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LOSAKO
16 février 2009

Scandale : La Banque Congolaise en débâcle financière

BCEn cessation de paiements, la Banque Congolaise (BC), ex-UZB, est endettée jusqu’au cou. D’abord vis-à-vis de la Banque Centrale du Congo. Ensuite à l’égard de ses correspondants et autres fournisseurs. Le montant litigieux se compterait en plusieurs dizaines de millions de dollars. En fait, la BC, dont le capital s’élève à 5 millions USD, n’a plus de liquidités. Certains experts croient trouver une piste d’explication dans des prêts consentis à des clients insolvables. D’autres considèrent que la débâcle financière de cet établissement financier est la conséquence d’une gestion-pirate mais aussi du laxisme de l’autorité nationale en charge du contrôle des banques commerciales : la Banque Centrale du Congo.

C’est la chronique d’une «banqueroute» annoncée. Le Tout-Kinshasa financier parle depuis plusieurs jours des déboires de la Banque Congolaise (BC), l’ex-puissante Union Zaïroise des Banques. Dirigée par le Franco-libanais Roger Alfred Yaghi – dont le titre officiellement est PCA (président du conseil d’administration), cette banque commerciale se trouve tout simplement en cessation de paiement. La BC dont les fonds propres s’élèveraient à 5 millions USD paie le prix de la mauvaise gestion se traduisant notamment par des «prêts toxiques».

On apprend ainsi que la Banque Centrale du Congo (BCC) détiendrait sur la BC une créance de près de 28 millions USD. Selon des mauvaises langues, le gouverneur de la BCC, l’inamovible Jean-Claude Masangu Mulongo, aurait été averti de cette évolution. «La commission ad hoc de la BCC chargée de contrôler les banques commerciales a fait parvenir plusieurs rapports au gouverneur Masangu pour appeler son attention sur les mauvaises pratiques en vigueur au sein de la Banque Congolaise, explique un expert. Ces rapports sont restés à ce jour sans suite».

CPS_SKO01_131208185227_photo00_photo_default_512x368Le trio Kabila, Masangu, Yaghi

Un jeune cadre congolais, John Lumbala Tshidika, alors directeur des Ressources humaines à la BC, avait fait part, à ses collègues, de ses doutes sur le «mode de gestion» et «l’éthique bancaire» dans cette maison. Suspecté d’être un «partisan de l’opposition», Lumbala a vu surgir à son domicile des agents de l’ANR venu l’arrêter. C’était le 11 décembre de l’année dernière. L’affaire avait ému des organisations de défense des droits humains. «A son arrivée à l’ANR, Monsieur John Lumbala a été interrogé brièvement sur son cursus professionnel et les informations qu’il détiendrait sur la Banque Congolaise ainsi que sur le contrat d’assistance à l’Ofida (CTC)», indiquait un communiqué de l’association de défense des droits humains Ashado. Lumbala n’a jamais été revu par ses proches.

La rédaction de Congoindependant.com s’était inquiétée en son temps de voir les «services», c’est-à-dire la Sûreté nationale, déployer des biceps dans une affaire ne présentant aucune relation avec la sécurité intérieure ou extérieure de l’Etat. Cette affaire, à première vue banale, laisse apparaître en toile de fond les relations maffieuses que certains hauts responsables congolais entretiennent avec certains milieux affairistes orientaux. A preuve, le «dossier Lumbala» a été confié au directeur du département intérieur de l’ANR, Kalev Mutond. A Kinshasa, ce dernier passe pour l’un des «exécuteurs des basses œuvres» du «raïs» et de son clan. «Issu de la tribu Karund du Katanga, cet homme très peu vertueux est le véritable «patron» de l’ANR, commente un observateur. Il peut arrêter qui il veut quand il veut. Il n’a des comptes à rendre qu’à Joseph Kabila. L‘administrateur général de l’ANR, Daruwezi n’est qu’un comparse.».

Trois hommes doivent, en effet, être particulièrement embarrassés par la situation de la BC. Une situation qui requiert une réaction urgente et ferme. Qui sont ces messieurs ? Il s’agit de : Joseph Kabila, Jean-Claude Masangu Mulongo et de Roger Alfred Yaghi, respectivement président de la République démocratique du Congo, gouverneur de la Banque Centrale du Congo et «président du conseil d’administration» de la BC. Inutile de dire que Yaghi est un «intouchable». Il a des amis très puissants. Le «raïs» congolais en tête. «Yaghi est protégé par Kabila et Masangu», confie un banquier kinois. Jalousie ? Apparemment non. «Yaghi sait soigner ses relations, ajoute notre interlocuteur. Presque tous les ministres des gouvernements successifs ont reçu un «cadeau» ou un prêt. Il détient de documents explosifs sur certains hauts membres de la classe politique congolaise.»

