..........................................................................................

Goma ne tombera pas. Les éléments du CNDP qui menaçaient le chef-lieu de la province du Nord-Kivu à partir de Kibumba ont été dispersés par des hélicoptères de la Monuc qui appuient les FARDC. Selon certaines sources, le CNDP aurait subi de lourdes pertes en vies humaines et en matériels.

L’aventure a tourné court.

La progression du CNDP vers Goma a été stoppée nette par les FARDC et les Casques bleus de la Monuc. La menace est momentanément écartée. Hier mardi 28 octobre 2008, les lignes de front se rapprochaient dangereusement de la ville de Goma. Les FARDC et la Monuc, apprend-on, ont défendu la ville avec bravoure. L’aventure du CNDP a pris fin sur les hauteurs de Kibumba, localité que le mouvement politico-militaire de Laurent Nkunda a conquise le lundi 27 octobre. L’intervention de la Monuc serait dictée par le souci de sécuriser ses installations et la population. En début de journée d’hier mardi, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, depuis New York adressait un message de fermeté au CNDP. Il donnait l’ordre à la Monuc de défendre Goma. Des combats ont aussi été signalés dans le Rutshuru. Mais A Goma, les habitants et les milliers de déplacés qui s’y sont agglutinés peuvent connaître un moment de répit. Ils pourront, alors, vaquer librement à leurs occupations, loin de la psychose de la guerre.

Dans la journée à Kinshasa, le nouveau Vice-Premier Ministre chargé de la Reconstruction, Emile Bongeli, avait convoqué les journalistes pour un point de presse sur l’évolution de la guerre au Nord-Kivu. Il a, une nouvelle fois, fustigé l’attitude complaisante de la Monuc vis-à-vis du CNDP. Emile Bongeli a donné ce qu’il estime les vraies raisons de la démission inopinée du Commandant en chef de la Monuc, trois semaines seulement après sa prise des fonctions. Le Général espagnol Vicente a affirmé avoir démissionné pour des raisons personnelles et de manque d’appui. Bongeli y voit d’autres raisons. Le désormais ex Commandant en chef de la Monuc verrait ses ordres bafoués. Il ajoute que Vicente n’aurait pas accepté que la mission onusienne au Congo se soit détournée de sa principale tâche : la restauration de l’autorité de l’Etat et le maintient de la paix.

Des milliers de personnes dans la brousse

Les combats au Nord-Kivu ont fini par jeter dans la rue de centaines de milliers de déplacés. Toutes ces gens n’ont pas besoin d’écouter les communiqués des belligérants qui revendiquent telle ou telle autre victoire. Elles ont, par contre, besoin de la paix. Voilà.

Qui va leur procurer cette paix ?

Le gouvernement Muzito a du pain sur la planche. Il est question de mobiliser armes et munitions pour défendre les couleurs nationales. C’est aussi l’occasion pour la nouvelle équipe exécutive d’arrêter un programme adapté aux exigences de l’heure. Il n’a pas droit à l’erreur, stigmatisait le Chef de l’Etat, dans son allocution du 9 octobre à la nation. Le taureau, dans cet enjeu récurrent, doit être pris par ses cornes.

Laver l’affront est une obligation immédiate, pour un pouvoir légal et légitime. Tous les moyens sont bons, pour y parvenir. Les congolais, eux-mêmes, les premiers visés, ont intérêt à mettre la main à la pâte. Les amis du Congo ne se contenteront nullement de la position de simples observateurs. Les congolais et leurs amis ont là, un nouveau pari ; celui de réduire le cercle d’influence des manœuvriers du mal opérant à l’Est avec la complicité du Rwanda et des autres pays voisins obstinés à avoir la main basse sur les richesses sacrées du Congo des Kabila père et fils. O.M/LPM