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LOSAKO
3 février 2009

Le MLC de J.P. Bemba inquiet...

Francois_20MwambaLe Mouvement de libération du Congo (MLC) a réagi lundi à Kinshasa au point de presse du président de la République, Joseph Kabila, disant « craindre » la création de nouvelles rébellions à la suite d’une « intégration accélérée » du CNDP au sein des FARDC.

«Nous constatons avec étonnement l’intégration accélérée des éléments du CNDP au sein des FARDC, sans l’identification des personnes, sans aucun critère de moralité et de patriotisme. Il est à craindre que cette façon de procéder ne conduise encore à la création d’autres rébellions », s’est inquiété son secrétaire général, François Muamba, au cours d’une conférence de presse au cercle Elaeis, à Gombe.

A propos de l’accord conclu entre la RDC et le Rwanda le 5 décembre 2008, il a stigmatisé « l’illisibilité et l’opacité » que le chef de l’Etat « a installées sur les accords des opérations combinées entre les FARDC et les RDF contre les FDLR, concernant la durée des opérations, l’espace opérationnel, le mode d’intégration dans les FARDC des éléments du CNDP, Pareco et autres bandes armées ainsi que le sort de Nkunda ».

De ce fait, le MLC « redoute » que ces « opérations planifiées » ne provoquent, une fois de plus, des menaces sur les populations civiles en RDC « et dont les autorités congolaises seront rendues responsables et coupables dans l’avenir».

S’agissant de la crise financière internationale, François Muamba a promis une « approche » du MLC.

Il a justifié cette démarche par le fait que le MLC « a pris acte de ce que le leadership de notre pays ne semble disposer d’aucune vision sur la manière de relancer notre économie, abandonnant le citoyen congolais, désormais contraint de vivre d’expédients au 21ème siècle, comme s’aucuns vivaient de la cueillette au Moyen-âge ».

Parlant de « la réconciliation nationale sur laquelle le chef de l’Etat est maintes fois revenu depuis le début de son mandat », le secrétaire du général du MLC a constaté qu’elle « a de moins de chance de se réaliser ». Car, selon lui, « les accords secrets passés entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, sans que l’opinion nationale à travers le parlement n’en soit informée, divisent les populations congolaises, la classe politique et, bien plus grave, les institutions de la République ».

logo_mlcDéclaration du secrétaire général du MLC

Chers compatriotes, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs

Au moment où notre Patrie, la RDC, plus que jamais auparavant, devient la risée du monde, donnant l’impression de ne savoir que faire de ses espaces et ses richesses naturelles ; en même temps que les Congolais croupissent dans une misère sans nom, le président de la République a choisit de s’exprimer à la Nation.

Compte tenu de la rareté d’un tel exercice de sa part, le moment était solennel. Le peuple a pour la circonstance ouvert ses yeux pour voir et les oreilles pour entendre ce que le chef de l’Etat allait dire, sur des questions d’intérêt national, à savoir, la guerre et les nouvelles alliances à l’Est du pays, la conséquence et la résolution chez nous de la crise internationale, le bilan à mi-parcours de l’exécution des cinq chantiers et la nécessaire réalisation de la réconciliation nationale.

Le chef de l’Etat a bien abordé tous ces sujets sans conviction et, surtout, sans convaincre. Aussi, l’objet de cette conférence de presse est-il, non seulement, de partager cette déception avec l’opinion mais, plus substantiellement, d’indiquer à notre peuple qu’il est possible de nous en sortir, à condition de faire fi du pouvoir actuel sans vision, et de faire bloc autour de la nécessité d’une alternance démocratique.

DE LA SITUATION A L’EST

1. Concernant la nature de l’accord conclu entre la RDC et le Rwanda sur les opérations militaires conjointes dans le Nord-Kivu

On constate que le chef de l’Etat a installé davantage l’illisibilité et l’opacité sur les accord des opérations combinées entre les FARDC et les RDF contre les FDLR, concernant :

- la durée des opérations ;

- l’espace opérationnel ;

- le mode d’intégration dans les FARDC des éléments du CNDP, PARECO et autres bandes armées ;

- Ainsi que le sort de Nkunda

Nous redoutons que les opérations ainsi planifiées ne provoquent, une fois de plus, des massacres de nos compatriotes civiles sur notre sol et dont les autorités congolaises seront rendues responsables et coupables dans l’avenir.

2. Concernant l’intégration accélérée des éléments du CNDP au sein des FARDC, sans l’identification des personnes, sans aucun critère de moralité ni de patriotisme.

Il est à craindre que cette façon de procéder ne conduise encore à la création d’autres rébellions.

3. Concernant les armés Nous avons entendu de la bouche du chef de l’Etat que cette opération vise, entre autres, la décapitation des milices tribales pour permettre l’intégration du CNDP ; ce qui correspond à un objectif totalement nouveau et contraire au Programme Amani auquel il semblait, tout récemment encore, fortement attaché.

DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE

Le monde est en crise. Une crise dont tous les spécialistes indiquent qu’elle est, pour le moins, aussi grave que celle qui ébranla l’économie mondiale dans les années 1929/1930. Si cette crise frappe indistinctement les pays riches et les pays émergents, elle sévit avec plus d’acuité encore dans les pays sous-développés, singulièrement dans ceux qui sont mal, voire pas gérés du tout, comme c’est le cas de la RDC, notre pays

Prenant la parole d’une manière solennelle devant les Congolais, le chef de l’Etat se devait d’indiquer à ses compatriotes, sa vision sur la manière dont l’Etat allait agir pour relancer l’activité génératrice d’empolis et, surtout, pour protéger les familles congolaises les plus vulnérables.

