Le commandant des casques bleus présents en République démocratique du Congo (RDC) a fait état lundi d'une "insatisfaction" au sein de la force de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), frustrée de ne pouvoir protéger les civils comme elle le voudrait.

"L'insatisfaction est le sentiment de tous ceux qui composent cette force, eu égard à toutes les tâches de protection qu'ils voudraient pouvoir exécuter", a déclaré le général sénégalais Babacar Gaye, cité dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Chaque fois que l'on évoque la taille de la Monuc, on est partagé entre deux sentiments. Celui de l'exigence par rapport à cet impressionnant chiffre de 17.000 hommes qui nécessairement crée des attentes, d'abord au sein de la population; et le fait que ce chiffre, comparé à la taille du pays donne un sentiment d'insatisfaction", a poursuivi le général Gaye.

"Le travail que font les casques bleus en ce moment est un travail irremplaçable", a-t-il toutefois estimé, en rappelant qu'ils fournissent des escortes à "toute la communauté humanitaire".

"La grande dispersion de la force (...) offre aux populations des points d'ancrage où elles peuvent en cas de difficultés se regrouper ou demander assistance", a-t-il ajouté.

La Monuc comprend 17.421 casques bleus dans l'ensemble du pays, rappelle le communiqué. Quelque 6.139 sont déployés dans la province en guerre du Nord-Kivu, dont 800 à 1.000 dans la capitale provinciale Goma, aux portes de laquelle campe la rébellion de Laurent Nkunda.

Il s'agit de la plus importante force de maintien de la paix dans le monde, mais elle a été accusée récemment de ne pas faire assez pour protéger les populations civiles du Nord-Kivu.

Placée sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies, elle peut employer la force. Mais les interprétations varient sur le point de savoir si elle peut le faire de manière préventive pour empêcher des exactions.

Le Conseil de sécurité a voté à la mi-novembre l'envoi de 3.000 casques bleus supplémentaires pour renforcer les troupes au Nord-Kivu. Mais ces hommes n'arriveront pas avant plusieurs mois.

L'Union européenne (UE) a été sollicitée pour fournir des troupes relais, mais elle n'est pas encore parvenue à se mettre d'accord à ce sujet.