A la CPI, l'accusation relie Jean-Pierre Bemba aux meurtres commis par sa milice
L'accusation s'est employée mercredi à établir le lien entre l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et les meurtres et viols commis par sa milice en République centrafricaine, devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
Jean-Pierre Bemba et Ange Felix Patasse, l'ancien président de la République centrafricaine "ont mis au point un plan dans l'intention que des crimes soient commis", a affirmé Cynthia Tai, du bureau du procureur, au troisième jour de l'audience de confirmation des charges contre M. Bemba.
Jean-Pierre Bemba, qui était à la tête du Mouvement de libération du Congo (MLC), "est responsable des crimes en tant que co-auteur", a-t-elle assuré.
L'accusation
Les soldats du MLC avaient été envoyés de République démocratique du Congo (RDC) en République centrafricaine pour appuyer le régime du président Ange-Félix Patassé menacé par une rébellion du général François Bozizé, entre octobre 2002 et mars 2003. M. Bozizé avait fini par s'emparer du pouvoir.
Jean-Pierre Bemba n'a jamais mis sa milice au service d'Ange Felix Patassé et a participé à l'opération, a déclaré Mme Tai aux juges.
Selon elle, Jean-Pierre Bemba a envoyé ses troupes en aide à Patassé dans un but purement stratégique : pour garder le contrôle de la zone frontalière entre la République Centrafricaine et la province congolaise d'Equateur dans la guerre entre les rebelles et le président de la RDC Joseph Kabila.
Jean-Pierre Bemba, 46 ans, a été arrêté à Bruxelles en mai 2008.
Les audiences de confirmation des charges, qui ont débuté lundi, devaient s'achever jeudi. Les juges ont ensuite 60 jours pour décider s'ils confirment les trois chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et cinq chefs d'accusation de crimes de guerre imputés à M. Bemba. Si les charges sont retenues, cela ouvre la voie à un procès.
En 2006, à la tête du MLC, Jean-Pierre Bemba avait perdu les élections présidentielles en RDC face à Joseph Kabila. Il s'était exilé en avril 2007. Le MLC est actuellement la principale formation d'opposition en RDC.