Grand Hôtel Kinshasa, Mundabi Fal Bob n'est plus ! Empoisonné ?
L'Administrateur-Délégué du Grand Hôtel Kinshasa s'est éteint, ce mercredi 24 décembre, à Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique. Une crise pneumonique aurait été à la base de cette disparition brutale d'un fils de ce pays reconnu pourtant pour son doigté, dans la réhabilitation du Grand Hôtel Kinshasa, le plus grand que le Congo ait offert à ses hôtes de marque. Il est mort en terre de l'anciennce puissance métropole, en panne de Premier Ministre. Le Roi Albert, après avoir accepté la démission de Yves Leterme, attend que M. Martens sorte la Belgique de l'impasse.
A cause de leurs mauvais rapports avec L.D. Kabila, les Américains décident de plier bagage, en emportant jusqu'à leur enseigne. A leur départ, c'est de l'histoire maintenant, personne ne croyait sincèrement en la survie du Grand Hôtel Kinshasa, à l'époque Hôtel Intercontinental. Nous étions tous inquiets. Qu'allait-il devenir de ce bijou, cet hôtel, le plus grand du pays sans ses managers qui l'ont toujours géré avec beaucoup d'expertise ? Nous tous, ou presque, étions désespérés. Seul L.D Kabila ne partageait pas notre inquiétude.
En bon maquisard aux réflexes ex‘ercés capables de tirer une aiguille dans un sac de foin, il savait que toutes nos prévisions alarmistes allaient se révéler fausses. Parce que mieux que nous, il savait que dans cet hôtel là œuvrait un cadre congolais, toujours souriant et effacé, mais capable de relever le défi. Au départ des Américains, il prend, des mains de maître, les commandes de l'hôtel. En moins d'un trimestre, Mundabi était parvenu à transformer nos craintes en surprises agréables.
Visiblement, il faisait même mieux que ses prédécesseurs. Toute la République s'est aussitôt mise à admirer le professionnalisme de cet inconnu qui se révélait subitement comme un virtuose en hôtellerie de grand luxe. Comme elle en a la réputation, et contre toute attente, la République avait misé sur un joker, en la personne de Mundabi, qui fit tout pour ne pas nous faire regretter le départ des Américains. Aujourd'hui, de quel que côté qu'on le juge, le Grand Hôtel Kinshasa mérite bien son appellation, avec, en prime, le prestige qui va avec.
A la base de ce miracle, un homme, qui ne payait pas de mine et qui se révélera être d'une efficacité redoutable. Cet homme, ce Mundabi qui nous quitte à 58 ans. La République a donc raison de pleurer son maréchal en hôtellerie de grand luxe. Car, dans son genre, il était une pièce unique et il n'avait par un équivalent connu dans le domaine qui était le sien.
Il a conforté l'image du pays aux yeux de tous ceux qui, de passage, allaient, admiratifs, loger au GHK. Un hôtel, un grand hôtel de surcroît, bon et bien tenu, est ce qu'il y a de mieux comme carte de visite pour un pays qui veut se faire respecter des autres.
A son tour, J. Kabila ne s'est pas trompé, non plus. Lui qui est avare de louange, n'a pas hésité, dans une lettre aux mots bien choisis et très touchants, de féliciter Mundabi, pour la qualité du travail qu'il abat en gérant en professionnel avisé le GHK. Aujourd'hui que Mundabi n'est plus, que ses successeurs se montrent à la hauteur du défi qui les attend.
En attendant, des mots appropriés font défaut pour traduire avec fidélité la profonde tristesse que nous cause la disparition de cet homme qui fut réellement grand dans son domaine. Et maître dans le soin qu'il mettait à entretenir ses relations humaines. Auxquelles, visiblement, il accordait une place de choix.
A sa famille, à tous ses amis, qui sont très nombreux, ainsi qu'à tous ses collaborateurs du GHK, nous présentons nos condoléances fraternelles les plus attristées. Avec ce qu'il a réalisé sous nos yeux, Mundabi attendra longtemps pour mourir définitivement. Tant ce n'est pas demain la veille qu'il sortira de la mémoire des Congolais.
L'Observateur/La Prospérité
O.M...R.I.P