L’Etat congolais possède, sur papier, 10% des parts sociales de la BC. Bizarrement, le ministère du Portefeuille, dirigé par Jeannine Mabunda Lieko, une ancienne collègue de Masangu à la City Bank, n’a jamais procéder à la désignation d’un administrateur devant siéger dans le conseil d’administration de la BC. «En revanche, commente un confrère, plusieurs « fils de … » et «parent de … » figurent dans les effectifs du personnel». Pour l’anecdote, Mabunda serait passée dans le «camp» du député PPRD Augustin Katumba Mwanke, le bras droit de Kabila. «Entre Masangu et Katumba c’est la guerre», dit-on dans les salons lambrissés du pouvoir.

Contrat d’assistance OFIDA-CTC

Selon des sources bien informées, Yaghi - dont l’épouse, de nationalité congolaise, est le consul de la RD Congo à Beyrouth - serait avec le «raïs», les initiateurs et bénéficiaires du fameux contrat d’assistance OFIDA-CTC. Cette convention controversée a été signée le 30 août dernier entre la société américaine (?) Customs and Tax Consultancy (CTC) et la RD Congo, représentée par trois ministres. A savoir celui des Finances, du Budget et du Portefeuille. On s’interroge sur le bien-fondé de l’intervention en force de ces trois membres du gouvernement d’autant plus que l’Office congolais de Douanes est un organisme public doté d’une personnalité juridique distincte de l’Etat. A ce titre, il aurait valablement pu conclure un tel accord de partenariat. A l’époque, le département du Budget était dirigé par un certain Adolphe Muzito. Le même.

post_file_16626Notons que durant quelques mois, les bureaux de la CTC étaient clandestinement logés au deuxième niveau du siège de la BC. Quel est le lien existant entre ces deux sociétés? Pourquoi la CTC a-t-elle par la suite emménagé ses locaux dans la concession «Batipont» qui appartiendrait à…Roger Yaghi ?

Dans une correspondance datée 29 août dernier adressée au ministre congolais des Finances, l’Intersyndicale de l’Ofida exigeait l’annulation pure et simple de la convention OFIDA-CTC qualifiée par ailleurs d’«inopportune et léonine». Au motif que le «consultant américain», venu les poches vides, devait percevoir un montant de 7.500.057 USD au titre de «frais de mobilisation et de déploiement.» Dans un pays normal, la banqueroute qui menace la Banque Congolaise aurait mis sur la sellette le gouverneur de la Banque Centrale du Congo. Début mai 2008, Jean-Claude Masangu a été reconduit à ses fonctions pour un troisième mandat de cinq ans. Et ce, en violation de la législation régissant une Institution d’émission qui a manifestement besoin d’un souffle nouveau.

«Jean-Claude» est en quelque sorte le «père» du Franc congolais. Lors du lancement de cette nouvelle unité monétaire, en juin 1998, le dollar américain était échangé contre plus ou moins 1,20 Fc. Douze années après, pour le même billet vert, le consommateur congolais doit débourser 720 Fc. Incongruité : Au cours de cinq dernières années, plusieurs banques privées se sont installées à Kinshasa et à Lubumbashi. Pendant ce temps, la RD Congo continue à caracoler dans le «Top 100» des pays où règnent l’insécurité juridique et judiciaire pour les affaires...                     Madeleine Wasembinya/B.A.W   

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Commentaires
J
IL FAUT SEULEMENT REBÂTIR SUR DE BONNE MARCHE BALAYER LA CORRUPTION .
T
Banque congolaise sans corruption? C'est ce qu'on appelle un paradoxe.<br /> ça n'existe pas mon frere, c'est triste mais c'est la réalité.
N
C'est simplement regrettable.
S
Je suis congolaise d-origine et j-ai honte des dirigeants du congo rdc mais je veux m investir pour le peuple uniquement pour eux : Je souhaiterais savoir si il existe une banque congolaise ou il "n y a pas" de corruption merci de m repondre
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