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LOSAKO
28 janvier 2009

Obama refuse la balkanisation de la RDC

2009_01_21t083714_450x366_us_obama_antarcticabPlan Cohen, Plan Sarkozy, et depuis le 13 janvier 2009, on peut se permettre de parler de « Plan Obama ». Intervenant devant le Congrès pour approuver sa nomination en qualité de Secrétaire d’Etat, Mme Hilary Clinton a développé les grandes lignes de la politique africaine de Barack Obama. Elle s’est attardée sur le Darfour, le Zimbabwe et la République démocratique du Congo. Si Cohen propose la création d’un  « Marché commun » qui fragiliserait la RDC, que le président français Sarkozy évoque « le partage des ressources naturelles du Congo avec le Rwanda », Hilary Clinton pense qu’il faudra « aider les pays africains à préserver leurs ressources naturelles et à en tirer une juste rémunération ». Quant à la guerre, Barack Obama menace « de tenir responsables les gouvernements étrangers qui tiennent à déstabiliser la RDC ». C’est toute la différence.

Réagissant à l’arrestation de Laurent Nkunda au Rwanda, Washington, par la bouche de Robert Wood, porte-parole du département d’Etat, s’exprimait en ces termes : « Il s’agit d’une avancée bienvenue sur la voie de la paix. Il (ndlr Nkunda) n’a fait que déstabiliser la population du Congo et, pour tout dire, de l’ensemble de la région. Cela faisait trop longtemps qu’il semait le désordre ».

Pour mieux saisir la portée exacte de cette réaction, il est très intéressant de remonter à l’année 2005. En effet, Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois, avait initié un projet de loi en 2005, devenu une loi en 2006, laquelle identifie la violence sexuelle systématique à une menace particulière en RDC.

Cette loi inclut une série d’engagements : « reconstruire la RDC, y développer des structures politiques durables, tenir pour responsables les gouvernements étrangers qui tentent de déstabiliser la RDC, mettre fin à la corruption politique, professionnaliser les forces armées, réduire les violences sexuelles, soutenir les victimes d’abus sexuels ».

La loi autorise également « la mise à disposition de 52 millions de dollars d’assistance à la RDC ; elle recommande l’affectation d’un Envoyé spécial des USA chargé de résoudre les violences récurrentes en RDC ; elle presse l’Administration américaine de soutenir la Monuc ». (Tiré de Obama ’08).

Elu le 4 novembre 2008, Barck Obama a été investi le 20 janvier 2009, et le « Plan Obama » est désormais une réalité. Hilary Clinton, Secrétaire d’Etat américaine l’a dévoilé le 13 janvier 2009 devant le Congrès. Abordant le chapitre réservé à l’Afrique, Hilary Clinton a « indiqué que le chaos, notamment sous la forme de la piraterie, provenait des Etats en déliquescence comme la Somalie. Si l’on ajoute le Zimbabwe, où le gouvernement du président Robert Mugabe maltraite la population, et l’Est du Congo, où règnent l’anarchie et la violence, le chaos continue de susciter des problèmes en Afrique subsaharienne. »

Ces pays a-t-elle dit « constituent un terrain propice non seulement aux pires abus, qu’il s’agisse de massacres, de viols, de l’indifférence aux maladies et d’autres calamités, mais aussi une invitation pour les terroristes à trouver refuge dans le chaos ». Comme solution, Hilary Clinton propose « d’aider les pays africains à préserver leurs ressources naturelles et à en recevoir une juste rémunération, à mettre fin à la guerre au Congo, à mettre un terme au régime autocratique du Zimbabwe et au désastre humanitaire du Darfour ». Telles sont les grandes lignes du « Plan Obama ».

hillary_clintonDes concepts dynamiques

En parcourant le « Plan Obama », on découvre des concepts dynamiques et non dangereux à l’image de ceux contenus dans d’autres « plans provocateurs et méprisants ». Notamment « la part de responsabilité des gouvernements étrangers qui déstabilisent la République démocratique du Congo, la corruption politique et l’absence d’une armée professionnelle ». Mais pour ce qui est des enjeux économiques, nerfs de la guerre, Obama est réaliste et préconise de « préserver  les ressources naturelles des Etats et qu’ils reçoivent une juste rémunération ».

On peut se permettre de dire que le « Plan Obama » vise effectivement la fin de la guerre, de l’instabilité mais le développement dans la région. Il n’aliène aucun attribut de l’indépendance, n’entame pas la souveraineté de chaque Etat, mais veut par contre que les richesses d’un pays profitent avant tout aux fils de ce pays. Il projette ainsi l’image de sa lutte sur le plan interne aux Etats-Unis pour réconcilier les Américains avec eux-mêmes. Donc, les Congolais avec les Congolais, les Rwandais avec les Rwandais, etc.

Toute la différence est là avec le « Plan Cohen »  qui fragilise l’économie congolaise pour renforcer ceux des pays anglophones de l’Est. Le Plan Obama s’oppose aux propositions du « Plan Sarkozy » qui conduirait à la balkanisation de la République démocratique du Congo tout en confortant l’économie du Rwanda grâce aux ressources naturelles de la République démocratique du Congo.

26022235_pLutte contre le terrorisme

Le mérite du « Plan Obama », c’est qu’il s’inscrit dans le contexte général de la lutte contre le terrorisme. Si cela n’est pas encore dit clairement, Barack Obama sait pertinemment bien que le terrorisme a évolué. Il n’est plus à l’image des individus, incarné autrefois par « Carlos », mais devenu même une « affaire d’Etat », le cas des pays « de l’axe du mal ». Car les « gouvernements étrangers qui tentent de déstabiliser la RDC » ne sont autres que des « terroristes d’Etat ». Autant Barack Obama tient à les rendre responsables pour mettre fin à la guerre au Congo. Ce que les «  plans Cohen et Sarkozy » ne soulignent pas.

Au demeurant, le « Plan Barack Obama » est tout l’opposé du «  Plan Sarkozy ». Pour les observateurs avertis, il s’agit «  d’une version corrigée » de Bill Clinton, avec Suzan Rice, actuelle ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, alors secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines. Elle soulignait à cette époque que « le Congo, alors Zaïre, ne devait servir d’espace à des expériences politiques, au terrorisme, ni de terre fertile aux Etats parias ».

Et Bill Clinton a eu récemment l’honnêteté intellectuelle de reconnaître d’avoir commis des erreurs dans sa politique africaine. En effet, a-t-il dit, « quand je suis devenu président, je croyais que l’Afrique était un pays, alors qu’il est un continent. C’est après avoir voyagé à travers ce continent que j’ai reconnu que je me suis trompé ».

Le « Plan Barack Obama » compte certainement combattre le  terrorisme  sous toutes ses formes. Ce qui explique assurément les virages à 180° que l’on observe en Afrique des Grands Lacs. O.M/Le Potentiel

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