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LOSAKO
24 février 2009

Mars : session parlementaire explosive

les_deputes_1Les prochains jours seront fertiles en rebondissement. Le ton vient d’être donné par le PPRD en désavouant Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale. Il montera incontestablement d’un cran lors de la prochaine rentrée parlementaire avec la session ordinaire du mois de mars, mais qui s’annonce explosive. A l’affiche, l’agitation politique autour de la situation à l’Est du pays, et précisément cette pétition des députés nationaux réclamant une session extraordinaire à l’Assemblée nationale. L’affaire risque de faire effet boule de neige jusqu’à provoquer de profonds bouleversements. Pour preuve, une pétition circule également au Sénat pour une session extraordinaire.

Les yeux sont tournés vers le Palais du peuple qui abrite les sièges des organes législatifs. Tout simplement parce que le15 mars, s’ouvre la session ordinaire du Parlement. Mais cette session risque d’être « spectaculaire » au regard de l’abondance des matières sensibles.

En effet, les vacances parlementaires ont été marquées par des événements survenus au Nord-Kivu avec la fin de la guerre. Une bonne nouvelle qui a été aussitôt supplantée par l’invitation lancée aux troupes étrangères, particulièrement celles du Rwanda et de l’Ouganda, de revenir au Congo pour traquer les forces négatives. Notamment les FDLR et la LRA.

Malheureusement, cette situation a créé de la cacophonie au sommet des institutions nationales et susciter des interprétations sélectives sur fond juridique et politique. C’est dans cet élan que les députés nationaux ont initié une pétition réclamant la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale. A en croire le décompte final, cette pétition a recueilli 262 signatures. Mais au fil des jours, il s’est avéré que la convocation de cette session extraordinaire devenait impossible.

Qu’à cela ne tienne. Les députés n’en démordent pas. Ils sont prêts à poser le problème dès l’ouverture de la session parlementaire pour interpeller le gouvernement.

Comme il fallait s’y attendre, cette question divise profondément la classe politique. Même au sein de la majorité présidentielle, l’on ne parle pas le même langage.

L’agitation ne s’observe pas seulement au niveau de l’Assemblée nationale. Dans les provinces, notamment dans la province du Katanga, les députés provinciaux avec à leur tête le président de l’Assemblée provinciale, n’ont pas mis les gants pour critiquer en des termes sévères l’attitude des « députés pétitionnaires ». Une fatwa a même été déclarée contre les députés nationaux.

boshab_mieze_pprdDécision du PPRD :un avant-goût

De leur côté, les sénateurs viennent d’initier une pétition demandant la convocation d’une session extraordinaire au Sénat. La partie s’annonce intéressante. Explosive, diraient les autres.

Dans cette agitation, c’est la tête de Vital Kamerhe que l’on réclame au regard de ses déclarations relatives à l’entrée des troupes rwandaises en RDC. En effet, pour avoir déclaré n’avoir pas été informé de cette décision, surtout en insistant sur le fait que « si cela était exact, c’est grave », les caciques du PPRD et de l’AMP ont qualifié cette attitude de « trahison » envers le chef de l’Etat. Car, en effet, soutiennent-ils, le président de l’Assemblée nationale n’est pas sans ignorer qu’un tel accord avec le Rwanda ne peut avoir lieu qu’avec le quitus du chef de l’Etat. Ce n’est pas Vital Kamerhe qui peut ignorer un tel mécanisme.

Aussi, par deux fois, les caciques du PPRD ont réclamé son éviction de l’Assemblée nationale si jamais il ne prenait la décision de démissionner soi-même. A en croire les dernières informations en notre possession, le sort de Kamerhe a été définitivement scellé lors de la réunion de dimanche dernier. Bien plus, il ne s’agira pas seulement de Kamerhe, mais de tout le bureau de l’Assemblée nationale.

Au cours de cette même rencontre, un groupe restreint de réflexion, composé de cinq personnes, a été constitué. Il revient à ce groupe de proposer tous les scenarii possibles ainsi que les personnes à même d’assumer des hautes responsabilités politiques.

Et comme pour couronner tout cela, confirmer qu’il ne s’agit plus de simples rumeurs, le PPRD réuni hier lundi en séance extraordinaire a décidé de retirer sa confiance à Vital Kamerhe. La décision est irréversible pour « insoumission » envers le président de la République. Une façon de faire comprendre au public que les dernières déclarations de Kamerhe ne constituent que la dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il existerait bien d’autres griefs. Il lui revient de tirer, dès maintenant, toutes les conséquences qui s’imposent.

138015Dimension nationale, régionale et internationale

Il est un fait incontestable que de profonds bouleversements qui pointent à l’horizon auront des effets d’entraînement sur le plan national, régional et international. Car en fait, la question fondamentale est celle de savoir si l’on a pris la mesure de tous ces profonds bouleversements que l’on tient à imposer au peuple Congolais au moment où il croit sortir progressivement d’une longue épreuve. Comme par exemple, la naissance de nouvelles alliances politiques susceptibles de donner un nouveau paysage politique dans les institutions nationales.

Le départ d’un président de l’Assemblée nationale ou de son bureau, même pour des faits établis, n’est pas un fait divers. Il y aura toujours un impact politique. Il doit obéir à certaines règles politiques et constitutionnelles pour assurer la stabilité et le bon fonctionnement de l’institution. Il importe, par conséquent, de soupeser tous les aspects du problème, surtout politiques et moraux, de les analyser sans complaisance, de manière à donner une image crédible des institutions, de la Nation et de la classe politique. Mieux, de faire preuve de dextérité politique pour faire éclater les talents de stratège politique afin de ne pas s’embourber.

Car, ce qu’il faut éviter, c’est de confirmer cette légende qui a fait le tour du monde que la RDC est « un pays instable » qui dérange toute l’ Afrique des Grands Lacs. Ce qu’il faut craindre, c’est une « menace interne plus dangereuse qu’une menace extérieure ».

Il est un fait que les partenaires extérieurs ne laisseront pas échapper une telle opportunité pour s’imposer encore une réflexion profonde sur le devenir de la République démocratique du Congo.

Aussi, quels que soient les griefs retenus contre certaines personnalités politiques, l’exercice de la démocratie doit-il prévaloir sur tous les débats. C’est la République démocratique du Congo qui en sortira le grand vainqueur. Le Potentiel

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  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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