

Deux ans ? le temps ,écessaire pour occuper un territoire étranger. Voilà le risque de cette sollicitation

Certes, il ne s’agit là que d’une déclaration d’un journaliste. Mais qui ne fait que reporter tout haut ce qui ce dit tout bas à Kampala. L’on se rappellera que le porte-parole de l’armée ougandaise avait vivement regretté la décision de Kinshasa demandant aux troupes ougandaises de mettre un terme à l’opération « Coup de tonnerre » et de regagner leur pays au plus tard fin février. Les autorités ougandaises, surtout militaires, avaient déclaré respecter la décision de la RDC, mais la considéraient de  « précipitée ». Et d’ajouter sur un ton cynique que tant que Joseph Kony n’est pas arrêté, il se réorganisera pour « tuer les Congolais et non les Ougandais ».

Agendas cachés

Cette attitude des Ougandais contraste avec celle des autorités congolaises. En effet, le porte-parole du gouvernement, le ministre à la Communication et aux Médais, Lambert Mende, a été clair à ce sujet : « L’opération «  Coup de tonnerre » a été un succès. Toutes les bases importantes de la LRA ont été détruites, sa puissance de feu réduite, le groupe en débandade et qu’il ne resterait plus qu’une poignée de 200 éléments armés qui se sont retranchés aux confins du Parc de la Garamba, le long de la frontière entre le Congo et le Soudan. Face aux intempéries et à la famine, ils n’ont pas d’autres solutions que de se rendre ou de mourir ».

Cependant, à en croire les informations du Quartier général de l’AFRICOM qui suit de très bien l‘exécution des opérations militaires conjointes, «  Umoja Wetu et Coup de tonnerre », la dernière mission militaire avec l’Ouganda a été un « échec ». Echec dû à la mauvaise élaboration du plan de la mission pour autant que l’ Etat-major général de l’armée ougandaise a été court-circuité. Il s’en est suivi un malaise au sein des officiers ougandais compte tenu des résultats mitigés. Ils reprochent pratiquement au chef de l’ Etat Museveni d’avoir confié cette opération à son propre fils, Lieutenant-colonel de son état dans l’armée.

Affichant un comportement narcissique, Museveni s’en est pris violemment à la Monuc et à Kinshasa de n’avoir pas pris toutes les dispositions pour ne pas mettre en place des « forces zonales ». Celles-ci devraient à la fois soutenir l’action militaire et protéger les populations civiles. En pointant du doigt la Monuc et Kinshasa, Museveni avait une autre idée en tête : celle de tout faire pour neutraliser Joseph Kony, marquant ainsi un succès total à son intervention militaire. Cela ne peut se faire qu’en maintenant des troupes au Congo. Cette intention avait déjà été exprimée à demi-mot par le chef d’Etat - major général de l’armée ougandaise au moment où débutait l’opération « Coup de tonnerre » : «  Nous resterons au Congo le temps que cela vaudra tant que Joseph Kony n’est pas neutralisé ». Que Museveni soit sur le point de solliciter une prolongation, cela ne surprend pas. En outre, à Kampala, l’on fait une autre lecture du rapprochement Kinshasa - Kigali. Comme s’il y avait un «  partage de gâteau qui exclut Kampala ». Alors, il faut se rabattre sur des subterfuges pour traîner les pieds.

Des considérations économiques

Mais il y a mieux que cela. La LRA, comme les FDLR, ont toujours servi de prétexte à l’Ouganda et au Rwanda d’intervenir en RDC. S’il ne s’agissait que d’une question sécuritaire, on aurait déjà enregistré des résultats satisfaisants.

Cependant, les vraies raisons sont ailleurs : les richesses du Congo. Les différents rapports des experts de l’Onu l’ont clairement démontré. Aujourd’hui, en Ouganda, une classe des riches compradores émerge grâce aux richesses congolaises.

Actuellement, c’est le pétrole du Lac Albert qui préoccupe profondément Museveni. A son initiative, des efforts financiers ont été engagés, et par ces temps qui courent, l’Ouganda peut commencer à exploiter le pétrole du Lac Albert. Les sociétés pétrolières Tullow oil et Heritage Oil sont à pied d’œuvre.

Mais le projet comporte la construction d’un pipeline jusqu’ à Mombassa, port kenyan, pour transporter du pétrole. Or, ce pipeline doit traverser la zone Acholi, favorable à Joseph Kony.

En plus, il n y a pas que le pipeline. Museveni a décidé de construire un barrage électrique dans la même région. Les travaux ont débuté depuis ce mois de mars 2009. Le courant que l’on va soutirer devra desservir une bonne partie du Sud-Soudan et la partie du Haut-Uele, dans la province Orientale. Museveni aurait déjà entretenu ses collègues du Soudan et de la République démocratique du Congo de ce projet qui lui tient à coeur. Car, outre le pétrole, ce courant est une importante ressource financière pour l’Ouganda.

Une fois de plus, il faudra sécuriser la zone. Museveni ne fait pas confiance aux FARDC. Il croit que la présence des troupes ougandaises dans cette zone rassurera les investisseurs étrangers.

Autant de non dits susceptibles de rendre le débat houleux sur cette question de retrait des troupes ougandaises de la RDC. Le Potentiel

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