Or, qu’avons-nous entendu ? La crise est là, il faut diversifier l’économie, il faut davantage d’agriculture et pour ce faire, l’Etat a commencé à acheter 700 tracteurs, et il en sera ainsi chaque année ! Doit-on comprendre que pour le chef de l’Etat, pour faire face à la crise financière, à la chute brutale des cours des matières premières, à la fermeture des PME/PMI un peu partout dans le pays, jetant des millions de Congolais au chômage, la réponse est : chaque année vous aurez 700 tracteurs !

Voici donc pourquoi, prenant acte de ce que non seulement le leadership de notre pays ne semble disposer d’aucune vision sur la manière de relancer notre économie, abandonnant le citoyen congolais, désormais contraint à vivre d’expédients au 21ème siècle, comme d’aucuns vivaient de la cueillette au Moyen-Âge.

A cet effet, le MLC présentera très prochainement aux Congolais son approche de la résolution de la crise économique dans notre pays, étant donné que nous avons pris l’engagement d’offrir à notre peuple la possibilité d’une alternance démocratique et nous tiendrons parole.

DES CINQ CHANTIERS

En ce qui concerne les Cinq chantiers dont le financement devait provenir des entreprises chinoises, en échange de nos minerais, nous avons noté avec étonnement que le président de la République, initiateur déclaré de ce vaste programme de reconstruction nationale, n’ait été en mesure, à mi parcours de son mandat, d’en esquisser même un état d’avancement sommaire, se contentant encore et toujours d’en annoncer le démarrage. Des 8 milliards Usd attendus, contre l’exploitation de nos ressources minières pendant une période inconnue et qui pourrait correspondre ce jour, à un bail emphytéotique (99 ans) : suite à la chute des cours du cuivre et d’autres minerais, le président de la République annonce que 750 millions Usd seront décaissés en 2009, un milliards Usd en 2010 et 750 millions en 2011, soit un total de 2,5 milliards Usd. A quand la différence pour solder cet échéancier ?

Tel qu’il ressort des propos du chef de l’Etat, il y a lieu de craindre que ses Cinq chantiers ne soient un mort-né, d’autant plus que la tricherie, par la manipulation et la propagande ont poussé le gouvernement à présenter à l’opinion les réalisations financées par des partenaires traditionnels, comme faisant partie des 5 chantiers.

Pour rappel, les 5 chantiers sont : l’eau et l’électricité, l’éducation, la santé, l’emploi et les infrastructures. La réalité sur terrain montre que la desserte en eau et en électricité continue à se limiter aux fournitures habituelles de la Regideso et de la Snel, avec une détérioration persistante. Dans l’éducation, aucune réforme n’a été enregistrée quant à l’amélioration de la qualité de l’enseignement ni des conditions des enseignants. En matière de santé, le chef de l’Etat n’a même pas eu à évoquer le cas du virus Ebola ni du sida.

Quant à l’emploi, le président de la République propose d’envoyer tous les jeunes chômeurs sans distinction (médecins, pharmaciens, informaticiens, infirmiers, etc.) aux travaux agricoles et d’élevage. Peut-on mécaniser l’agriculture avec seulement 700 tracteurs pour une étendue de 120 millions d’hectares de terres cultivables ? La politique agricole se limiterait-elle uniquement à la mécanisation ? Que fait-on des problèmes d’évacuation, de commercialisation, de consommation, etc. ?

Quant aux travaux de réhabilitation des infrastructures, comme dit plus haut, nous notons une fois de plus que seuls les programmes initiés avec nos partenaires traditionnels –Banque mondial, BAD, Union européenne, Fonds Koweitien, CTB, DFID) ont réellement démarré.

DE LA NECESSITE D’UNE RECONCILIATION NATIONALE

Il sied de noter que la réconciliation nationale, sur laquelle le chef de l’Etat est maintes fois revenue depuis le début de son mandat, a de moins en moins de chance de se réaliser. En effet, les accords secrets passés entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, sans que l’opinion nationale, à travers le Parlement, en soit informée divisent les populations congolaises, la classe politique, et bien plus grave les Institutions de la République. L’aveu du chef de l’Etat, quant au rôle prépondérant qu’il a joué dans sa collaboration active avec la CPI pour faire des Congolais les premiers et, peut-être, les seuls justiciables de cette juridiction internationale est absolument étrange. Son option à ne point livrer Jean-Bosco Ntagana à la même CPI, démontre à suffisance à quel point le chef de l’Etat est adepte de la justice à deux vitesses, pour n’envoyer à la Cour pénale internationale que des adversaires politiques gênants tel le sénateur Jean-Pierre Bemba et s’accommoder des autres, même si de graves présomptions de charge pèsent sur ces derniers.

Dès lors, comment pourrait-on réaliser la pacification de l’Est, qui postule la mobilisation des forces politiques et sociales sur l’ensemble du pays, dans un contexte de rupture du consensus national ?

Bien plus encore, il n’y a pas que le consensus national qui a été rompu. En effet, le récent communiqué de la Monuc annonçant son refus de participer à toute opération dans laquelle M. Bosco Ntagana serait associé, ouvre la voie à une rupture de consensus international quant aux opérations qui se déroulent dans l’Est du pays.

Ceci démontre, une fois encore, que le pouvoir actuel continue à s’enfermer dans une logique de triomphalisme arrogant qui risque, si l’on y prend garde, d’entraîner le pays dans un chaos politique, économique et diplomatique.

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